SPIRITUALITÉ SUR RADIO-SILENCE

 

 

 

25 août 2012 - Méditation pour le temps présent par Paulette Leblanc

 

Lucifer et ses démons, le péché et l'enfer

 

dans le Nouveau Testament et le catéchisme de l'Église Catholique

 

 

01-Introduction

 

Tous nos contemporains honnêtes sont presque obligés de constater que nos sociétés ex-chrétiennes se sont fourvoyées, peut-être de bonne foi,  depuis la fin du Concile Vatican 2, et surtout depuis 1968. Aujourd'hui les épreuves psychiques ou morales de nombreuses personnes, la situation mondiale, l'islamisation galopante de l'Europe, le passé de certains de nos proches, voisins ou amis, sont tellement incroyables ou insensés que nous devons commencer à y réfléchir. Et cela nous conduit à découvrir un monde qui jusqu’à présent nous était totalement inconnu, sinon intellectuellement, du moins dans nos coeurs et dans nos sensibilités.

 

Il y a une quarantaine d'années, beaucoup de nos contemporains, y compris des catholiques, pensaient "savoir" des choses... Mais ne pouvant les expliquer rationnellement ou scientifiquement, ils n’y croyaient pas vraiment, mais recherchaient des preuves ou des solutions plus ou moins matérielles ou expérimentales pour se rassurer. Ainsi, concernant le spiritisme ou certaines forces occultes, les gens "sensés" disaient que des forces obscures, que nous ne les connaissions pas encore, existaient et agissaient; on  pensait aussi que, n’ayant pu réussir à mettre ces forces en évidence scientifiquement, et à les maîtriser suffisamment pour les rendre reproductives et pouvoir les mesurer, il s'agissait d'énergies... énergies d'ailleurs non définies. Des hommes plus fragiles imaginaient même des interventions d’esprits, d’ailleurs inconnus ou bien vagues, et pensaient, qu’à l’occasion, ces esprits profitaient de nos ignorances pour agir bizarrement et nous troubler: il ne fallait donc pas les contrarier.

 

Parallèlement, beaucoup de personnes, très sagement, ne tenaient aucun compte de ces forces. Mais, un grand nombre ces personnes, qu'on aurait pu croire de bon sens, allèrent malheureusement trop loin: ces gens, sceptiques ou mal informés des réalités spirituelles, et Dieu sait qu’ils étaient devenus nombreux, même dans les milieux ecclésiastiques ou religieux, ces gens, non seulement se mirent à nier la présence de Satan, mais nièrent même son existence, alors que les sectes sataniques se multipliaient...

 

D’autres personnes, qui disaient croire en Dieu, prétendaient, avec juste raison semble-t-il, qu’il ne fallait pas mettre Satan partout. Cela semblait très rationnel et, surtout, facilitait grandement la vie. Beaucoup d'hommes et de femmes se comportèrent ainsi, pas entièrement sceptiques, certains même curieusement intéressés par les "sciences" occultes et l'ésotérisme, mais assez indifférents aux authentiques réalités spirituelles, malgré l’existence de certains faits qui auraient dû les troubler et dont nous prenons de plus en plus conscience maintenant.

 

Aujourd'hui, compte tenu de la gravité de la situation: multiplication des sectes, désespoir et suicides de beaucoup de jeunes notamment, nous commençons à comprendre qu’il ne faut pas traiter ces choses à la légère, mais au contraire essayer de mieux les connaître pour s'en protéger, et, éventuellement, instruire d'autres personnes. Ainsi de nombreux chrétiens ont eu connaissance de la présence de Satan dans certaines musiques, dans des messages subliminaux et dans bien d’autres phénomènes que les spécialistes, prêtres ou exorcistes, considèrent avec beaucoup d’attention afin de mettre en garde nos contemporains, et surtout nos jeunes. La présence, en France, de nombreux sorciers africains, nous oblige maintenant à prendre la sorcellerie au sérieux. Nous avons, également, tous entendu parler de la présence, même à Paris ou dans certains de nos lycées, non seulement de sectes, mais d’églises sataniques. Tous, nous avons connu certains de nos amis qui, ayant plus ou moins approché des sectes et ayant eu la chance de pouvoir s’en extraire à temps, nous font comprendre la réalité effroyable de tous les phénomènes occultes.

 

Parfois, nous apprenons que des personnes ont été envoûtées, ou victimes de sorts, ou pire, infectées à leur insu, par les forces du mal. Ce que beaucoup de personnes considéraient comme des fables se révèle soudain être d’une brûlante actualité. Nous savions, encore trop vaguement hélas! que Satan était à l’œuvre dans notre monde qui avait mis Dieu à la porte, mais pas à un tel point... Et nous comprenons enfin que nous devons réfléchir très sérieusement, quoique prudemment, à ces choses dangereuses à tous les niveaux de l'être humain: psychique, intellectuel, moral et même physique dans certains cas.

 

Quand on cherche à supprimer Dieu dans une société, Satan prend la place. Quand on supprime dans l’Église les signes extérieurs qui apprennent aux gens à vivre un peu plus près de Dieu, des signes qui sont comme des rappels de la présence de Dieu, (notamment l’eau bénite pour ne citer que cela), on tombe dans une multitude de superstitions ou de croyances bizarres qui étonnent. Heureusement, parfois, lorsque nous pensons douloureusement à tout cela, le Seigneur nous emmène au désert, pour y contempler son attitude face au Tentateur.

 

Jésus s’était manifesté à Jean le Baptiste. Jésus avait été baptisé et le Père L’avait révélé au monde: “Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui Je me complais: écoutez-Le!”  Puis, "Poussé par l'Esprit", Jésus s'en alla au désert, pour, nous dit l'Évangile, y être tenté par le diable. Contemplons Jésus. Ce jour-là Il est seul. Il vient de jeûner pendant quarante jours, et Il a faim. Il doit prochainement commencer sa prédication et accomplir sa mission, celle que le Père lui a confiée. Et Jésus, le Messie, doit maintenant mettre en œuvre la parole de l’Écriture: “Tu n’as voulu ni oblation, ni holocauste, alors voici que Je viens pour faire Ta volonté.”

 

Jésus est dans le désert et Il a faim. Jésus doit commencer sa mission, sa prédication; mais comment faire pour toucher ce peuple à la tête dure, à la nuque raide? Comment agir pour que les hommes croient qu’Il est l’Envoyé de Dieu? Comment faire pour réussir sa délicate mission de Rédempteur? Comment sauver les hommes et les délivrer du péché?... Jésus pèse le pour et le contre de toutes ses idées quand survient brusquement la plus terrible des tentations; en effet, Satan a bien compris que l'homme qu'il a devant lui, pour l’instant cherche sa voie.

 

Jésus est Dieu, bien sûr, Il est la deuxième Personne de la Très Sainte Trinité, le Fils bien-aimé du Père. Jésus est Dieu, étroitement uni au Père, mais Il est homme aussi, pleinement homme. Et si, dans son union béatifique[1] avec le Père Il sait toutes choses, sur la terre, homme parmi les hommes, Il a voulu être soumis aux mêmes contraintes que les hommes, Il a voulu être soumis aux contingences du temps et aux mêmes exigences de la croissance et de la réflexion.

 

Jésus est Dieu mais Il est aussi un homme comme nous, pour nous montrer comment doit vivre un homme entièrement soumis à Dieu. Jésus est homme, car c’est un homme qui doit sauver les hommes et rétablir dans sa perfection le plan de Dieu, le projet de Dieu retardé par le péché des hommes. Satan ne sait pas tout cela; il ne sait pas que l'homme qui est là est Dieu, mais il a remarqué dans tout son être, dans toutes ses actions, une perfection inhabituelle. Jésus est trop près de Dieu, trop uni au Père, et cela gêne le démon qui pressent que cet homme a une mission spéciale; et il veut la faire échouer.

 

Contemplons Jésus et essayons de Le comprendre, de deviner les décisions qui orienteront toute son œuvre de Rédempteur. Après quarante jours de jeûne, Jésus a faim, et Il connaît sa puissance. Il sait qu'Il peut transformer les pierres en pain, que les anges peuvent aussi venir Le servir. Il n’a qu’à le leur demander, car les anges sont près de Lui. Mais Satan est là aussi, qui attise sa faim et sa soif, et qui fait germer dans son coeur et dans son esprit toutes sortes de pensées, toutes plus raisonnables les unes que les autres. Satan dit à Jésus:

-Ainsi, depuis quarante jours que Tu jeûnes, Tu es devenu bien faible... Vois, Tu n’as plus de forces, et la tête te tourne. Tu n’es pas apte à commencer ton long pèlerinage. Il faut que Tu manges vite et cela T’est bien facile; Tu sais que Tu peux transformer ces pierres en pain; Tu peux même T’offrir de bons petits pains: après le dur jeûne que Tu viens de T'imposer, Dieu ne Te le reprochera pas...”

 

Jésus entend toutes ces paroles sournoises, mais Il sait qu’il ne faut jamais ouvrir la porte à Satan, même un tout petit peu, car il profite de la moindre faille pour s’infiltrer, tout envahir et tout fausser. Et puis, la première nourriture de l’homme, celle qui est essentielle, c’est la Parole de Dieu; l’homme ne vit pas seulement de pain matériel.

 

Ce jour-là, Jésus ne transforma pas les pierres en pain. Les grands miracles de multiplication des pains, Il les réserve pour plus tard, quand des foules affamées de la Parole de Dieu, des foules qui L’auront suivi jusque dans le désert, auront besoin d’alimenter aussi leurs corps. Là Jésus multipliera les pains et les poissons, à profusion, quand les pauvres assoiffés de Dieu auront reçu la Parole de Dieu.

 

Jésus a faim, mais c’est surtout de nous qu'Il a faim. Il a faim de nos coeurs, de notre amour. Il a faim de ses enfants, de ses amis, Il a faim des hommes qu'Il est venu sauver. Jésus a faim des hommes qui, trompés par le démon, errent comme des brebis sans berger. Jésus, a faim, mais Il veut nous faire comprendre que les nourritures qui construisent l’homme ne sont pas celles que le démon propose.

 

Et puis, Jésus, voulait aussi nous mettre en garde contre les nourritures frelatées que le monde étale devant nous. Jésus voyait tous les hommes de tous les temps, Il nous voyait nous précipiter vers les nourritures terrestres savamment empoisonnées par le Menteur, le Perfide, celui qui ne nous aime pas et qui veut nous perdre...

 

Contemplons Jésus contempler avec horreur toutes les civilisations humaines bâties sur le sable des idolâtries de toutes sortes. Jésus pleure à la vue de ces peuples esclaves, contraints à des sacrifices humains multipliés à grande échelle. Car si pendant quelques instants Jésus a eu faim après son jeûne prolongé, Satan lui, qui ne jeûne pas, a une abominable soif de sang humain et une horrible faim de chair humaine... Cela est si vrai que nous ne pouvons pas nous empêcher de voir défiler, devant nos esprits horrifiés, les images atroces des sacrifices humains qui ont souillé et détruit tant de civilisations.

 

Les sacrifices humains: on les trouve partout, mais Dieu n’en voulait pas. Il le fit comprendre aux hommes quand Il condamna Caïn à errer après qu’il eût tué son frère Abel. Il nous le fit comprendre quand Il arrêta le bras d’Abraham prêt à immoler son fils Isaac. Il nous le fit comprendre quand Il se choisit un peuple qui saurait accueillir son Commandement: tu ne tueras pas.

 

Dieu ne veut pas de sacrifices humains mais Satan est assoiffé de notre sang. Presque toutes les religions païennes ont procédé à des sacrifices humains, et quand on passe en revue les religions du monde, depuis les religions primitives jusqu’à nos jours, en passant par les cultes démentiels des civilisations incas ou mayas, les jeux des gladiateurs romains, les sacrifices aux crocodiles ou aux volcans, on ne peut qu’être horrifié.

 

Au cours du XXème siècle on eut parfois l'impression que les besoins de Satan avaient été pires que jamais. Aujourd'hui, nous dépassons l’imaginable sous des dehors apparemment raffinés. Ainsi on supprime la peine de mort pour les grands criminels, mais on proclame la nécessité de tuer les innocents à naître. Et certains réfléchissent déjà aux moyens de faire entrer l’euthanasie dans nos mœurs... Satan qui a tellement besoin de nos vies, de notre sang, a aussi imaginé les guerres, et particulièrement nos guerres effroyables, nos guerres totales, nos guerres qui ne savent plus compter leurs morts tant ils sont nombreux. Il a inventé aussi les camps d’extermination, ces camps que l’on appela, quand on les connut, les camps de la mort lente...

 

Maintenant certains gouvernements créent les famines: le culte rendu à Satan est ainsi plus propre, moins voyant... Quand Jésus n’a pas changé les pierres en pain lorsqu'Il avait faim, c’est peut-être qu'Il voulait aussi nous mettre en garde contre la malice de Satan qui, lui, a besoin de notre sang, a besoin de notre chair.

 

Poursuivons notre contemplation: Jésus n'en a pas encore fini avec Satan. Quand le Verbe de Dieu s'incarna, Il voulut être vraiment un homme, avec toutes ses contingences et toutes ses limites. Il voulut être comme chacun d’entre nous, mais sans le péché. Il choisit de venir dans une civilisation bien précise, à une époque bien déterminée de l’histoire des hommes, et Il voulut vivre tout simplement comme vivaient les hommes de ce temps. Jésus a choisi de vivre à une époque déterminée. Il savait que les hommes étudieraient la Matière et réaliseraient des œuvres merveilleuses. Tout cela Jésus vrai homme, mais aussi vrai Dieu, savait le faire, et Il aurait pu devancer la science et les réalisations des hommes. D’ailleurs, quand sa mission le nécessitera, Il saura guérir les malades et tous les infirmes. Jésus  aurait donc pu commencer sa mission en arrivant sur des engins spectaculaires propres à frapper l’imagination des hommes de son temps. Mais Il ne l'a pas voulu...

 

La mission de Jésus n’était pas de devancer l’heure de la science, mais de sauver les hommes, d’ouvrir leurs coeurs à la Parole de Dieu et à son Amour. Cela, Jésus le savait mieux que personne puisqu'Il était venu pour le salut du monde. Pourtant, Satan qui multipliait ses tentations, ne manqua pas de Lui présenter des réalisations superbes. Quel effet extraordinaire Jésus aurait fait s'Il avait, d’un seul coup, illuminé la ville de Jérusalem par un éclairage électrique. Cela nous paraît bien banal, à nous qui y sommes tellement habitués que nous ne le remarquons même plus. Mais au temps de Jésus!

 

Jésus aurait pu aussi descendre du toit du Temple dans un ULM ou un hélicoptère... Alors là, on Le prenait tout de suite pour un dieu, et avec un enthousiasme délirant, on L’adorait. On Le prenait pour un dieu, mais quel dieu? Et puis Jésus savait aussi que les enthousiasmes humains durent peu, et que de nombreux sceptiques auraient imaginé une foule d’explications... Jésus savait aussi qu’”on ne doit adorer que Dieu seul, le seul vrai Dieu, et qu’à Lui seul on doit rendre un culte.” Alors, Jésus qui savait que le spectaculaire n’était pas pour Lui, Lui qui savait qu’on ne doit adorer que Dieu seul, a repoussé toutes les tentations de Satan. Et, ayant épuisé toutes ses tentations, le diable Le quitta.

 

Le diable quitta Jésus qui pouvait maintenant inaugurer son ministère avec la Puissance de l’Esprit. Jésus pouvait redire au Père: “Me voici, Je viens faire ta volonté.” Jésus savait qu'Il serait toujours vainqueur de Satan et que le monde serait sauvé.

 

Les siècles ont passé. Jésus a multiplié les saints dans son Église. Il est toujours présent dans son Eucharistie et son Amour nous inonde. Pourtant, parfois nous sommes encore troublés à cause de ce que nous apprenons et nous nous écrions: "Jésus, viens nous sauver encore une fois. Jésus, ne laisse pas Satan envahir toute la terre et tout polluer autour de nous."

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Préambule

 

 

 

Nous sommes en février 2011. La météorologie est de plus en plus bizarre... Nos jeunes lycéens sont d'une tristesse effrayante. Quant à la mode, elle est de plus en plus noire. Si l'on prend la peine de regarder un peu autour de soi, on constate que tout le monde est habillé de noir, même les enfants. Quand parfois on aperçoit une note un peu moins sombre, il s'agit d'une personne âgée. La tristesse a envahi nos villes. Pendant plusieurs décennies, on nous a fait croire que Satan n'existait pas, ou que, s'il existait, il avait bien d'autres choses à faire que de s'occuper de nous. Que d'erreurs! Satan, en réalité, se faisait oublier  pour mieux s'installer partout, et notre monde est devenu démoniaque. Quelques personnes commencent à le dire, mais pas encore assez. Pourquoi tant de nos responsables dans l'Église sont-ils toujours aussi aveugles? Et pourquoi tant de personnes prétendent-elles que l'enfer n'existe pas et que tout le monde sera sauvé? Dieu est miséricordieux, oui, mais Il est juste aussi...

 

Aujourd'hui, en février 2011, les hommes sont tristes, comme le temps, Contemplons Jésus: comme Il doit être triste, Lui aussi, voyant se perdre tant de ses enfants!... Et, instinctivement, nous pensons: mais pourquoi le Seigneur, ne fait-Il rien pour remettre un peu d'ordre dans notre monde si malheureux, mais malheureux à cause de son péché. Car le péché règne dans notre monde, mais chut!!!... il ne faut pas le dire: ce n'est pas politiquement correct. Alors, que faire? Que faire pour que les hommes reviennent à leur Seigneur?

 

Tournons-nous vers Dieu, relisons ses sages enseignements, ses commandements. Écoutons les paroles de Jésus-Christ parcourant les campagnes de Judée. Non, ses paroles n'ont pas changé; elles sont toujours aussi percutantes et pleines de vérité. Lui, Jésus, n'a jamais dit que le démon n'existait pas, bien au contraire, et chaque fois qu'Il le rencontrait, Il le chassait... Pour Jésus, le péché n'était pas une erreur, une bricole... Oh! non, et même s'Il ne condamnait pas les pécheurs, Il les incitait fortement à ne plus pécher: "Va, mais désormais ne pèche plus!" dit-Il à la femme adultère. À un paralysé qu'Il venait de guérir, Il conseilla: "Maintenant ne pèche plus, sinon il t'arriverait pire." Pourquoi déformons-nous sans cesse les paroles de Jésus qui est la Vérité?

 

Le catéchisme de l'Église catholique devrait être notre règle de vie. Qui le connaît? Qui l'a lu? Personne, ou si peu de gens! Est-il enseigné à nos enfants? Bien sûr que non! Mais pourquoi? Pourquoi vivons-nous de plus en plus dans le mensonge? Une question se pose: ne serait-il pas temps, aujourd'hui, de revenir à la vérité de Jésus? N'est-il pas urgent, constatant les résultats dramatiques du manque d'enseignement même au sein de notre Église, n'est-il pas urgent de prendre conscience de la réalité de Satan, du péché et de l'enfer. C'est ce que nous allons essayer de faire dans la présente étude.

 

Nous verrons comment, durant toute sa vie publique, Jésus a été aux prises avec le démon. Il a été tenté par Satan afin de nous montrer comment nous devons résister aux tentations. Il a chassé les démons trop dangereux ou qui empêchaient certains de ses contemporains d'avoir une vie normale. Nous verrons comment les Apôtres se sont comportés... et quels ont été leurs enseignements et leurs réactions.

 

Le diable n'existerait pas, a-t-on dit depuis quarante ans. Étrange! Il suffit de consulter le catéchisme de l'Église catholique pour constater que l'enseignement de l'Église n'a pas changé: le diable existe toujours. Alors pourquoi tant de nos responsables du catéchisme ont-ils délibérément supprimé le démon de leurs enseignements?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

02-Le démon dans les Évangiles

 

1-Le démon

 

Celui qui croit que Jésus est vraiment le Verbe de Dieu, la Parole divine incarnée, ne peut pas mettre sa parole en doute. Et lorsqu'on prend la peine de lire attentivement les Évangiles, on ne peut qu'être frappé par le grand nombre de fois auxquelles il est fait référence à Satan, aux démons, aux ténèbres, aux esprits impurs... Notre Seigneur Lui-même a constamment mis en garde ses disciples contre les mensonges de Satan. Non seulement Il les a mis en garde, mais Il leur a fortement conseillé de prier sans cesse pour être délivrés du démon, comme cela est précisé dans la grande prière qu'Il nous a laissée: le Notre Père:

 

"Notre Père qui êtes aux cieux, que votre nom soit sanctifié; que votre règne arrive; que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donnez-nous aujourd'hui le pain nécessaire à notre subsistance; et remettez-nous nos dettes, comme nous-mêmes remettons à ceux qui nous doivent; et ne nous laissez pas succomber à la tentation, mais délivrez-nous du Malin[2]." (Matthieu 6, 9 à 13)

 

1-1-La tentation

 

1-1-1-Les tentations de Jésus

 

Saint Matthieu et saint Luc décrivent longuement la tentation de Jésus au désert avant de commencer sa vie publique. Saint Marc y fera allusion, mais plus discrètement. Nous remarquerons que dans ces textes le diable est nommé à plusieurs reprises. En effet, c'est toujours le diable, ou Satan, qui est à l'origine de toutes les tentations. Matthieu raconte:

 

"Alors Jésus fut conduit par l'Esprit dans le désert pour être tenté par le diable. après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. Et le tentateur, s'approchant, lui dit: 'Si vous êtes fils de Dieu, dites que ces pierres deviennent des pains.'  Il lui répondit: 'Il est écrit: L'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.' Alors le diable l'emmena dans la ville sainte, et, l'ayant posé sur le pinacle du temple, il lui dit: 'Si vous êtes fils de Dieu, jetez-vous en bas; car il est écrit: Il donnera pour vous des ordres à ses anges, et ils vous prendront sur leurs mains, de peur que votre pied ne heurte contre une pierre.' Jésus lui dit: 'Il est écrit aussi: Tu ne tenteras point le Seigneur, ton Dieu.' Le diable, de nouveau, l'emmena sur une montagne très élevée, et lui montrant tous les royaumes du monde, avec leur gloire, il lui dit: 'Je vous donnerai tout cela, si, tombant à mes pieds, vous vous prosternez devant moi. Alors Jésus lui dit: 'Retire-toi, Satan; car il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu ne serviras que lui seul.' Alors le diable le laissa, et voilà que des anges s'approchèrent pour le servir." (Matthieu 4, 1 à 11)

 

Le récit de saint Luc est très voisin de celui de Matthieu, avec cependant quelques détails supplémentaires: "Jésus, rempli de l'Esprit-Saint, revint du Jourdain, et il fut conduit par l'Esprit dans le désert, pendant quarante jours pour être tenté par le diable. Il ne mangea rien durant ce temps-là, et, quand ces jours furent passés, il eut faim. Le diable lui dit: 'Si vous êtes le fils de Dieu, dites à cette pierre qu'elle devienne du pain.' Jésus lui répondit: 'Il est écrit: L'homme ne vit pas seulement de pain.' Et après l'avoir conduit jusque sur une montagne, le diable lui montra en un instant tous les royaumes de la terre, et lui dit: 'Je vous donnerai toute cette puissance avec leur gloire, car elle m'a été remise et je la donne à qui je veux. Si donc vous vous prosternez devant moi, elle sera toute à vous.' Jésus répondit: 'Il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu ne serviras que lui seul.' Le diable le conduisit à Jérusalem, et le posa sur le pinacle du temple et lui dit: 'Si vous êtes Fils de Dieu, jetez-vous d'ici en bas; car il est écrit: Il donnera pour vous des ordres à ses anges pour vous garder, et Ils vous prendront sur leurs mains, de peur que votre pied ne heurte contre une pierre.' Jésus lui dit: 'Il est écrit: Tu ne tenteras point le Seigneur, ton Dieu.' Ayant épuisé toute tentation, le diable s'éloigna de lui jusqu'au temps marqué."  (Luc 4, 1 à 13)

 

L'Évangéliste saint Marc, sur le sujet de la tentation de Jésus au désert,  est beaucoup plus succinct: "L'Esprit le poussa au désert où il demeura quarante jours, tenté par Satan; il était parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient." (Marc 1, 12 et 13)

 

Vers la fin de sa vie publique, Jésus vécut une autre tentation, plus étrange car provoquée par l'intermédiaire de son apôtre Pierre. Jésus voulait ainsi faire comprendre que même les meilleurs parmi les hommes peuvent devenir l'instrument de Satan sans qu'ils en soient responsables. Ainsi saint Matthieu n'hésite pas à écrire: "Jésus commença depuis lors à déclarer à ses disciples qu'il fallait qu'il allât à Jérusalem, qu'il souffrît beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, qu'il fût mis à mort et qu'il ressuscitât le troisième jour. Pierre, le prenant à part se mit à le reprendre, disant: 'À Dieu ne plaise, Seigneur! cela ne vous arrivera pas.'  Mais lui, se tournant, dit à Pierre:

 

-Va-t'en! Arrière de moi, Satan! Car tu m'es un scandale..."

(Matthieu 16, 21 à 23)

 

 

1-1-2-Comment les disciples de Jésus doivent-ils résister aux tentations?

 

Jésus a voulu être tenté par le diable afin de montrer aux hommes comment ils devront, eux aussi, résister aux tentations. Leur meilleure arme, c'est la prière que Jésus leur enseigne, le Notre Père.

 

Il convient de noter ici que ce n'est jamais Dieu qui nous tente, comme le laisserait entendre certaine traductions, mais toujours le démon. Aussi Jésus nous demande-t-Il de prier le Père céleste, "de ne pas nous laisser succomber à la tentation." La traduction souvent utilisée dans la liturgie: "ne nous soumets pas à la tentation" serait à revoir, car elle peut conduire à des erreurs théologiques sérieuses.

 

1-1-3-Comment les docteurs de la Loi, du temps de Jésus, ont-ils cherché à Le tenter?

 

À plusieurs reprises les pharisiens et les docteurs de la Loi ont essayé de tenter Jésus en le mettant dans une situation fausse. Ainsi, selon saint Luc, ils posent la question: "Nous est-il permis, ou non, de payer l'impôt à César? Ayant compris leur fourberie, Jésus leur dit: 'Pourquoi me tentez-vous? Montrez-moi un denier. De qui sont l'image et l'inscription?' Ils dirent: 'De César.'  Jésus leur dit: 'Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.'  Et ils ne purent le prendre en faute devant le peuple; pris d'admiration pour sa réponse, ils gardèrent le silence".  (Luc 20, 22 à 26)

 

1-2-Jésus et les démons

 

1-2-1-Jésus chasse les démons

 

Dès le début de son Évangile, Saint Marc rapporte une scène qui se passe à Capharnaüm, un jour du sabbat. Jésus entre dans la synagogue, et se met à enseigner. Tout l'auditoire est stupéfait de son enseignement, car Il les enseignait comme ayant autorité, et non comme les scribes. Mais voici une scène nouvelle: "Or il y avait justement dans leur synagogue un homme possédé d'un esprit impur, qui s'écria: 'Ah! Qu'avons-nous affaire ensemble, Jésus de Nazareth? Vous êtes venu pour nous perdre? Je sais qui vous êtes, le saint de Dieu.' Jésus lui commanda avec force: 'Tais-toi et sors de cet homme!' Et l'esprit impur l'abattit, poussa un grand cri et sortit de lui.

 

Et tous furent saisis de stupeur à ce point qu'ils se demandaient entre eux: 'Qu'est ceci? Un enseignement nouveau, avec autorité! Et il commande aux esprits impurs, et ils lui obéissent!' 

 

Et sa renommée se répandit aussitôt dans toute la région de la Galilée. Jésus guérit beaucoup de malades affligés de diverses infirmités, et il chassa beaucoup de démons; mais il ne laissait pas les démons parler, parce qu'ils le connaissaient. Et il allait, prêchant dans leurs synagogues, par la Galilée entière, et chassant les démons." (Marc 1, 23 à 39)

 

Tout au long de son récit, Marc rapporte des scènes ayant frappé les esprits. Ainsi, il n'hésite pas à dire que Jésus guérissait beaucoup de gens et que "les esprits impurs, en le voyant, se prosternaient devant lui et s'écriaient: 'Vous êtes le Fils de Dieu!' Mais il leur commandait avec grande force de ne pas le faire connaître." (Marc 3, 11 et 12)

 

Voici d'autres rappels de scènes où Jésus chasse les démons et guérit les malades. Tout d'abord un épisode remarquable où possession et maladie peuvent nous apparaître comme liés. Une foule nombreuse entourait les disciples de Jésus qui discutaient avec des scribes. Jésus leur demanda de quoi ils discutaient, lorsque quelqu'un se manifesta: "Maître, je vous ai amené mon fils, qui a un esprit muet. Partout où il s'empare de lui, il le jette contre terre, et il écume, grince des dents et se raidit. Et j'ai dit à vos disciples de le chasser, et ils ne l'ont pu." Jésus leur répondit: "Ô génération incrédule, jusques à quand serai-je près de vous? Jusques à quand vous supporterai-je? Amenez-le-moi. Et ils le lui amenèrent. À la vue de Jésus l'esprit jeta aussitôt l'enfant à terre, lequel, tombé sur le sol, se roulait en écumant. Et Jésus demanda au père:

 

-Depuis combien de temps cela lui arrive-t-il?

-Depuis l'enfance, dit-il. Et souvent il l'a jeté dans le feu et dans l'eau pour le faire périr. Mais, si vous pouvez quelque chose, venez à notre aide par pitié pour nous. Jésus lui dit:

-Si vous pouvez! Tout est possible à celui qui croit.

Aussitôt le père de l'enfant s'écria:

-Je crois! Venez au secours de mon manque de foi!

Jésus, voyant la foule, commanda avec force à l'esprit impur, lui disant:

-Esprit muet et sourd, je te le commande, sors de lui et ne rentre plus en lui. Et ayant poussé un grand cri et l'ayant jeté à terre avec violence, l'esprit sortit; et l'enfant devint comme mort, si bien que beaucoup disaient: 'Il est mort.' Mais Jésus, l'ayant pris par la main, le fit lever, et il se tint debout. Lorsqu'il fut entré dans la maison, ses disciples lui demandèrent en particulier: 'Pourquoi n'avons-nous pu le chasser?' Jésus leur dit que ce genre de démon ne pouvait être chassé que par la prière et le jeûne."  (Marc 9, 17 à 29)

 

Saint Luc fait un récit comparable: "Le jour suivant, lorsqu'ils furent descendus de la montagne, une foule nombreuse se porta à sa rencontre. Et voilà que de la foule un homme s'écria:

-Maître, je vous en prie, jetez un regard sur mon fils, car c'est mon unique. Un esprit s'empare-t-il de lui qu'aussitôt il pousse des cris, et il l'abat en le faisant écumer; à grand'peine le quitte-t-il après l'avoir tout meurtri. J'ai prié vos disciples de le chasser, et ils ne l'ont pu.

Jésus répondit:

-Ô génération incrédule et perverse, jusques à quand serai-je près de vous et vous supporterai-je? Conduis ici ton fils. Et comme il approchait, le démon le jeta par terre et l'abattit. Mais Jésus commanda avec force à l'esprit impur et guérit l'enfant, et il le rendit à son père. Et tous étaient stupéfaits devant la grandeur de Dieu." (Luc 9, 37 à 43)

 

Chasser les démons est, pour Jésus un acte souvent spectaculaire en raison des réactions des démons. L'exemple des démons se précipitant vers un troupeau de porcs est particulièrement significatif. Saint Matthieu nous rapporte une scène étonnante: "Quand Jésus fut arrivé sur l'autre rive, au pays des Gadaréniens[3], vinrent à sa rencontre deux démoniaques qui sortaient des tombeaux; ils étaient si méchants que personne ne pouvait passer par ce chemin. Et ils se mirent à crier: 'Qu'avons-nous à faire ensemble, Fils de Dieu? Êtes-vous venu ici pour nous tourmenter avant le temps?' Or il y avait, à quelque distance d'eux, un fort troupeau de porcs qui paissaient. Et les démons lui firent cette prière: 'Si vous nous chassez, envoyez-nous dans ce troupeau de porcs.' Il leur dit: 'Allez.' Ils sortirent et passèrent dans les porcs. Et voici que tout le troupeau se précipita par les pentes escarpées dans la mer, et ils périrent dans les eaux." (Matthieu 8, 28 à 32)

 

Saint Marc est encore plus précis, bien qu'il ne présente qu'un seul possédé. Il raconte: "Ils arrivèrent à l'autre rive de la mer, au pays des Géraséniens. Et comme il venait de sortir de la barque, vint à sa rencontre, sortant des tombeaux, un homme possédé d'un esprit impur, qui avait sa demeure dans les tombeaux; et nul ne pouvait plus le lier, même avec une chaîne, car on l'avait souvent lié avec des entraves et des chaînes, et il avait brisé les chaînes et broyé les entraves, et personne n'était capable de le dompter. Continuellement, de nuit et de jour, il était dans les tombeaux et sur les montagnes, poussant des cris et se meurtrissant avec des pierres. Ayant aperçu Jésus de loin, il accourut, se prosterna devant lui, et, ayant poussé des cris, il dit d'une voix forte:

-Qu'avons-nous à faire ensemble, Jésus, fils du Dieu très haut? Je vous adjure, par Dieu, ne me tourmentez point.

C'est qu'il lui disait:

-Esprit impur, sors de cet homme. Et il lui demanda aussi:

-Quel est ton nom?

Et il lui dit:

-Mon nom est Légion, car nous sommes nombreux. Et il le priait instamment de ne pas les envoyer hors du pays. Or, il y avait là, près de la montagne, un grand troupeau de porcs qui paissaient. Et ils lui firent cette prière:

-Envoyez-nous dans les porcs, afin que nous entrions dedans.

 

Il le leur permit; et les esprits impurs sortirent et entrèrent dans les porcs; et le troupeau, qui était d'environ deux milles, se précipita par les pentes escarpées dans la mer, et ils se noyèrent dans la mer. Ceux qui les gardaient s'enfuirent, et ils racontèrent la chose dans la ville et dans la campagne. Et on vint voir ce qui était arrivé.
Ils venaient à Jésus pour voir le démoniaque qui était assis, vêtu et dans son bon sens, lui qui avait eu la Légion: ils furent saisis de frayeur. Et ceux qui avaient vu leur firent le récit de ce qui était arrivé au possédé et aux porcs. Alors ils se mirent à le supplier de s'éloigner de leur territoire." (Marc 5, 1 à 17)

 

Saint Luc situe cet épisode dramatique d'une manière plus précise: "Jésus cheminait par les villes et par les bourgs, prêchant et annonçant la bonne nouvelle du royaume de Dieu; et les Douze étaient avec lui, ainsi que quelques femmes qui avaient été guéries d'esprits mauvais et de maladies: Marie, surnommée la Magdaléenne, de laquelle étaient sortis sept démons; Jeanne, femme de Khouza intendant d'Hérode, Suzanne et plusieurs autres, qui les assistaient de leurs biens...

 

Ils abordèrent au pays des Gergéséniens[4], qui est vis-à-vis de la Galilée. Lorsqu'il fut débarqué à terre, vint à sa rencontre un homme de la ville, qui était possédé par des démons, qui depuis longtemps ne portait aucun vêtement et qui ne demeurait pas dans une maison, mais dans les tombeaux. Ayant aperçu Jésus, il poussa des cris, tomba à ses pieds et dit d'une voix forte:

-Qu'avons-nous à faire ensemble, Jésus, Fils du Dieu très-haut? De grâce, ne me tourmentez point.

C'est qu'il ordonnait à l'esprit impur de sortir de cet homme. Bien des fois en effet il s'en était emparé, et on le tenait lié avec des chaînes et des entraves, bien gardé, mais, rompant les liens, il était poussé par le démon dans les lieux déserts. Jésus lui demanda : 'Quel est ton nom?' Il dit: 'Légion, car nous sommes nombreux.' Et ils le priaient de ne pas leur enjoindre de s'en aller dans l'abîme. Or, il y avait là un assez grand troupeau de porcs qui paissaient sur la montagne; et ils lui firent cette prière: qu'il leur permît d'entrer en eux; et il le leur permit. Sortant de l'homme, les démons entrèrent dans les porcs; et le troupeau, prenant sa course, se précipita par les pentes escarpées dans le lac, et s'y noya.

 

Ceux qui le gardaient, à la vue de ce qui venait d'arriver, s'enfuirent, et ils racontèrent la chose dans la ville et dans la campagne. Ils sortirent pour voir ce qui était arrivé: ils vinrent à Jésus et trouvèrent l'homme de qui les démons étaient sortis, assis aux pieds de Jésus, vêtu et dans son bon sens; ils furent saisis de frayeur. Ceux qui avaient vu leur racontèrent comment avait été guéri celui qui avait été possédé du démon. Et toute la gent du territoire des Gergéséniens lui demanda de s'éloigner d'eux, car ils étaient saisis d'une grande crainte. Et lui monta en barque pour s'en retourner. L'homme de qui les démons étaient sortis lui demandait la grâce de rester avec lui, mais il le congédia en disant: 'Retourne dans ta maison, et fais le récit de tout ce que Dieu a fait pour toi.' Et il s'en alla et publia par toute la ville tout ce que Jésus avait fait pour lui."

(Luc 8, 1 à 39)

 

1-2-2-Jésus est critiqué après avoir chassé des démons

 

Nous avons vu plus haut que, parfois Jésus détectait la présence de Satan avant même que ce dernier ait pu agir. C'est ainsi, alors que sa Passion approchait, et disant à ses disciples que le Fils de l'homme devait souffrir beaucoup, qu'Il invectiva Pierre en disant:

-Arrière de moi, Satan! car tu n'as pas le sens des choses de Dieu, mais celui des choses des hommes."  (Marc 8, 31 à 33)

 

Le sens des choses des hommes! Jésus l'avait précédemment montré avec beaucoup d'insistance: "Il enseignait dans une synagogue un jour de sabbat. Et il y avait là une femme tenue depuis dix-huit ans par un esprit impur qui la rendait infirme: elle était courbée et ne pouvait absolument pas lever la tête. L'ayant vue, Jésus l'appela et lui dit:

-Femme, tu es délivrée de ton infirmité.

 

Et il lui imposa les mains. Aussitôt elle se redressa, et elle glorifiait Dieu. Mais le chef de la synagogue, indigné de ce que Jésus avait guéri le jour du sabbat, prit la parole et dit à la foule:

-Il y a six jours pour travailler; venez donc vous faire guérir ces jours-là et non pas le jour du sabbat.

Le Seigneur lui répliqua: 

-Hypocrites! Est-ce que chacun de vous, le jour du sabbat, ne détache pas de la crèche son bœuf ou son âne pour le mener boire? Et cette femme, une fille d'Abraham, que Satan tenait liée depuis dix-huit ans, ne fallait-il pas la délivrer de ce lien, même le jour du sabbat?

 

Pendant qu'il parlait ainsi, tous ses adversaires étaient couverts de confusion, et toute la foule se réjouissait de toutes les choses merveilleuses accomplies par lui."

 

Ayant été averti qu'Hérode voulait le faire tuer, Jésus dit: "Allez-vous-en dire à ce renard: voici que je chasse les démons et que j'opère des guérisons aujourd'hui et demain, et le troisième jour je suis au bout de ma course."  (Luc 13, 1 à 32)

 

Jésus chasse beaucoup de démons et guérit les malades. Les foules courent après Lui, et cela ne semble pas plaire aux Docteurs de la Loi. Les évangélistes donnent de nombreux exemples de l'opposition manifestée par les chefs du peuple.

 

Un jour, on présenta à Jésus un muet, possédé du démon. "Le démon chassé, le muet parla, et les foules, saisies d'admiration, dirent: 'Jamais rien de semblable ne s'est vu en Israël.' Mais les Pharisiens disaient:

-C'est par Belzéboul le chef des démons qu'il chasse les démons."

(Matthieu 9, 32 à 34)

 

Un autre jour, "on lui amena un possédé aveugle et muet, et il le guérit, de sorte que le muet parlait et voyait. Et toutes les foules, saisies d'étonnement, disaient: 'N'est-ce pas là le fils de David?' Mais les Pharisiens, entendant cela, dirent: 'Il ne chasse les démons que par Béelzéboul, chef des démons.' Jésus, connaissant leurs pensées, leur dit: Tout royaume divisé contre lui-même va à la ruine, et toute ville ou maison divisée contre elle-même ne pourra subsister. Si Satan chasse Satan, il est divisé contre lui-même: comment donc son royaume pourra-t-il subsister? Et si moi je chasse les démons par Béelzéboul, par qui vos fils les chassent-ils? C'est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges. Mais si c'est par l'Esprit de Dieu que je chasse les démons, le royaume de Dieu est donc arrivé à vous."

 

Jésus leur donne alors un grave avertissement: "Lorsque l'esprit impur est sorti d'un homme, il va par des lieux arides, cherchant du repos, et il n'en trouve point. Alors il dit: 'Je retournerai dans ma maison, d'où je suis sorti.' Et revenu, il la trouve libre, nettoyée et ornée. Alors il s'en va prendre avec lui sept autres esprits plus mauvais que lui, et, étant entrés, ils y fixent leur demeure, et le dernier état de cet homme devient pire que le premier. Ainsi en sera-t-il pour cette génération mauvaise." 

(Matthieu 12, 22 à 45)

 

Saint Luc donne de ces faits une version presque identique. Il écrit: "Jésus chassait un démon, qui était muet. Or, quand le démon fut sorti, le muet parla, et les foules furent dans l'admiration. Mais quelques-uns d'entre eux dirent: 'C'est par Béelzéboul, le chef des démons, qu'il chasse les démons.' D'autres, pour le mettre à l'épreuve, lui demandaient un signe venant du ciel. Connaissant leurs réflexions, Jésus leur dit:

-Tout royaume divisé contre lui-même va à la ruine et les maisons tombent l'une sur l'autre. Et si Satan aussi est divisé contre lui-même, comment son royaume
pourra-t-il subsister, puisque vous dites que c'est par Béelzéboul que je chasse les démons? Mais si moi, je chasse les démons par Béelzéboul, par qui vos fils les chassent-ils? C'est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges. Mais si c'est par le doigt de Dieu que je chasse les démons, le royaume de Dieu est donc arrivé à vous. Lorsque l'homme fort et bien armé garde son palais, ce qu'il possède est en sûreté. Mais qu'il en survienne un plus fort qui le vainque, il lui enlève toutes les armes dans lesquelles il mettait sa confiance, et il distribue ses dépouilles. Qui n'est pas avec moi est contre moi, et qui n'amasse pas avec moi disperse. Lorsque l'esprit impur est sorti d'un homme, il va par des lieux arides, cherchant du repos. N'en trouvant point, il dit: 'Je retournerai dans ma maison, d'où je suis sorti', et revenu, il la trouve nettoyée et ornée. Alors il s'en va prendre sept autres esprits plus mauvais que lui et, étant entrés, ils y fixent leur demeure, et le dernier état de cet homme devient pire que le premier."  (Luc 11, 14 à 26)

 

Marc donne un autre avertissement: "Et les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, disaient: 'Il a Béelzéboul!' et: 'C'est par le chef des démons qu'il chasse les démons.' Jésus les appela et leur dit en parabole: -Comment Satan peut-il chasser Satan? Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut subsister; et si une maison est divisée contre elle-même, cette maison ne pourra subsister. Si donc Satan s'élève contre lui-même et se divise, il ne peut pas subsister, mais il est fini. Nul ne peut entrer dans la maison de l'homme fort et piller ses meubles, sans avoir auparavant lié l'homme fort; alors seulement il pillera sa maison. En vérité, je vous le dis, tous les péchés seront remis aux enfants des hommes, même les blasphèmes qu'ils auront proférés. Mais celui qui aura blasphémé contre l'Esprit-Saint n'obtiendra jamais de pardon: il est coupable d'un péché éternel."

Jésus tint ce langage parce qu'ils disaient: "Il a un esprit impur." (Marc 3, 22 à 30)

 

Jean, dont le rôle n'est pas de redire ce que d'autres ont déjà raconté, se montre beaucoup plus concis. Il rappelle simplement: "Il s'éleva de nouveau une division parmi les Juifs à l'occasion de ce discours. Plusieurs d'entre eux disaient: 'Il est possédé d'un démon, il a perdu le sens: Pourquoi l'écoutez-vous?' D'autres disaient: 'Ce ne sont pas là les paroles d'un possédé; est-ce qu'un démon peut ouvrir les yeux des aveugles'?" (Jean 10, 19 à 21)

 

1-2-3-Jésus donne à ses disciples le pouvoir de chasser les démons

 

Dès le début de sa vie publique, dès qu'Il eut choisit ses Apôtres, Jésus leur donna pouvoir sur les démons. Marc écrit: "Étant monté dans la montagne, Jésus appela ceux que lui-même voulut; et ils vinrent à lui. Il en établit douze pour les avoir avec lui et pour les envoyer prêcher, avec pouvoir de chasser les démons." (Marc 3, 13 à 15) "Étant partis, ils prêchèrent que l'on se repentît. Ils chassaient beaucoup de démons, et ils oignaient d'huile beaucoup de malades et les guérissaient. " (Marc 6, 12 et 13)

 

Matthieu et Luc confirment: "Sur votre chemin, annoncez ceci: 'Le royaume des cieux est proche.' Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons: vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement." (Matthieu 10, 7 et 8) "Ayant convoqué les Douze, il leur donna puissance et autorité sur tous les démons, et pour guérir les maladies. Et il les envoya prêcher le royaume de Dieu et guérir les malades, et il leur dit:

-Ne prenez rien pour la route, ni bâton, ni besace, ni pain, ni argent, et ne pas avoir deux tuniques." (Luc 9, 1 à 3)

 

"Les soixante-dix revinrent tout joyeux, disant:

-Seigneur, même les démons nous sont soumis par votre nom.

Il leur dit:

-Je voyais Satan qui tombait du ciel comme un éclair. Voici que je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions, le pouvoir aussi sur toute la puissance de l'ennemi, et rien ne pourra vous nuire. Du reste, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis, mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux."

(Luc 9, 17 à 20)

 

Un jour, Jean s'inquiète: prenant la parole, il dit:

-"Maître, nous avons vu quelqu'un qui chassait les démons en votre nom, et nous voulions l'en empêcher, parce qu'il ne vous suit pas avec nous. Jésus lui dit: 

-Ne l'empêchez pas, car celui qui n'est pas contre vous est pour vous."

(Luc 9, 49 et 50)

 

1-2-4-Les démons redoutent Jésus

 

Nous avons vu à plusieurs reprises que les démons avaient peur de Jésus. L'épisode ci-dessous nous le confirme: "Il y avait dans la synagogue un homme possédé de l'esprit d'un démon impur, qui s'écria très fort: 'Ah! Qu'avons-nous à faire ensemble, Jésus de Nazareth? Vous êtes venu pour nous perdre? Je sais qui vous êtes: le saint de Dieu.' Et Jésus lui commanda avec force:

-Tais-toi et sors de lui.

Et le démon, l'ayant jeté par terre, sortit de lui sans lui avoir fait aucun mal. Et la stupeur fut sur tous, et ils s'entretenaient entre eux, disant: 'Quelle parole que celle-là! Il commande avec autorité et puissance aux esprits impurs, et ils sortent!' Et un bruit circulait à son sujet en tout endroit de la région." (Luc 4, 33 à 37)

 

1-2-5-Jésus prie

 

Comme tous les autres hommes, les Apôtres pourront être, un jour ou l'autre, la proie des démons. Mais Jésus a prié pour eux "pour que leur foi ne défaille pas." La Passion de Jésus est imminente. Jésus délivre ses derniers enseignements. Luc raconte:

-"Simon, Simon, voici que Satan vous a réclamés pour vous passer au crible comme le froment. Mais moi, j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point; et toi, quand tu seras revenu, affermis tes frères.

Pierre dit à Jésus:

-Seigneur, je suis prêt à aller avec vous et en prison et à la mort.

Mais Jésus reprit:

-Je te le dis, Pierre, le coq ne chantera pas aujourd'hui que tu n'aies trois fois nié me connaître."  (Luc 22, 31 à 34)

 

2-Le péché et la présence de Satan

 

Dès le début de son évangile, saint Matthieu présente saint Jean-Baptiste et ceux qui venaient le rencontrer. Ces derniers, tous du peuple juif, savaient qu'ils étaient des pécheurs, et devant Jean ils osaient l'avouer. "Et, confessant leurs péchés, ils se faisaient baptiser par lui dans le fleuve du Jourdain." (Matthieu 3, 3)

 

Plus tard Jésus insistera sur la nécessité de se convertir, de renoncer à ses péchés. Le manque de charité est l'un des plus grands péchés, celui qui éloigne de Dieu: Matthieu rapporte les paroles de Jésus:

-"Ce n'est pas celui qui m'aura dit: 'Seigneur, Seigneur!' qui entrera dans le royaume des cieux, mais celui qui aura fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Beaucoup me diront en ce jour-là: 'Seigneur, Seigneur! n'est-ce pas en votre nom que nous avons prophétisé? N'est-ce pas en votre nom que nous avons chassé les démons? Et n'avons-nous pas, en votre nom, fait beaucoup de miracles?' Alors je leur dirai hautement: Je ne vous ai jamais connus. Éloignez-vous de moi, artisans d'iniquité!"

 (Matthieu 7, 21 à 23)

 

Les œuvres du monde sont mauvaises; Jésus le rappelle souvent. Ainsi Jean cite les paroles de Jésus qui dit à ses disciples:

-"Mon temps n'est pas encore venu; mais votre temps à vous est toujours prêt. Le monde ne saurait vous haïr; moi, il me hait, parce que je rends de lui ce témoignage, que ses œuvres sont mauvaises."  (Jean 7, 6 et 7)

 

Pourtant, pour ne pas pécher, il suffit d'observer les commandements de Dieu. Jésus rappelle:

-"Est-ce que Moïse ne vous a point donné la Loi? Et nul de vous n'accomplit la loi. Pourquoi cherchez-vous à me faire mourir?

La foule répondit:

-Vous êtes possédé du démon; qui est-ce qui cherche à vous faire mourir?" (Jean 7, 19 et 20)

 

Les tensions augmentent entre Jésus et les pécheurs, ceux qui sont vraiment possédés du démon. Un jour, aux paroles de Jésus, "les Juifs répondirent:

-N'avons-nous pas raison de dire que vous êtes un Samaritain et que vous êtes possédé du démon? Jésus répondit:

-Il n'y a point en moi de démon; mais j'honore mon Père, et vous, vous m'outragez. Pour moi, je n'ai point souci de ma gloire: il est quelqu'un qui en prend soin et qui fera justice. En vérité, en vérité, je vous le dis, si quelqu'un garde ma parole, il ne verra jamais la mort.

 

Les Juifs lui dirent:

-Nous voyons maintenant qu'un démon est en vous. Abraham est mort, les prophètes aussi, et vous, vous dites: 'Si quelqu'un garde ma parole, il ne verra jamais la mort.' Êtes-vous plus grand que notre père Abraham, qui est mort?" (Jean 8, 48 à 53)

 

Le temps passe; l'heure de Jésus, l'heure de notre rédemption et de sa mort sur la croix approche. Satan vient de prendre possession de Judas, le traître, pour lui faire commettre le plus grand péché qu'un homme ait commis. À la question de saint Jean, l'apôtre que Jésus aimait, "Jésus répondit:

-C'est celui à qui je présenterai le morceau trempé.

Et, ayant trempé du pain, il le donna à Judas Iscariote, fils de Simon. Aussitôt que Judas l'eut pris, Satan entra en lui; et Jésus lui dit:

-Ce que tu fais, fais-le vite." (Jean 13, 26 et 27)

 

Maintenant Jésus prévient que lui, Il observe les commandements de Dieu, contrairement à ceux qui appartiennent au monde de Satan. Il dit à ses Apôtres:

 

-"Je ne m'entretiendrai plus guère avec vous, car le Prince de ce monde vient et il n'a rien en moi. Mais afin que le monde sache que j'aime mon Père, et que j'agis selon le commandement que mon Père m'a donné, levez-vous, partons d'ici."  (Jean 14, 30 et 31)

 

Et Jésus partit vers son Chemin de Croix.

 

3-L'enfer

 

Le mot "enfer" est peu utilisé par les évangélistes qui emploient davantage le terme "géhenne de feu", plus parlant pour les juifs du temps de Jésus. Ainsi, saint Matthieu écrira: "Car je vous dis que si votre justice ne surpasse pas celle des Scribes et des Pharisiens, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux. Vous avez appris qu'il a été dit aux anciens: 'Tu ne tueras point; mais qui tuera sera justiciable du tribunal.' Et moi, je vous dis: Quiconque se met en colère contre son frère sera justiciable du tribunal; et qui dira à son frère: Raca! sera justiciable du Sanhédrin; et qui lui dira: Fou! sera justiciable pour la géhenne du feu. Si donc tu viens présenter ton offrande à l'autel et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande, devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère; et alors viens présenter ton offrande..." (Matthieu 5, 20 à 24)

 

"Si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi: car mieux vaut pour toi qu'un seul de tes membres périsse, et que ton corps tout entier ne soit pas jeté dans la géhenne. Et si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi: car mieux vaut pour toi qu'un seul de tes membres périsse, et que ton corps tout entier n'aille pas dans la géhenne." (Matthieu 5, 29 et 30)

 

Saint Matthieu dira aussi: "Dans sa main est le van: il nettoiera son aire, il amassera son froment dans le grenier, et il brûlera la paille dans un feu qui ne s'éteint point. " (Matthieu 3, 12)

 

3-1-Le jugement dernier

 

Oui le péché existe: c'est la transgression des commandements de Dieu. Oui Dieu est miséricordieux: Il connaît nos faiblesses, nos misères, mais aussi les pièges que Satan nous tend et que nous ne voyons pas toujours. Mais le péché, le péché dans lequel l'homme s'enferme et dont il ne veut pas sortir, le péché contre le Saint-Esprit, sera toujours puni. Jésus n'hésite pas à enseigner en expliquant les paraboles de la semence qui tombe hors de la bonne terre, et du bon grain et de l'ivraie: "Quiconque entend la parole du royaume et ne la comprend pas, le Malin vient, et il enlève ce qui a été semé dans son cœur: c'est le grain qui a été semé le long du chemin...

 

L'ennemi qui l'a semée, c'est le diable; la moisson, c'est la consommation des siècles; les moissonneurs, ce sont les anges. Comme on ramasse l'ivraie et qu'on la brûle dans le feu, ainsi en sera-t-il à la consommation des siècles. Le Fils de l'homme enverra ses anges, et ils enlèveront de son royaume tous les scandales et ceux qui commettent l'iniquité, et ils les jetteront dans la fournaise du feu: c'est là qu'il y aura les pleurs et les grincements de dents." (Matthieu 13, 19 et 39 à 42)

 

Jésus ne néglige jamais ce thème du jugement dernier. Ainsi, Luc est très clair: "Malheur à toi, Corozaïn! Malheur à toi, Bethsaïde! Car si les miracles qui ont été faits au milieu de vous, avaient été faits dans Tyr et Sidon, il y a longtemps qu'elles auraient fait pénitence, assises avec le sac et la cendre. Aussi bien, il y aura, au jugement, moins de rigueur pour Tyr et Sidon que pour vous. Et toi, Capharnaüm, est-ce que tu seras élevée jusqu'au ciel? Tu seras abaissée jusqu'aux enfers!"

(Luc 9, 13 à 15)

 

Saint Matthieu décrit une scène du jugement dernier:

 

"Alors Dieu dira aussi à ceux qui seront à sa gauche: 'Allez-vous-en loin de moi, les maudits, au feu éternel, qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. Car j'ai eu faim, et vous ne m'avez pas donné à manger; j'ai eu soif, et vous ne m'avez pas donné à boire; j'étais étranger, et vous ne m'avez pas recueilli; nu, et vous ne m'avez pas vêtu; malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité.' Alors eux aussi lui répondront: 'Seigneur, quand vous avons-nous vu avoir faim, ou avoir soif, ou étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, et ne vous avons-nous pas assisté?' Alors il leur répondra: En vérité, je vous le dis, chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces plus petits, c'est à moi que vous ne l'avez pas fait. Et ceux-ci s'en iront au supplice éternel, et les justes à la vie éternelle."  (Matthieu 25, 41 à 46)

 

3-2-Le péché et l'enfer sont liés

 

3-2-1-Le riche et le pauvre Lazare

 

Le péché et l'enfer sont liés incontestablement. L'un des meilleurs exemples donnés par Jésus est la parabole du pauvre Lazare méprisé par le riche. Saint Luc raconte: "Il y avait un homme riche qui s'habillait de pourpre et de lin et qui, chaque jour, festoyait splendidement. Un pauvre, nommé Lazare, était couché à sa porte, couvert d'ulcères et désireux de se rassasier de ce qui tombait de la table du riche; et même, les chiens venaient lécher ses ulcères. Or il arriva que le pauvre mourut, et il fut emporté par les anges dans le sein d'Abraham. Le riche aussi mourut, et on lui donna la sépulture.

 

Dans l'enfer, il leva les yeux, en proie aux tourments, et il aperçut de loin Abraham, et Lazare dans son sein. Et il s'écria:

-Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie Lazare pour qu'il trempe dans l'eau le bout de son doigt et me rafraîchisse la langue, car je souffre dans cette flamme.

Abraham dit:

-Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et pareillement Lazare ses maux. Maintenant il est consolé ici, et toi tu souffres. Et avec tout cela, entre nous et vous a été établi un grand abîme, de sorte que ceux qui voudraient passer d'ici vers vous ne le pourraient pas, et que ceux de là-bas ne traversent pas non plus vers nous. Et le riche dit:

-Je te prie donc, père, de l'envoyer à la maison de mon père, car j'ai cinq frères, pour leur attester ces choses de peur qu'ils ne viennent, eux aussi, dans ce lieu de tourment.

 Abraham dit:

-Ils ont Moïse et les prophètes: qu'ils les écoutent! Il dit:

-Non, père Abraham; mais si quelqu'un de chez les morts va vers eux, ils se repentiront. Il lui dit:

-S'ils n'écoutent pas Moïse et les prophètes, même si quelqu'un ressuscitait d'entre les morts, ils ne seraient pas persuadés." 

(Luc 16, 19 à 31)

 

 

3-2-2-L'enseignement de Jésus

 

Jésus affirme aussi que ceux qui font le mal sont bien malheureux:

-"Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites, parce que vous fermez au nez des hommes le royaume des cieux! Vous-mêmes en effet n'entrez pas, et vous ne laissez pas entrer ceux qui sont pour entrer. Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites, parce que vous dévorez les maisons des veuves, cela sous le semblant de longues prières. C'est pourquoi vous subirez une plus forte condamnation."

(Matthieu 23, 13 et 14)

 

Les mauvais serviteurs n'échapperont pas à la condamnation. Après avoir loué le serviteur fidèle, Jésus parle du mauvais serviteur:

-"Si un méchant serviteur se dit en lui-même: 'Mon maître tarde', et qu'il se mette à battre ses compagnons de service, qu'il mange et boive avec les ivrognes, le maître de ce serviteur viendra un jour où il ne s'y attend pas, et à l'heure qu'il ne sait pas, et il le fendra en deux, et lui assignera pour lot celui des hypocrites: là il y aura les pleurs et le grincement des dents." (Matthieu 24, 45 à 51)

 

L'enseignement de Jésus est très clair: le péché conduit à la mort, à la géhenne du feu. Ces paroles de Jésus sont particulièrement lumineuses:

-"Malheur au monde à cause des scandales! C'est une nécessité qu'il arrive des scandales; mais malheur à l'homme par qui le scandale arrive! Si ta main, ou ton pied, est pour toi une occasion de chute, coupe-le et jette-le loin de toi: il vaut mieux pour toi entrer dans la vie manchot ou boiteux, que d'être jeté, ayant deux mains ou deux pieds, dans le feu éternel. Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; il vaut mieux pour toi entrer borgne dans la vie, que d'être jeté, ayant deux yeux, dans la géhenne du feu."

(Matthieu 18, 7 à 9)

 

Jésus va bientôt commencer sa Passion. Judas a déjà décidé de le livrer au Sanhédrin. Jésus donne un tout dernier enseignement sur le lien qui existe entre le péché grave, et nous connaissons la gravité du péché de Judas, et l'enfer: "Le soir venu, Jésus vint avec les Douze. Pendant qu'ils étaient à table et mangeaient, Jésus dit:

-Je vous le dis en vérité, un de vous, qui mange avec moi, me trahira.

Et ils se mirent à s'attrister, et chacun de lui dire:

-Serait-ce moi? 

Jésus leur répondit :

-Un des Douze, qui met avec moi la main au plat. Le Fils de l'homme s'en va, selon ce qui est écrit de lui; mais malheur à l'homme par qui le Fils de l'homme est trahi! Mieux vaudrait pour cet homme-là qu'il ne fût pas né. "  (Marc 14, 17 à 21)

 

 

3-3-Les ténèbres

 

Dans le langage des juifs, le mot "enfer" est relativement peu utilisé; Jésus parle souvent de la géhenne du feu, mais il se sert aussi du terme: "les ténèbres", ou "les ténèbres extérieures". Les ténèbres, ce sont les lieux où la lumière manque; c'est là où ceux qui sont maudits seront privés de la lumière de Dieu, donc plongés dans les ténèbres. Voici quelques exemples de la manière dont Jésus se servit de ce mot:

 

"Alors que chaque jour j'étais avec vous dans le temple, vous n'avez pas porté les mains sur moi. Mais c'est maintenant votre heure et la puissance des Ténèbres."  (Luc 22, 53)

 

"En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes... Et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue." 

(Jean 1, 4 et 5)

 

3-3-1-Jésus est la lumière

 

"Or, voici quel est le jugement: c'est que la lumière est venue dans le monde, et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Car quiconque fait le mal, hait la lumière, de peur que ses œuvres ne soient blâmées. Mais celui qui accomplit la vérité vient à la lumière, de sorte que ses œuvres soient manifestées, parce qu'elles sont faites en Dieu." (Jean 3, 19 à 21)

 

"La foule répondit à Jésus:

-Nous avons appris par la Loi que le Christ demeure éternellement: comment donc dites-vous: il faut que le Fils de l'homme soit élevé? Qui est le Fils de l'homme?

Jésus leur dit:

-La lumière n'est plus que pour un temps au milieu de vous. Marchez, pendant que vous avez la lumière, de peur que les ténèbres ne vous surprennent: celui qui marche dans les ténèbres ne sait où il va. Pendant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin que vous soyez des enfants de lumière."  (Jean 12, 34 à 36)

 

3-3-2-Les ténèbres extérieures

 

Jésus raconte une noce...

-"Le roi entra pour voir ceux qui étaient à table et il aperçut là un homme qui n'était point revêtu d'un habit de noce; il lui dit: 'Ami, comment es-tu entré ici sans avoir un habit de noce?' Et l'homme resta muet. Alors le roi dit aux servants: 'Liez-lui pieds et mains, et jetez-le dans les ténèbres extérieures: là il y aura les pleurs et le grincement de dents.' Car il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus." (Matthieu 22, 11 à 14)

 

3-4-Ceux que le Seigneur maudit

 

Parfois le Seigneur se fâche contre ceux qui se croient des justes, mais qui, en réalité, ne sont que des hypocrites.

 

"Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites, parce que vous courez la mer et la terre pour faire un prosélyte, et, quand il l'est devenu, vous faites de lui un fils de la géhenne, deux fois pire que vous!" (Matthieu 22, 15) Et le Seigneur poursuit ses malédictions...

 

3-5-Conclusion sur les évangiles

 

Jésus-Christ, Verbe de Dieu incarné, donc Parole de Dieu; Jésus-Christ, Fils du Père, UN avec le Père et uni au Père par l'Esprit au sein de la sainte Trinité, est la Vérité et la Vie. Jésus ne peut donc nous tromper. Si donc, au cours de sa vie publique Il a tellement insisté sur le ou les démons, sur la manière dont Il les a chassés, sur l'enfer et sur le jugement dernier, c'est que Satan existe et cherche à nuire aux hommes, c'est que l'enfer existe et que, lors du jugement dernier, Dieu séparera les justes des méchants. Pourquoi, alors, depuis quarante ans, de très nombreux chrétiens ont-ils mis en doute ces vérités fondamentales. Ont-ils été trompés par Satan qui, se faisant oublier, se préparait le champ libre pour mieux tromper les hommes et en perdre davantage?

 

Notre réponse est immédiate: oui. Mais nous ne nous en sommes pas rendu compte tout de suite, et nous voyons maintenant les ravages auxquels ces nouvelles théories ont conduit l'Église du Christ. C'est pour essayer de remédier à cet état de fait que nous avons relevé dans les Évangiles tout l'enseignement de Jésus sur ces sujets délicats, mais essentiels pour notre éternité. 

 

Nous aurions pu en rester là, mais notre curiosité nous a conduits à aller encore plus loin. L'Apocalypse de saint Jean a été pour nous une nouvelle et surprenante révélation.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

03-L'Apocalypse de saint Jean

 

Dans son Apocalypse, saint Jean rappellera, à de nombreuses reprises, les vérités essentielles concernant les actions démoniaques contre les hommes. Mais Dieu est déjà vainqueur: "Ne crains point; je suis le Premier et le Dernier, et le Vivant; j'ai été mort, et voici que je suis vivant aux siècles des siècles; je tiens les clefs de la mort et de l'enfer."

(Ap.. 1,18 et 19)

 

Après une telle affirmation, Dieu demande à saint Jean d'écrire à plusieurs Églises qu'il connaissait bien. À l'Église de Smyrne Jean écrit: "Voici ce que dit le Premier et le Dernier, Celui qui était mort et qui a repris vie. Je connais ta tribulation et ta pauvreté, -mais tu es riche- et les insultes de ceux qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais bien une synagogue de Satan. Ne crains rien de ce que tu auras à souffrir. Voici que le diable va jeter quelques-uns de vous en prison, afin que vous soyez mis à l'épreuve, et vous aurez une tribulation de dix jours. Sois fidèle jusqu'à la mort et je te donnerai la couronne de la vie."

Et à l'ange de l'Église de Pergame: "Voici ce que dit Celui qui a le glaive aigu à deux tranchants. Je sais où tu habites: là où se trouve le trône de Satan; mais tu es fermement attaché à mon nom, et tu n'as point renié ta foi, même en ces jours où Antipas, mon témoin fidèle, a été mis à mort chez vous, où Satan habite." (Ap. 2, 8 à 13)

 

Satan ne se lasse pas d'attaquer les jeunes Églises. Aussi Jean avertit-il  l'Église de Philadelphie: "Voici ce que dit le saint, le Véritable, Celui qui a la clef de David, Celui qui ouvre et personne ne ferme, qui ferme et personne n'ouvre. Je connais tes œuvres. Voici que j'ai mis devant toi une porte ouverte, que personne ne peut fermer, parce que tu as peu de puissance, que tu as gardé ma parole et que tu n'as point renié mon nom. Voici que je te donne quelques-uns de la synagogue de Satan, qui se disent Juifs, et ne le sont point, mais ils mentent; voici, je les ferai venir se prosterner à tes pieds, et ils connaîtront que je t'ai aimé."

(Ap. 3, 8 à 9)

 

Jean est bientôt "ravi en esprit" pour "voir ce qui doit arriver dans la suite." Il voit le trône de Dieu et tous les saints qui l'entourent. Mais l'Agneau de Dieu sera le seul jugé digne de rompre les sceaux et d'ouvrir le Livre que tient, dans sa main droite, Celui qui est assis sur le trône. De ce Livre sortent quelques chevaux dont quelques-uns sont porteurs de malheurs: "Et quand il eut ouvert le quatrième sceau, j'entendis la voix du quatrième animal qui disait: 'Viens!' Et je vis paraître un cheval de couleur pâle. Celui qui le montait se nommait la Mort, et l'Enfer le suivait. On leur donna pouvoir sur la quatrième partie de la terre, pour faire tuer par l'épée, par la famine, par la mortalité et par les bêtes féroces de la terre." (Ap. 6, 7 et 8)

 

Les malheurs tombent sur la terre. Ceux qui les envoient sont des démons: "Ces sauterelles ressemblaient à des chevaux préparés pour le combat; elles avaient sur la tête comme des couronnes d'or; leurs visages étaient comme des visages d'hommes, leurs cheveux comme des cheveux de femmes, et leurs dents comme des dents de lions. Elles avaient des cuirasses comme des cuirasses de fer, et le bruit de leurs ailes était comme un bruit de chars à plusieurs chevaux qui courent au combat. Elles ont des queues semblables à des scorpions, et des aiguillons, et c'est dans leurs queues qu'est le pouvoir de faire du mal aux hommes durant cinq mois. Elles ont à leur tête, comme roi, l'ange de l'abîme qui se nomme en hébreu Abaddon, en grec Apollyon." (Ap. 9, 7 à 11)

 

Deux témoins doivent prophétiser: "Ceux-ci sont les deux oliviers et les deux candélabres qui sont dressés en présence du Seigneur de la terre... Ils ont la puissance de fermer le ciel pour empêcher la pluie de tomber durant les jours de leur prédication; et ils ont pouvoir sur les eaux pour les changer en sang, et pour frapper la terre de toutes sortes de plaies, autant de fois qu'ils le voudront. Et quand ils auront achevé leur témoignage, la bête qui monte de l'abîme leur fera la guerre, les vaincra et les tuera; et leurs cadavres resteront gisant sur la place de la grande ville, qui est appelée en langage figuré Sodome et Égypte, là même où leur Seigneur a été crucifié."  (Ap. 11, 3 à 7)

 

Jean  raconte ensuite la vision de la femme en train d'enfanter: "Puis il parut dans le ciel un grand signe: une femme revêtue du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête. Elle était enceinte, et elle criait, dans le travail et les douleurs de l'enfantement. Un autre signe parut encore dans le ciel: tout à coup on vit un grand dragon rouge ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes, sept diadèmes; de sa queue, il entraînait le tiers des étoiles du ciel, et il les jeta sur la terre. Puis le dragon se dressa devant la femme qui allait enfanter afin de dévorer son enfant, dès qu'elle l'aurait mis au monde.

 

Or, elle donna le jour à un enfant mâle... et son enfant fût enlevé auprès de Dieu et auprès de son trône, et la femme s'enfuit au désert, où Dieu lui avait préparé une retraite, afin qu'elle y fût nourrie pendant mille deux cent soixante jours. Et il y eut un combat dans le ciel: Michel et ses anges combattaient contre le dragon; et le dragon et ses anges combattaient; mais ils ne purent vaincre, et leur place même ne se trouva plus dans le ciel. Et il fût précipité, le grand dragon, le serpent ancien, celui qui est appelé le diable et Satan, le séducteur de toute la terre, il fût précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui.

 

Et j'entendis dans le ciel une voix forte qui disait: 'Maintenant le salut, la puissance et l'empire sont à notre Dieu, et l'autorité à son Christ; car il a été précipité, l'accusateur de nos frères, celui qui les accuse jour et nuit devant notre Dieu. C'est pourquoi, réjouissez-vous, cieux, et vous qui y demeurez! Malheur à la terre et à la mer, car le diable est descendu vers vous, avec une grande fureur, sachant qu'il ne lui reste que peu de temps.' Quand le dragon se vit précipité sur la terre, il poursuivit la femme qui avait mis au monde l'enfant mâle. Et les deux ailes du grand aigle furent données à la femme pour s'envoler au désert, en sa retraite, où elle est nourrie un temps, des temps et la moitié d'un temps, hors de la présence du serpent. Alors le serpent lança de sa gueule, après la femme, de l'eau comme un fleuve, afin de la faire entraîner par le fleuve.  Mais la terre vint au secours de la femme; elle ouvrit son sein et engloutit le fleuve que le dragon avait jeté de sa gueule. Et le dragon fut rempli de fureur contre la femme, et il alla faire la guerre au reste de ses enfants, à ceux qui observent les commandements de Dieu et qui gardent le commandement de Jésus. Et il s'arrêta sur le sable de la mer."

(Ap. 12, 1 à 18)

 

Les méfaits continuent, accomplis par la bête soumise au dragon. Jean poursuit son récit: "Puis je vis monter de la mer une bête qui avait sept têtes et dix cornes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms de blasphème. La bête que je vis ressemblait à un léopard; ses pieds étaient comme ceux d'un ours, et sa gueule comme une gueule de lion. Le dragon lui donna sa puissance, son trône et une grande autorité. Une de ses têtes paraissait blessée à mort; mais sa plaie mortelle fut guérie, et toute la terre, saisie d'admiration, suivit la bête, et l'on adora le dragon, parce qu'il avait donné l'autorité à la bête, et l'on adora la bête, en disant: 'Qui est semblable à la bête, et qui peut combattre contre elle?' Et il lui fut donné une bouche proférant des paroles arrogantes et blasphématoires, et il lui fut donné pouvoir d'agir pendant quarante-deux mois. Et elle ouvrit sa bouche pour proférer des blasphèmes contre Dieu, pour blasphémer son nom, son tabernacle et ceux qui habitent dans le ciel. Et il lui fut donné de faire la guerre aux saints et de les vaincre; et il lui fut donné autorité sur toute tribu, tout peuple, toute langue et toute nation.

 

Et tous les habitants de la terre l'adoreront, ceux dont le nom n'a pas été écrit dans le livre de vie de l'Agneau immolé, dès la fondation du monde. Que celui qui a des oreilles entende! Puis je vis monter de la terre une autre bête, qui avait deux cornes semblables à celles d'un agneau, et qui portait comme un dragon. Elle exerçait toute la puissance de la première bête en sa présence, et elle amenait la terre et ses habitants à adorer la première bête, dont la plaie mortelle avait été guérie.

 

Elle opérait aussi de grands prodiges, jusqu'à faire descendre le feu du ciel sur la terre, à la vue des hommes, et elle séduisait les habitants de la terre par les prodiges qu'il lui était donné d'opérer en présence de la bête, persuadant les habitants de la terre de dresser une image à la bête qui porte la blessure de l'épée et qui a repris vie. Et il lui fut donné d'animer l'image de la bête, de façon à la faire parler et à faire tuer tous ceux qui n'adoreraient pas l'image de la bête. Elle fit qu'à tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, on mît une marque sur la main droite ou sur le front, et que nul ne pût acheter ou vendre, s'il n'avait pas la marque du nom de la bête ou le nombre de son nom. C'est ici la sagesse! Que celui qui a de l'intelligence compte le nombre de la bête; car c'est un nombre l'homme et ce nombre est six cent soixante-six." (Ap. 13, 1 à 18)

 

La vision continue: "Et un autre ange suivit, en disant: 'Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande, qui a abreuvé toutes les nations du vin de la fureur de son impudicité!' Et un troisième ange les suivit, en disant d'une voix forte: 'Si quelqu'un adore la bête et son image, et en prend la marque sur son front ou sur sa main, il boira, lui aussi, du vin de la fureur de Dieu, du vin pur versé dans la coupe de sa colère, et il sera tourmenté dans le feu et dans le soufre, sous les yeux des saints anges et de l'Agneau. Et la fumée de leur supplice s'élèvera aux siècles des siècles, et il n'y aura de repos, ni jour ni nuit, pour ceux qui adorent la bête et son image, ni pour quiconque aura reçu la marque de son nom.'"  (Ap. 14, 8 à 11)

 

Maintenant, voici la colère de Dieu. Jean "entendit une grande voix qui sortait du sanctuaire, et qui disait aux sept anges: 'Allez et versez sur la terre les sept coupes de la colère de Dieu.' Et le premier partit et répandit sa coupe sur la terre; et un ulcère malin et douloureux frappa les hommes qui avaient la marque de la bête et ceux qui adoraient son image. Puis le second répandit sa coupe dans la mer; et elle devint comme le sang d'un mort, et tout être vivant qui était dans la mer mourut...

 

Puis le cinquième répandit sa coupe sur le trône de la bête, et son royaume fut plongé dans les ténèbres; les hommes se mordaient la langue de douleur, et ils blasphémèrent le Dieu du ciel à cause de leurs douleurs et de leurs ulcères, et ils ne se repentirent point de leurs œuvres. Puis le troisième répandit sa coupe dans les fleuves et les sources d'eau; et les eaux devinrent du sang. Puis le sixième répandit sa coupe sur le grand fleuve de l'Euphrate, et les eaux en furent desséchées, afin de livrer passage aux rois venant de l'Orient.

 

Et je vis sortir de la bouche du dragon, et de la bouche de la bête, et de la bouche du faux prophète, trois esprits impurs, semblables à des grenouilles. Car ce sont des esprits de démons qui font des prodiges, et ils vont vers les rois de toute la terre, afin de les rassembler pour le combat du grand jour du Dieu tout-puissant." (Ap. 16, 1 à 14)

 

Jean ne comprend pas très bien et s'étonne: "Je vis une femme ivre du sang des saints et du sang des martyrs de Jésus; et, en la voyant, je fus saisi d'un grand étonnement. Et l'ange me dit: 'Pourquoi t'étonner? Moi je vais te dire le mystère de la femme et de la bête qui la porte, et qui a les sept têtes et les dix cornes.

 

La bête que tu as vue était et n'est plus; elle doit remonter de l'abîme, puis s'en aller à la perdition. Et les habitants de la terre, dont le nom n'est pas écrit dès la fondation du monde dans le livre de la vie, seront étonnés en voyant la bête, parce qu'elle était, qu'elle n'est plus, et qu'elle reparaîtra. C'est ici qu'il faut un esprit doué de sagesse. Les sept têtes sont sept montagnes, sur lesquelles la femme est assise. Ce sont aussi sept rois: les cinq premiers sont tombés, l'un subsiste, l'autre n'est pas encore venu, et quand il sera venu, il doit demeurer peu de temps.

 

Et la bête qui était et qui n'est plus, en est elle-même un huitième[5] et elle est des sept, et elle s'en va à la perdition. Et les dix cornes que tu as vues sont dix rois qui n'ont pas encore reçu la royauté, mais qui recevront un pouvoir de roi pour une heure avec la bête. Ceux-ci ont un seul et même dessein, et ils mettent au service de la bête leur puissance et leur autorité. Ils feront la guerre à l'Agneau, mais l'Agneau les vaincra, parce qu'il est Seigneur des seigneurs et Roi des rois, et ceux qui l'accompagnent sont les appelés, les élus et les fidèles.' Et il (l'ange) me dit: 'Les eaux que tu as vues, au lieu où la prostituée est assise, ce sont des peuples, des foules, des nations et des langues. Et les dix cornes que tu as vues sur la bête haïront elles mêmes la prostituée; elles la rendront désolée et nue; elles mangeront ses chairs et la consumeront par le feu. Car Dieu leur a mis au cœur d'exécuter son dessein, et de donner leur royauté à la bête, jusqu'à ce que les paroles de Dieu soient accomplies. Et la femme que tu as vue, c'est la grande cité qui a la royauté sur les rois de la terre.' "   (Ap. 17, 6 à 18)

 

"Après cela, je vis descendre du ciel un autre ange, qui avait une grande puissance; et la terre fut illuminée de sa gloire. Il cria d'une voix forte, disant: 'Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande!' Elle est devenue une habitation de démons, un séjour de tout esprit impur, un repaire de tout oiseau immonde et odieux, parce que toutes les nations ont bu du vin de la fureur de son impudicité, que les rois de la terre se sont souillés avec elle, et que les marchands de la terre se sont enrichis par l'excès de son luxe."   (Ap. 18, 1 à 3)

 

La fin de la bête et du dragon

 

"Et je vis la bête et les rois de la terre avec leurs armées, rassemblés pour faire la guerre à Celui qui était monté sur le cheval et à son armée. Et la bête fut prise, et avec elle le faux prophète qui, par les prodiges faits devant elle, avait séduit ceux qui avaient la marque de la bête et ceux qui adoraient son image. Tous les deux furent jetés vivants dans l'étang de feu où brûle le soufre; le reste fut tué par le glaive qui sortait de la bouche de Celui qui était monté sur le cheval; et tous les oiseaux se rassasièrent de leurs chairs." (Ap. 19, 19 à 21)

 

Et je vis descendre du ciel un ange qui tenait dans sa main la clef de l'abîme et une grande chaîne; il saisit le dragon, le serpent ancien, qui est le diable et Satan, et il l'enchaîna pour mille ans. Et il le jeta dans l'abîme, qu'il ferma à clef et scella sur lui, afin qu'il ne séduisît plus les nations, jusqu'à ce que les mille ans fussent écoulés. Après cela, il doit être délié pour un peu de temps. Quand les mille ans seront accomplis, Satan sera relâché de sa prison. et il en sortira pour séduire les nations qui sont aux quatre extrémités de la terre, Gog et Magog afin de les rassembler pour le combat: leur nombre est comme le sable de la mer. Elles montèrent sur la surface de la terre, et elles cernèrent le camp des saints et la ville bien-aimée; mais Dieu fit tomber un feu du ciel qui les dévora. Et le diable, leur séducteur, fut jeté dans l'étang de feu et de soufre, où sont la bête et le faux prophète, et ils seront tourmentés jour et nuit aux siècles des siècles. La mer rendit ses morts; la Mort et l'Enfer rendirent les leurs; et ils furent jugés chacun selon ses œuvres. Puis la Mort et l'Enfer furent jetés dans l'étang de feu: c'est la seconde mort, l'étang de feu. Quiconque ne fut pas trouvé inscrit dans le livre de la vie fut jeté dans l'étang de feu." (Ap. 20, 1 à 15)

 

Les grands combats sont achevés. L'ange demande à Jean "de ne pas sceller les paroles de la prophétie de ce livre, car le moment est proche." (Ap. 22, 10) Mais voici que Jésus lance quelques invectives: "Dehors les chiens, les magiciens, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime le mensonge et s'y adonne!" (Ap.. 22, 15) Et Jean conclut: "Celui qui atteste ces choses, dit: "Oui, je viens bientôt! Amen! Venez, Seigneur Jésus!" (Ap. 22, 20)

 

Une chose surprend lorsque l'on a achevé la lecture de l'Apocalypse: c'est le nombre très important des allusions aux démons, au jugement et à l'enfer. Certes les mots changent, mais la réalité est toujours là. La compréhension de ce livre saint est certes très difficile; mais qui oserait nier que Satan et l'enfer n'existent pas?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

04-Les Actes des Apôtres

 

Nous venons de constater combien Satan ou la bête, l'enfer ou l'étang de feu sont très présents dans l'Apocalypse. Le jugement de tous les hommes après leur mort est indéniable. Dans l'Apocalypse nous avons également compris, surtout dans ses "Lettres aux Églises", que l'apôtre saint Jean fut obligé de lutter contre de nombreuses hérésies, et cela dès la primitive Église. Nous verrons plus loin comment tous les apôtres ont été affrontés à ces problèmes graves nés, non seulement des coutumes des païens, mais aussi de l'action des démons auprès des chrétiens.

 

Pour établir un lien quasiment naturel et logique entre ce que nous venons de découvrir dans les Évangiles et l'Apocalypse, et ce que les apôtres ont été contraints de vivre, ou plutôt de subir, nous poursuivons notre étude par les Actes des apôtres.

 

Jésus, mort sur la Croix et ressuscité d'entre les morts, a rencontré fréquemment ses apôtres pendant les quarante jours qui ont précédé son Ascension. Puis ce fut la Pentecôte: la venue de l'Esprit–Saint. L'Esprit promis par Jésus ayant envahi le cœur des apôtres, ces derniers se mirent à prêcher et à évangéliser, sans peur, tous les juifs qui se trouvaient à Jérusalem à cette époque, et ils étaient nombreux, venant de tous les pays de la diaspora.

 

Tout d'abord Pierre s'adresse aux juifs présents à Jérusalem; il rapporte toute l'histoire de Jésus jusqu'à sa mort sur la croix, en se référant aux écrits des prophètes. "Entendant cela, ils[6] eurent le cœur transpercé, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres: 'Frères, que ferons-nous?' Pierre leur dit: 'Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour la rémission de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit'..." (Actes 3, 37 et 39) "Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés, de façon que des temps de rafraîchissement viennent d'auprès du Seigneur, et qu'il envoie le Christ qui vous a été destiné, Jésus, que le ciel doit recevoir jusques aux temps du rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé autrefois par la bouche de ses saints prophètes." (Actes 3, 20 et 21)

 

Pierre et les apôtres font de nombreux miracles et les conversions se multiplient. La toute primitive Église prie et "met tout en commun pour le distribuer à ceux qui étaient dans le besoin. Mais un homme nommé Ananie, avec Saphire, sa femme, vendit un bien, retint sur le prix, de connivence avec sa femme, et en apporta une partie qu'il déposa aux pieds des apôtres. Et Pierre lui dit: 'Ananie, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur pour te faire mentir à l'Esprit-Saint et retenir sur le prix du champ?... Comment as-tu mis en ton cœur un pareil dessein? Ce n'est point aux hommes que tu as menti, mais à Dieu.'  En entendant ces paroles, Ananie tomba et expira, et tous ceux qui apprirent la chose furent pris d'une grande crainte..." (Actes 5, 1 à 5)

 

Les persécutions commencent bientôt. Étienne a été lapidé, mais les apôtres continuent leur tâche et multiplient les miracles. "Or Saul avait approuvé qu'on fît mourir Étienne. Il y eut bientôt une grande persécution contre la communauté de Jérusalem; et tous, sauf les apôtres, furent dispersés dans les campagnes de la Judée et de la Samarie... Quant à Saul, il ravageait la communauté, allant de maison en maison; il en arrachait hommes et femmes, qu'il faisait jeter en prison.

 

Ceux donc qui avaient été dispersés parcouraient le pays, annonçant la parole. Philippe, étant descendu dans la ville de Samarie, y prêcha le Christ. Les foules étaient attentives à ce que disait Philippe, écoutant d'un seul cœur et voyant les miracles qu'il faisait. Les esprits impurs, en effet, dont beaucoup étaient possédés, sortaient en poussant de grands cris; beaucoup de paralytiques et de boiteux furent guéris, et il y eut grande joie dans cette ville." (Actes 8, 1 à 8)

 

Les apôtres et Élymas le magicien

 

L'Esprit-Saint vient de demander aux apôtres que Barnabé et Saul soient envoyés à Salamine, pour annoncer la parole de Dieu dans les synagogues des Juifs. "Ayant traversé toute l'île jusqu'à Paphos, ils trouvèrent un individu, magicien, faux prophète juif, nommé Barjésus, qui était auprès du proconsul Sergius Paulus, homme avisé. Celui-ci, ayant fait appeler Barnabé et Saul, cherchait à entendre la parole de Dieu. Mais Elymas, le magicien, -car ainsi se traduit son nom-, leur faisait opposition, cherchant à détourner de la foi le proconsul. Alors Saul, -qui est aussi Paul-, rempli de l'Esprit-Saint, fixa son regard sur lui et dit: 'Homme plein de toute fraude et de toute malice, fils du diable, ennemi de toute justice, ne cesseras-tu pas de pervertir les voies droites du Seigneur? Et maintenant voici que la main de Dieu est sur toi et tu seras aveugle, sans voir le soleil pour un temps'."  (Actes 13,4 à12)

 

À l'instant même l'homme devint aveugle. Le proconsul, frappé par ce qu'il avait vu, s'affermit dans la foi en la doctrine du Seigneur,

 

Le temps passe. Quelques années plus tard, Paul raconte comment, à Antioche de Pisidie, il évoqua la mort de Jésus sur la Croix et sa résurrection, et il ajoute: "Celui que Dieu a ressuscité n'a pas vu la décomposition. Sachez-le donc, frères: c'est par lui que la rémission des péchés vous est annoncée..." (Actes 13, 6 à 10,  37 et 38)

 

Paul poursuit ses prédications au milieu de grandes difficultés et des persécutions. Il multiplie les miracles, "si bien que... les malades guérissaient, et que les esprits mauvais s'en allaient. Or quelques-uns aussi des exorcistes juifs ambulants essayèrent d'invoquer le nom du Seigneur Jésus sur ceux qui avaient des esprits mauvais, en disant: 'Je vous adjure par le Jésus que Paul prêche.' C'étaient sept fils d'un certain Scévas, grand prêtre juif, qui faisaient cela. Mais l'esprit mauvais, répliquant, leur dit: 'Je connais Jésus et je sais qui est Paul; mais vous, qui êtes-vous?' Et l'homme, en qui était l'esprit mauvais, se jetant sur eux, se rendit maître de tous et fut tellement plus fort qu'eux, qu'ils s'enfuirent de cette maison nus et blessés.

 

Et cela fut connu de tous les Juifs et de tous les Grecs qui demeuraient à Éphèse, et la crainte tomba sur eux tous, et le nom du Seigneur Jésus fut magnifié. Beaucoup de ceux qui avaient cru venaient confesser et déclarer leurs pratiques. Et bon nombre de ceux qui avaient pratiqué la magie, après avoir entassé les livres, les brûlaient devant tous... Ainsi la parole du Seigneur se répandait et se montrait puissante..."  (Actes 19, 11 à 20)

 

 

Malgré certains épisodes dramatiques, comme ceux que nous venons de rappeler, les Actes des apôtres sont presque un livre de joie. Les apôtres, emplis des grâces du Saint-Esprit travaillent surtout à la conversion de leurs contemporains. Certes il y a des persécutions, certes il faut renoncer à ses péchés pour rencontrer Jésus-Christ ressuscité; certes des menteurs, comme Ananie, ou des magiciens comme Élymas, se manifestent: mais ils sont immédiatement condamnés. Oui, les apôtres demandent instamment à leurs auditeurs de renoncer à leurs péchés, mais dans l'ensemble, ce qui domine dans ce livre, c'est l'allégresse.

 

Satan est à peine mentionné, mais la résurrection de Jésus et la descente du Saint-Esprit sur les apôtres l'ont peut-être perturbé?... Est-ce la raison pour laquelle les démons apparaissent si peu dans les Actes des apôtres? Nous ne savons pas, mais ce que nous pouvons affirmer avec certitude, c'est que le diable, qui travaille toujours dans l'ombre, préparait peut-être les premières hérésies dont saint Jean se fera l'écho.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les Épîtres de saint Paul

 

05-Lettre de saint Paul aux Romains

 

Paul désire ardemment rencontrer les Chrétiens de Rome, mais ce n'est pas encore l'heure de Dieu. Il doit encore prêcher "l'Évangile aux Grecs et aux Barbares, aux savants et aux ignorants... car en lui est révélée une justice de Dieu qui vient de la foi et est destinée à la foi, selon qu'il est écrit: 'Le juste vivra par la foi'." (Romains 1, 13 à 17) Malheureusement, beaucoup de païens ou de juifs se livrent "à des passions d'ignominie", Paul veut leur donner les vérités de foi, dans toute leur vérité. Il commence par les mettre en garde, car, dit-il, "nous savons que le jugement de Dieu est selon la vérité contre ceux qui commettent de telles choses. Et tu penses, ô homme, toi qui juges ceux qui les commettent, et qui les fais toi-même, que tu échapperas au jugement de Dieu?... Ne sais-tu pas que la bonté de Dieu t'invite à la pénitence? Par ton endurcissement et ton cœur impénitent, tu t'amasses un trésor de colère pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu, qui rendra à chacun selon ses œuvres..." En particulier "tribulation et angoisse sur tout homme qui fait le mal, sur le Juif premièrement, puis sur le Grec; gloire, honneur et paix pour quiconque fait le bien, pour le Juif premièrement, puis pour le Grec... Tous ceux qui ont péché sans loi périront aussi sans loi, et tous ceux qui ont péché avec une loi seront jugés par cette loi... C'est ce qui paraîtra au jour où, selon mon Évangile, Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des hommes." (Romains 2, 2 à 6, et 9 à 16)

 

Paul aborde le problème de l'utilité de la circoncision que beaucoup de juifs voudraient imposer aux païens qui reçoivent l'Évangile. Paul indique que "la vraie circoncision, c'est celle du cœur, dans l'esprit, et non dans la lettre..." (Romains 2, 29) "Or, une loi ne fait que donner la connaissance du péché..." (Romains 3, 20) "Tous les hommes ont péché et sont privés de la gloire de Dieu", affirme saint Paul qui ajoute: "nous tenons pour certain que l'homme est justifié par la foi, à l'exclusion des œuvres de la Loi. Ou bien Dieu n'est-il que le Dieu des Juifs? et n'est-il pas aussi le Dieu des Gentils? Oui, il est aussi le Dieu des Gentils, puisqu'il y a un seul Dieu qui justifiera les circoncis par principe de foi et les incirconcis par la foi. Détruisons-nous donc la Loi par la foi? Loin de là! Nous la confirmons au contraire. (Romains 3, 23, 28 à 31)

 

Après avoir montré l'importance de la foi, Paul s'écrie, reprenant une parole de David: "Heureux ceux dont les iniquités sont pardonnées, et dont les péchés ont été couverts! Heureux l'homme à qui le Seigneur n'impute pas son péché!"  (Romains 4, 7 et 8) Et, après avoir montré comment Jésus nous a réconciliés avec Dieu, il poursuit: "Ainsi donc, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché, la mort… Et ainsi la mort a passé dans tous les hommes parce que tous ont péché. Car jusqu'à la Loi le péché était dans le monde; or le péché n'est pas imputé lorsqu'il n'y a point de loi. Cependant la mort a régné depuis Adam jusqu'à Moïse, même sur ceux qui n'avaient pas péché, par une transgression semblable à celle d'Adam, lequel est la figure de celui qui devait venir. Mais il n'en est pas du don gratuit comme de la faute; car si, par la faute d'un seul, tous les hommes sont morts, à plus forte raison, la grâce de Dieu et le don se sont, par la grâce d'un seul homme, Jésus-Christ, abondamment répandus sur tous les hommes. Et il n'en est pas du don comme des suites du péché d'un seul; car le jugement a été porté à cause d'une seule faute pour la condamnation, tandis que le don amène la justification de beaucoup de fautes. En effet, si, par la faute d'un seul, la mort a régné par ce seul homme, à plus forte raison ceux qui reçoivent l'abondance de la grâce et du don de la justice, régneront-ils dans la vie par le seul Jésus-Christ.

 

Ainsi donc, comme par la faute d'un seul la condamnation est venue sur tous les hommes, ainsi, par la justice d'un seul, vient à tous les hommes la justification qui donne la vie. De même en effet, que par la désobéissance d'un seul homme, tous ont été constitués pécheurs, de même par l'obéissance d'un seul tous seront constitués justes. La loi est intervenue pour faire abonder la faute; mais là où le péché a abondé, la grâce a surabondé, afin que, comme le péché a régné par la mort, la grâce régnât par la justice pour la vie éternelle, par Jésus-Christ Notre-Seigneur." (Romains 5, 12 à 21)

 

Paul pose la question: "Demeurerons-nous dans le péché, afin que la grâce abonde? Loin de là! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrons-nous encore dans le péché?" (Romains 6, 1 et 2) et il y répond: "Sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus les esclaves du péché; car celui qui est mort est affranchi du péché. Mais si nous sommes morts avec le Christ, nous croyons que nous vivrons avec lui, sachant que le Christ ressuscité des morts ne meurt plus; la mort n'a plus sur lui d'empire. Car sa mort fut une mort au péché une fois pour toutes, et sa vie est une vie pour Dieu. Ainsi vous-mêmes regardez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ Notre-Seigneur.

 

Que le péché ne règne donc point dans votre corps mortel, de sorte que vous obéissiez à ses convoitises. Ne livrez pas vos membres au péché pour être des instruments d'iniquité, mais offrez-vous vous-mêmes à Dieu comme étant vivants, de morts que vous étiez, et offrez-lui vos membres pour être des instruments de justice. Car le péché n'aura pas d'empire sur vous, parce que vous n'êtes pas sous la Loi, mais sous la grâce.

 

Quoi donc! Pécherons-nous, parce que nous ne sommes pas sous la Loi mais sous la grâce? Loin de là! Ne savez-vous pas que, si vous vous livrez à quelqu'un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché pour la mort, soit de l'obéissance à Dieu pour la justice? Mais grâces soient rendues à Dieu de ce que, après avoir été les esclaves du péché, vous avez obéi de cœur à la règle de doctrine qui vous a été enseignée. Ainsi, ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus les esclaves de la justice.

 

Je parle à la manière des hommes, à cause de la faiblesse de votre chair. De même que vous avez livré vos membres comme esclaves à l'impureté et à l'injustice, pour arriver à l'injustice, de même livrez maintenant vos membres comme esclaves à la justice, pour arriver à la sainteté. Car, lorsque vous étiez les esclaves du péché, vous étiez libres à l'égard de la justice. Quel fruit aviez-vous alors des choses dont vous rougissez aujourd'hui? Car la fin de ces choses, c'est la mort. Mais maintenant, affranchis du péché et devenus les esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sainteté, et pour fin la vie éternelle. Car le salaire du péché, c'est la mort; mais le don de Dieu c'est la vie éternelle en Jésus-Christ Notre-Seigneur." (Romains 6, 6 à 23)

 

Ces raisonnements de Paul sont compliqués, aussi va-t-il s'expliquer longuement. En effet, ceux qui appartiennent à Jésus-Christ ressuscité sont morts à la Loi et servent Dieu avec un esprit nouveau. La Loi serait-elle péché? "Loin de là! Mais, poursuit saint Paul, je n'ai connu le péché que par la Loi; par exemple, je n'aurais pas connu la convoitise, si la Loi ne disait: Tu ne convoiteras point.

 

Puis le péché, saisissant l'occasion, a fait naître en moi, par le commandement, toutes sortes de convoitises; car, sans la Loi, le péché est mort. Pour moi, je vivais autrefois sans la Loi; mais le commandement étant venu, le péché a pris vie, et moi, je suis mort. Ainsi le commandement qui devait conduire à la vie, s'est trouvé pour moi conduire à la mort. Car le péché, saisissant l'occasion qu'offrait le commandement, m'a séduit et par lui m'a donné la mort. Ainsi donc la Loi est sainte, et le commandement est saint, juste et bon. Une chose bonne a donc été pour moi une cause de mort? Loin de là! Mais c'est le péché qui m'a donné la mort, afin de se montrer péché en me donnant la mort par le moyen du commandement.

 

Nous savons, en effet, que la Loi est spirituelle; mais moi, je suis charnel, vendu au péché. Car je ne sais pas ce que je fais: je ne fais pas ce que je veux, et je fais ce que je hais. Or, si je fais ce que je ne voudrais pas, je reconnais par là que la Loi est bonne. Mais alors ce n'est plus moi qui le fais, c'est le péché qui habite en moi. Car je sais que le bien n'habite pas en moi, c'est-à-dire dans ma chair; le vouloir est à ma portée, mais non le pouvoir de l'accomplir. Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas. Or, si je fais ce que je ne veux pas, ce n'est plus moi qui le fais, c'est le péché qui habite en moi. Je trouve donc cette loi en moi: quand je veux faire le bien, le mal est près de moi. Car je prends plaisir à la loi de Dieu, selon l'homme intérieur; mais je vois dans mes membres une autre loi qui lutte contre la loi de ma raison, et qui me rend captif de la loi du péché qui est dans mes membres. Malheureux que je suis! Qui me délivrera de ce corps de mort? Grâces soient rendues à Dieu par Jésus-Christ Notre Seigneur! Ainsi donc moi-même, par l'esprit, je suis l'esclave de la loi de Dieu, et par la chair l'esclave de la loi du péché..." (Romains 7, 7 à 25)

 

"En effet, la loi de l'Esprit de la vie m'a affranchi en Jésus-Christ de la loi du péché et de la mort. Car, ce qui était impossible à la Loi parce qu'elle était sans force à cause de la chair, Dieu l'a fait: en envoyant, pour le péché, son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché, et il a condamné le péché dans la chair, afin que la justice de la loi fût accomplie en nous, qui marchons, non selon la chair, mais selon l'Esprit..." (Romains 8, 2 à 4) Et "si le Christ est en vous, le corps, il est vrai, est mort à cause du péché, mais l'esprit est vie à cause de la justice." (Romains 8, 10)

 

Paul est triste car tous les descendants d'Israël ne sont pas le véritable Israël. Dieu serait-Il injuste? Non, car Il est le Dieu qui fait miséricorde, "et quiconque croit en lui ne sera pas confondu..." (Romains 9, 33) Mais, à la fin, "tout Israël sera sauvé, selon qu'il est écrit: le Libérateur viendra de Sion, et il éloignera de Jacob toute impiété; et ce sera mon alliance avec eux, lorsque j'aurai ôté leurs péchés." (Romains11, 26 et 27) Paul peut alors énoncer sa nouvelle Loi de charité: "Que votre charité soit sans hypocrisie. Ayez le mal en horreur; attachez-vous fortement au bien..." (Romains 12, 9)

 

Toute autorité vient de Dieu, donc Paul insiste pour "que l'âme soit soumise aux autorités supérieures... C'est pourquoi celui qui résiste à l'autorité, résiste à l'ordre que Dieu a établi et ceux qui résistent, attireront sur eux-mêmes une condamnation..." (Romains 13, 1 et 2) Paul redonne les dix commandements de Dieu et précise: "Dépouillons-nous donc des œuvres des ténèbres et revêtons les armes de la lumière." (Romains 13, 12) Et Paul conclut son long raisonnement par ces mots, à propos des hésitations de certains sur la pureté ou non des aliments: "Tout ce qui ne procède pas d'une conviction est péché." (Romains 14, 23)

 

 

 

 

 

 

06-Première Lettre de saint Paul aux Corinthiens

 

Paul rend grâce à Dieu à cause du fait que le témoignage "du Christ a été solidement établi parmi eux[7]..." (1 Cor 1, 6) Cependant, il semblerait que des désunions ou des disputes existent. Les uns sont pour Apollos, les autres pour Céphas ou pour Paul. Peu importe l'apôtre, affirme saint Paul, ce qui compte, c'est d'appartenir au Christ qui a sauvé "les croyants par la folie de sa prédication..." (1 Cor 1, 21) Quant à lui, Paul, il ne prêche que Jésus Crucifié et ressuscité.

 

Dans cette lettre, Paul utilise rarement les termes de pécheurs, d'enfer, etc, mais ses développements les laissent entendre. Ainsi, Paul écrit: "La doctrine de la Croix est une folie pour ceux qui périssent; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une force divine. Car il est écrit: 'Je détruirai la sagesse des sages, et j'anéantirai la science des savants.'

(1 Cor. 1, 18 et 19)

 

Et pour Paul, "qui a reçu non l'esprit du monde, mais l'Esprit qui vient de Dieu," il est clair que l'esprit du monde c'est l'esprit de Satan. En effet, poursuit Paul, "ne savez-vous pas que vous êtes un temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous? Si quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira; car le temple de Dieu est saint, et c'est ce que vous êtes vous-mêmes." (1 Cor. 12)

 

Par ailleurs, le jugement de Dieu existe, ainsi que l'écrit saint Paul: "Mon juge, c'est le Seigneur. C'est pourquoi ne jugez de rien avant le temps jusqu'à ce que vienne le Seigneur: il mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres et manifestera les desseins des cœurs, et alors chacun recevra de Dieu la louange qui lui est due." (1 Cor. 4, 4 et 5)

 

Paul va encore plus loin; ayant eu connaissance d'une très grave faute, il met en garde: "Pour moi, absent de corps, mais présent d'esprit, j'ai déjà jugé, comme si j'étais présent, celui qui a commis un tel attentat: au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, vous tous réunis et moi en esprit au milieu de vous, avec la puissance de Notre Seigneur Jésus, qu'un tel homme soit livré à Satan pour la mort de la chair, afin que l'esprit soit sauvé au jour du Seigneur Jésus." (1 Cor. 5, 3 à 5) "Fuyez l'impudicité. Quelque autre péché qu'un homme commette, ce péché est hors du corps; mais celui qui se livre à l'impudicité pèche contre son propre corps. Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous n'êtes plus à vous-mêmes? Glorifiez donc Dieu dans votre corps." (1 Cor. 6, 18 à 20)  

 

Afin que tous les péchés liés à l'impudicité soient évités, Paul parle des relations entre les hommes et les femmes et il conseille: "Ne vous soustrayez pas l'un à l'autre, si ce n'est d'un commun accord, pour un temps, afin de vaquer à la prière; puis remettez-vous ensemble, de peur que Satan ne vous tente par suite de votre incontinence. Je dis cela par condescendance, je n'en fais pas un ordre." (1 Cor. 7, 5 et 6)

 

Après s'être étendu sur les relations entre les hommes et les femmes, Paul donne d'autres conseils concernant les viandes offertes aux idoles. L'important, c'est le respect du faible. Paul écrit: "Toutefois prenez garde que cette liberté dont vous jouissez ne devienne une occasion de chute pour les faibles. Car si quelqu'un te voit, toi qui es un homme éclairé, assis à table dans un temple d'idoles, sa conscience, à lui qui est faible, ne le portera-t-elle pas à manger des viandes immolées aux idoles? Et ainsi se perd le faible par ta science, ce frère pour lequel le Christ est mort! En péchant de la sorte contre vos frères, et en violentant leur conscience encore faible, vous péchez contre le Christ. C'est pourquoi, si un aliment est une occasion de chute pour mon frère, je me passerai de viande, afin de ne pas être pour lui une occasion de chute." (1 Cor. 8, 9 à13)

 

Rappelant le séjour au désert du peuple hébreu et la punition de ceux qui murmurèrent contre Moïse et périrent sous les coups de l'Exterminateur, Paul indique que personne n'est tenté au delà de ses forces...  "mais, avec la tentation, il ménagera aussi une heureuse issue en vous donnant le pouvoir de la supporter. C'est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez l'idolâtrie."

(1 Cor. 10, 14)

 

Paul abordera ensuite et successivement les questions relatives à l'Eucharistie, aux charismes et aux vertus. Il traitera longuement de la charité, puis il donnera comme un résumé de la doctrine chrétienne, en particulier de la résurrection de Jésus et des morts. Le Christ est vraiment ressuscité, et c'est notre espérance. Et voici le mystère que Paul nous révèle, concernant la résurrection: "Nous ne nous endormirons pas tous, mais tous nous serons changés; en un instant, en un clin d'œil, au son de la dernière trompette... les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés. Car il faut que ce corps corruptible revête l'incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l'immortalité. Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l'incorruptibilité, et que ce corps mortel aura revêtu l'immortalité, alors s'accomplira la parole qui est écrite: 'La mort a été engloutie pour la victoire... Ô mort, où est ta victoire?' Or l'aiguillon de la mort, c'est le péché, et la puissance du péché, c'est la loi. Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous a donné la victoire par Notre-Seigneur Jésus-Christ!" (1 Cor 15, 51 à 57)

 

 

 

 

 

 

07-Deuxième Lettre de Saint Paul aux Corinthiens

 

Paul commence sa lettre en racontant les épreuves qu'il a dû subir, et il sollicite les prières de ses Corinthiens. Il prend Dieu à témoin que c'est pour les épargner qu'il ne retourne pas à Corinthe... Il écrit: "Si moi-même je vous attriste, de qui puis-je attendre de la joie? N'est-ce pas de celui même que j'aurais affligé?...  Je vous ai écrit comme je l'ai fait, pour ne pas éprouver, à mon arrivée, de la tristesse de la part de ceux qui devaient me donner de la joie, ayant en vous tous cette confiance, que vous faites tous votre joie de la mienne. C'est dans une grande affliction, dans l'angoisse de mon cœur, et avec beaucoup de larmes, que je vous ai écrit, pour vous faire connaître l'amour que j'ai pour vous... D'où la décision charitable... À qui vous pardonnez, je pardonne également; car, pour moi si j'ai pardonné... c'est afin de ne pas laisser à Satan l'avantage sur nous; car nous n'ignorons pas ses desseins."  (2 Cor. 2, 2 à 4, 8 à 11)

 

Paul rappelle que les Corinthiens "sont une lettre du Christ, écrite par son ministère, par l'Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur vos cœurs..." car son "aptitude vient de Dieu... En effet, si le ministère de la condamnation a été glorieux, le ministère qui confère la justice le surpasse de beaucoup..."

(2 Cor. 3, 1 à 9, 18)

 

Saint Paul ne parle que pour manifester la vérité. "Si l'Évangile est encore voilé, c'est pour ceux qui se perdent qu'il reste voilé, pour ces incrédules dont le dieu de ce siècle a aveuglé l'intelligence, afin qu'ils ne voient point briller la splendeur de l'Évangile, où reluit la gloire du Christ, qui est l'image de Dieu... Car Dieu a dit: 'Que la lumière brille du sein des ténèbres', c'est lui qui a fait luire sa clarté dans nos cœurs, pour que nous fassions briller la connaissance de la gloire de Dieu, laquelle resplendit sur la face du Christ

 

Nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin qu'il paraisse que cette souveraine puissance de l'Évangile vient de Dieu et non pas de nous. Nous sommes opprimés de toute manière, mais non écrasés; dans la détresse, mais non dans le désespoir; persécutés, mais non délaissés; abattus, mais non perdus; portant toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps... C'est pourquoi nous ne perdons pas courage... Car notre légère affliction du moment présent produit pour nous, au delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, nos regards ne s'attachant point aux choses visibles, mais aux invisibles; car les choses visibles ne sont que pour un temps, les invisibles sont éternelles." (2 Cor. 4, 2 à 6, 7 à 9, 16 à 18)

 

"Toujours pleins d'assurance, nous savons que, aussi longtemps que nous habitons dans ce corps, nous sommes loin du Seigneur, car nous marchons par la foi, et non par la vue,... C'est pour cela aussi que nous nous efforçons d'être agréable à Dieu, soit que nous demeurions dans ce corps, soit que nous le quittions. Car nous tous, il nous faut comparaître devant le tribunal du Christ, afin que chacun reçoive ce qu'il a mérité étant dans son corps, selon ses œuvres, soit bien, soit mal... Car l'amour du Christ nous presse, persuadés, comme nous le sommes, que si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts; et qu'il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux... Tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par Jésus-Christ, et qui nous a confié le ministère de la réconciliation. Car Dieu réconciliait le monde avec lui-même dans le Christ, n'imputant pas aux hommes leurs offenses, et mettant sur nos lèvres la parole de la réconciliation... Nous vous en conjurons pour le Christ, réconciliez-vous avec Dieu! Celui qui n'a point connu le péché, il l'a fait péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu. (2 Cor. 5, 6 à 21)

 

Or donc, étant ses coopérateurs, nous vous exhortons à ne pas recevoir la grâce de Dieu en vain... élargissez vos cœurs... Quel accord y a-t-il entre le Christ et Bélial? Ou quelle part a le fidèle avec l'infidèle?  (2 Cor. 6, 12 et 15) Paul parle de son œuvre et de son combat contre les faux prophètes. Il ajoute: "Mais ce que je fais, je le ferai encore pour ôter ce prétexte à ceux qui en cherchent un, afin d'être reconnus semblables à nous dans la conduite dont ils se vantent. Ces gens-là sont de faux apôtres, des ouvriers astucieux, qui se déguisent en apôtres du Christ. Et ne vous en étonnez pas; car Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il n'est donc pas étrange que ses ministres aussi se déguisent en ministres de justice. Leur fin sera conforme à leurs œuvres." 

(2 Cor. 11, 12 à 15)

 

Paul vient de parler des grâces très exceptionnelles qu'il a reçues de Dieu. Mais... "de crainte que l'excellence de ces révélations ne vînt à m'enfler d'orgueil, il m'a été mis une écharde dans ma chair, un ange de Satan pour me souffleter... mais lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort..." (2 Cor. 12, 7 et 8)

 

"C'est maintenant pour la troisième fois que je vais chez vous. Je l'ai déjà dit et je le répète à l'avance; aujourd'hui que je suis absent comme lorsque j'étais présent pour la seconde fois, je déclare à ceux qui ont déjà péché et à tous les autres, que, si je retourne chez vous, je n'userai d'aucun ménagement, puisque vous cherchez une preuve que le Christ parle en moi, lui qui n'est pas faible à votre égard, mais reste puissant parmi vous..." (2 Cor. 13,  1 à 3)

 

 

 

 

 

08-Lettre de saint Paul aux Galates

 

Saint Paul se présente comme l'apôtre de Jésus-Christ ressuscité qui "s'est donné lui-même pour nos péchés, afin de nous arracher à la corruption du siècle présent, selon la volonté de notre Dieu et Père..." Malheureusement les Galates sont passés à un autre Évangile, qui d'ailleurs n'en est pas un. Aussi Paul déclare-t-il: "Je vous le déclare, en effet, frères, l'Évangile que j'ai prêché n'est pas de l'homme; car ce n'est pas d'un homme que je l'ai reçu ni appris, mais par une révélation de Jésus-Christ..." (Gal. 1, 4 et 11)

 

Et pour se justifier, Paul raconte son aventure. Paul aborde également le problème de la circoncision et ses démêlés avec Céphas (Pierre), notamment sur la justification des hommes par la foi. Il écrit: "Or si, tandis que nous cherchons à être justifiés par le Christ, nous étions nous-mêmes trouvés pécheurs, le Christ serait-il donc un ministre du péché? Loin de là!... J'ai été crucifié avec le Christ, et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi...." (Gal. 2, 17 et 20)

 

Saint Paul continue par une longue dissertation sur la différence qui existe entre la justification par la Loi ou par la foi et il cite Abraham en exemple: "Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice. Reconnaissez donc que ceux-là sont fils d'Abraham, qui sont de la foi..." Par contre, "tous ceux qui s'appuient sur les œuvres de la Loi sont sous la malédiction; car il est écrit: 'Maudit soit quiconque n'est pas constant à observer tout ce qui est écrit dans le livre de la Loi'... Le Christ nous a rachetés de la malédiction de la Loi, en se faisant malédiction pour nous..."

 

Paul comprend l'étonnement de ses lecteurs, aussi poursuit-il: "La Loi va-t-elle donc contre les promesses de Dieu? Loin de là!... Mais l'Écriture a tout enfermé sous le péché, afin que, par la foi en Jésus-Christ, ce qui avait été promis fût donné à ceux qui croient... Ainsi la Loi a été notre pédagogue pour nous conduire au Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi..." (Gal. 3, 6 et 7, 9 et 10, 13, 21,  24)

 

Grâce au Christ, les hommes ne sont plus esclaves (du péché) "Tu n'es plus esclave, tu es fils du Père; et si tu es fils, tu es aussi héritier grâce à Dieu...  (Gal. 4, 7, 9 et 10, 13, 21,  24) Paul reste perplexe, mais cependant confiant... "Car toute la Loi est contenue dans un seul mot:  Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Mais si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde que vous ne soyez détruits les uns par les autres." (Gal. 5, 14 et 15)

 

Dans la lettre aux Galates, lettre parfois très dure, Paul ne parle pas de Satan ni des démons, ni du péché, ni de l'enfer... Il préfère parler d'esclavage, de convoitise de la chair. Il dit: "Car la chair a des désirs contraires à ceux de l'esprit, et l'esprit en a de contraires à ceux de la chair; ils sont opposés l'un à l'autre, de telle sorte que vous ne faites pas ce que vous voulez... Or les œuvres de la chair[8] sont manifestes: ce sont l'impudicité, l'impureté, le libertinage, l'idolâtrie, les maléfices, les inimitiés, les jalousies, les emportements, les disputes, les dissensions, les sectes, l'envie, les meurtres, l'ivrognerie, les excès de table, et autres choses semblables. Je vous préviens, comme je l'ai déjà fait, que ceux qui commettent de telles choses n'hériteront pas du royaume de Dieu. Le fruit de l'Esprit, au contraire, c'est la charité, la joie, la paix, la patience, la mansuétude, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance..." (Gal. 5, 17, 19 à 22)

 

"Frères, lors même qu'un homme se serait laissé surprendre à quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur, prenant garde à vous-mêmes, de peur que vous ne tombiez aussi en tentation. Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la parole du Christ..."  (Gal. 6, 1 et 2) Mais attention! "On ne se moque pas de Dieu. Ce qu'on aura semé, on le moissonnera. Celui qui sème dans sa chair moissonnera, de la chair, la corruption; celui qui sème dans l'esprit moissonnera, de l'esprit, la vie éternelle... (Gal. 6, 7 et 8)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

09-Lettre de saint Paul aux Éphésiens  

 

Paul bénit Dieu le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a "prédestinés à être ses fils adoptifs par Jésus-Christ, selon sa libre volonté... En Lui nous avons la rédemption acquise par son sang, la rémission des péchés... (Éph. 1, 5 et 6) C'est en Jésus-Christ que vous-mêmes... avez cru et que vous avez été marqués du sceau du Saint-Esprit, qui avait été promis..." (Éph. 1, 13)

 

"Et vous, vous étiez morts par vos offenses et vos péchés, dans lesquels vous marchiez autrefois selon le train de ce monde... Nous tous aussi, nous vivions autrefois comme eux selon les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées, et nous étions par nature enfants de colère, comme les autres. Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, et alors que nous étions morts par nos offenses, nous a rendus vivants avec le Christ... Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi; et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu..."

(Éph. 2, 1 à 8)

 

Paul insiste beaucoup: c'est par le Christ que les hommes sont sauvés. Il écrit: "Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous êtes rapprochés par le sang du Christ... Et il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient proches..." (Éph. 2, 13 et 17)

 

Paul, le prisonnier du Christ, pour les païens, après avoir exposé le mystère du Christ dont il est devenu ministre selon le don de la grâce de Dieu, demande aux Éphésiens de ne pas se laisser décourager "à cause des afflictions qu'il endure pour eux." Paul prie pour qu'ils conservent la foi en un seul Seigneur, un seul Dieu, Père de tous, qui est au-dessus de tous, qui agit par tous, qui est en tous. (Éph. 4) Ils doivent aussi se garder de la tromperie des hommes et continuer à croître dans la charité en union avec celui qui est le chef, le Christ. Ils doivent renoncer aux péchés des païens, aux désordres, à toute espèce d'impureté et aux mensonges.

 

D'où quelques conseils pratiques: "C'est pourquoi, renonçant au mensonge, parlez selon la vérité, chacun dans ses rapports avec son prochain, car nous sommes membres les uns des autres. Êtes-vous en colère, ne péchez point; que le soleil ne se couche point sur votre irritation. Ne donnez pas non plus accès au diable. Que celui qui dérobait ne dérobe plus; mais plutôt qu'il s'occupe en travaillant de ses mains à quelque honnête ouvrage, afin d'avoir de quoi donner à celui qui est dans le besoin. Qu'il ne sorte de votre bouche aucune parole mauvaise..."

(Éph.  4, 25 à 30)

 

"Qu'on n'entende même pas dire qu'il y ait parmi vous de fornication, d'impureté de quelque sorte, de convoitise, ainsi qu'il convient à des saints. Point de paroles déshonnêtes, ni de bouffonneries, ni de plaisanteries grossières, toutes choses qui sont malséantes; mais plutôt des actions de grâces. Car, sachez-le bien, aucun impudique, aucun impur, aucun homme cupide (lequel est un idolâtre), n'a d'héritage dans le royaume de Christ et de Dieu. Que personne ne vous abuse par de vains discours; car c'est à cause de ces vices que la colère de Dieu vient sur les fils de l'incrédulité..." (Éph. 5, 3 à 6)

 

"Autrefois vous étiez ténèbres, mais à présent vous êtes lumière dans le Seigneur, marchez comme des enfants de lumière... Examinez ce qui est agréable au Seigneur; et ne prenez aucune part aux œuvres stériles des ténèbres, mais plutôt condamnez-les. Car, ce qu'ils font en secret, on a honte même de le dire; mais toutes ces abominations, une fois condamnées, sont rendues manifestes par la lumière, car tout ce qui est mis au jour, est lumière..."   (Éph. 5, 8 à 13)

 

Paul parle ensuite de la conduite sainte à tenir dans la vie de tous les jours et dans la famille, puis il conclut: "Revêtez-vous de l'armure de Dieu, afin de pouvoir résister aux embûches du diable. Car nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les princes, contre les puissances, contre les dominateurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits mauvais répandus dans l'air. C'est pourquoi prenez l'armure de Dieu, afin de pouvoir résister au jour mauvais, et après avoir tout surmonté, rester debout. Soyez donc fermes, les reins ceints de la vérité, revêtus de la cuirasse de justice et les sandales aux pieds, prêts à annoncer l'Évangile de paix. Et surtout, prenez le bouclier de la foi, par lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du Malin. Prenez aussi le casque du salut, et le glaive de l'Esprit, qui est la parole de Dieu. Faites en tout temps par l'Esprit toutes sortes de prières et de supplications; et pour cela, veillez avec une persévérance continuelle et priez pour tous les saints, et pour moi, afin qu'il me soit donné d'ouvrir les lèvres et de prêcher avec liberté le mystère de l'Évangile... "

(Éph. 6, 11 à 18)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

10-Lettre de saint Paul aux Philippiens

 

Paul, toujours prisonnier, rend grâce à Dieu à cause de la bonne conduite des Philippiens. (Phil. 1) Il les supplie d'avoir entre eux "les mêmes sentiments dont était animé le Christ Jésus: bien qu'il fût dans la condition de Dieu, il n'a pas retenu avidement son égalité avec Dieu; mais il s'est anéanti lui-même, en prenant la condition d'esclave en se rendant semblable aux hommes et reconnu pour homme par tout ce qui a paru de lui; il s'est abaissé lui-même, se faisant obéissant jusqu'à la mort, et à la mort de la croix. C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue confesse, à la gloire de Dieu le Père, que Jésus-Christ est Seigneur."  (Phil. 2,  5 à 11)

 

Paul reprend ensuite ses enseignements courants mais indispensables. D'ailleurs, cela ne lui coûte guère; il écrit: "Vous écrire les mêmes choses ne me coûte pas et à vous cela est salutaire. Prenez garde à ces chiens, prenez garde à ces mauvais ouvriers, prenez garde à ces mutilés[9]. Car c'est nous qui sommes les vrais circoncis..." (Phil. 3,  2 et 3) Puis Paul se présente comme un véritable israélite, et ajoute que tout cela n'est rien, car sa véritable gloire c'est Jésus-Christ qu'il avait même persécuté.  

 (Phil. 3,  2 à 11)

 

Paul insiste: "Vous aussi, frères, soyez mes imitateurs, et ayez les yeux sur ceux qui marchent suivant le modèle que vous avez en nous. Car il en est plusieurs qui marchent en ennemis de la croix du Christ: je vous en ai souvent parlé, et j'en parle maintenant encore avec larmes. Leur fin, c'est la perdition, eux qui font leur dieu de leur ventre, et mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte, n'ayant de goût que pour les choses de la terre. Pour nous, notre cité est dans les cieux, d'où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ, qui transformera notre corps si misérable, en le rendant semblable à son corps glorieux, par sa vertu puissante qui lui assujettit toutes choses."  (Phil. 3,  17  à 21)

 

"C'est pourquoi, mes chers et bien-aimés frères, ma joie et ma couronne, tenez ainsi fermes dans le Seigneur, mes bien-aimés."  (Phil. 4,  1)

 

 

 

 

 

 

 

 

11-Lettre de Saint Paul aux Colossiens

 

Saint Paul rend grâces à Dieu pour la foi et la charité des Colossiens. Il prie pour eux, afin qu'ils se conduisent d'une manière digne du Seigneur et fassent des progrès dans la connaissance de Dieu. Fortifiés par la puissance de Dieu, ils supporteront tout avec patience et avec joie. Ils rendront grâces à Dieu le Père, "qui les a rendus capables d'avoir part à l'héritage des saints dans la lumière, en les délivrant de la puissance des ténèbres, pour les transporter dans le royaume de son Fils bien-aimé, par le sang duquel nous avons la rédemption, la rémission des péchés."  (Col. 1, 12 à 14)

 

"Car Dieu a voulu tout réconcilier avec lui-même, les choses qui sont sur la terre, et celles qui sont dans les cieux, en faisant la paix par le sang de la croix du Christ."  Ainsi, ajoute Paul, s'adressant aux Colossiens, "vous aussi, qui étiez autrefois loin de lui et ennemis par vos pensées et par vos œuvres mauvaises, Il vous a maintenant réconciliés par la mort de son Fils en son corps charnel, pour vous faire paraître devant lui saints, sans tâche et sans reproche, si du moins vous demeurez fondés et affermis dans la foi, et inébranlables dans l'espérance donnée par l'Évangile que vous avez entendu, qui a été prêché à toute créature sous le ciel, et dont moi, Paul, j'ai été fait ministre."  (Col. 1, 19 à 23)

 

"Maintenant je suis plein de joie dans mes souffrances pour vous, et ce qui manque aux souffrances du Christ, en ma propre chair, je l'achève pour son corps, qui est l'Église... (Col. 1, 24) Je veux, en effet, que vous sachiez quels combats je soutiens pour vous et pour ceux de Laodicée, et pour tous ceux qui ne m'ont pas vu de leurs yeux, afin que leurs cœurs soient réconfortés... Je dis cela, afin que personne ne vous trompe par des discours subtils... Prenez garde que personne ne vous surprenne par la philosophie et par des enseignements trompeurs, selon une tradition toute humaine et les rudiments du monde, et non selon le Christ...  (Col. 2,  1, 4, 8)

 

Paul fait un bref retour sur la circoncision, puis il ajoute: " Vous qui étiez morts par vos péchés et par l'incirconcision de votre chair, il vous a rendus à la vie avec lui, après nous avoir pardonné toutes nos offenses... Qu'aucun homme ne vous fasse perdre la palme du combat, par affectation d'humilité... Qu'aucun ne s'enfle d'un vain orgueil par les pensées de la chair, sans s'attacher au chef, duquel tout le corps, à l'aide des liens et des jointures, s'entretient et grandit par l'accroissement que Dieu lui donne..." (Col. 2,  17 et 18)

 

Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les choses d'en haut, où le Christ demeure assis à la droite de Dieu... Faites donc mourir vos membres, les membres de l'homme terrestre, la fornication, l'impureté, la luxure, toute mauvaise convoitise et la cupidité qui est une idolâtrie, toutes choses qui attirent la colère de Dieu sur les fils de l'incrédulité, parmi lesquels vous aussi, vous marchiez autrefois, lorsque vous viviez dans ces désordres. Mais maintenant, vous aussi, rejetez toutes ces choses, la colère, l'animosité, la méchanceté; que les injures et les paroles déshonnêtes soient bannies de votre bouche. N'usez point de mensonge les uns envers les autres, puisque vous avez dépouillé le vieil homme avec ses œuvres, et revêtu l'homme nouveau, qui se renouvelle sans cesse selon la science parfaite à l'image de celui qui l'a créé..." (Col. 3,  1, 5 à 10)

 

Et encore quelques conseils: "Ainsi donc, comme élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous d'entrailles de miséricorde, de bonté, d'humilité, de douceur, et patience, vous supportant les uns les autres et vous pardonnant réciproquement, si l'un a sujet de se plaindre de l'autre. Comme le Seigneur vous a pardonné, pardonnez vous aussi. Mais surtout revêtez-vous de la charité, qui est le lien de la perfection..."

(Col. 3,  12 à 14)

 

Paul poursuit son long enseignement concernant la parole du Christ, la nécessité de continuer à s'instruire et à instruire les autres, et de tout faire au nom du Seigneur Jésus. Il donne aussi quelques avis concernant les relations familiales ainsi que les relations entre serviteurs et maîtres. Puis Paul poursuit: "Quoi que vous fassiez, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur, et non pas pour des hommes, sachant que vous recevrez du Seigneur pour récompense l'héritage céleste... Car celui qui commet l'injustice recevra selon son injustice, et il n'y a point d'acception de personnes...." (Col. 3,  23 à 25) "Persévérez dans la prière, apportez-y de la vigilance, avec des actions de grâces. Priez en même temps pour nous, afin que Dieu nous ouvre une porte pour la parole, et qu'ainsi je puisse annoncer le mystère du Christ, pour lequel je suis aussi dans les chaînes, et le faire connaître comme je dois en parler." 

(Col. 4,  2 à 4)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

12-1ère Lettre de Saint Paul aux Thessaloniciens

 

Saint Paul rend grâces à Dieu pour les œuvres de la foi des Thessaloniciens, les sacrifices de leur charité et la constance de leur espérance en Jésus-Christ. Puis il rappelle comment sa prédication avait été accompagnée de miracles, de l'effusion de l'Esprit-Saint et d'une "pleine persuasion". Aujourd'hui, ils sont devenus les imitateurs de Paul au point de devenir un modèle pour tous ceux qui croient dans la Macédoine et dans l'Achaïe. La joie de Paul est grande.

 

Paul rappelle cependant les outrages dont il avait été victime de la part des Philippiens et de sa prédication. Il fait également allusion à tout son travail et à ses fatigues pour n'être à la charge de personne... Paul, pour les Thessaloniciens a été, pour chacun d'eux: "ce qu'un père est pour ses enfants, les priant, les exhortant, les conjurant de marcher d'une manière digne de Dieu, qui les appelle à son royaume et à sa gloire..."

(1 Thes. 2, 12)

 

Paul ne cesse de rendre grâces à Dieu, de ce qu'ils aient reçu la divine parole "non comme parole des hommes, mais, ainsi qu'elle l'est véritablement, comme une parole de Dieu. C'est elle qui déploie sa puissance en ceux qui croient."

 

Car, continue Paul, "vous, frères, vous êtes devenus les imitateurs des Églises de Dieu qui se réunissent en Jésus-Christ dans la Judée, puisque vous avez souffert vous aussi de la part de vos compatriotes, ce qu'elles ont eu à souffrir de la part des Juifs, de ces Juifs qui ont mis à mort le Seigneur Jésus et les prophètes, nous ont persécutés, ne plaisent point à Dieu et sont ennemis du genre humain, nous empêchant de prêcher aux nations pour leur salut: de sorte qu'ils comblent sans cesse la mesure de leurs péchés. Mais la colère de Dieu est tombée sur eux pour y demeurer jusqu'à la fin." (1 Thes. 2, 13 à 16)

 

Et Paul laisse échapper une plainte: "Pour nous, frères, un instant tristement séparés de vous, de corps, non de cœur, nous avions grande hâte et un vif désir de vous revoir. Aussi voulions-nous vous aller trouver, en particulier, moi, Paul, une première et une seconde fois; mais Satan nous en a empêchés. Quelle est, en effet, notre espérance, notre joie, notre couronne de gloire? N'est-ce pas vous qui l'êtes, devant notre Seigneur Jésus, pour le jour de son avènement? Oui, c'est vous qui êtes notre gloire et notre joie."  (1 Thes. 2, 17 à 20)

 

Pourtant Paul est inquiet. Aussi a-t-il envoyé Timothée pour les affermir et les encourager dans leur foi, afin que personne ne fût ébranlé au milieu de ces tribulations qui étaient le partage de Paul. Aussi, écrit Paul, "n'y tenant plus, j'envoyai m'informer de votre foi, dans la crainte que le tentateur vous eût tentés et que notre travail ne devînt inutile..."

(1 Thes. 3, 3 à 5)  Mais les nouvelles sont bonnes; Paul est consolé et sa joie est parfaite.

 

Comme à tous ses correspondants, saint Paul donne de nombreux conseils et il demande à ses Thessaloniciens: "marchez donc de progrès en progrès. Vous connaissez en effet les préceptes que nous vous avons donnés de la part du Seigneur Jésus. Car ce que Dieu veut, c'est votre sanctification: c'est que vous évitiez l'impudicité, et que chacun de vous sache garder son corps dans la sainteté et l'honnêteté, sans l'abandonner aux emportements de la passion, comme font les païens qui ne connaissent pas Dieu; c'est que personne en cette matière n'use de violence ou de fraude à l'égard de son frère, parce que le Seigneur fait justice de tous ces désordres, comme nous vous l'avons déjà dit et attesté. Car Dieu ne nous a pas appelés à l'impureté, mais à la sainteté. Celui donc qui méprise ces préceptes, ce n'est pas un homme qu'il méprise, mais Dieu, qui a aussi donné son Esprit-Saint pour habiter en vous."   (1 Thes. 4, 1 à 8)

 

Et voici un enseignement plein d'espérance. Paul écrit: "Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l'ignorance au sujet de ceux qui se sont endormis, afin que vous ne vous affligiez pas, comme les autres hommes qui n'ont pas d'espérance. Car si nous croyons que Jésus est mort et qu'il est ressuscité, croyons aussi que Dieu amènera avec Jésus ceux qui se sont endormis en lui. Voici, en effet, ce que nous vous déclarons d'après la parole du Seigneur: ... Au signal donné, à la voix de l'archange, au son de la trompette divine, le Seigneur lui-même descendra du ciel, et ceux qui sont morts dans le Christ ressusciteront d'abord... et ainsi nous serons pour toujours avec le Seigneur..." (1 Thes. 4, 9 à 17)

 

"Quant aux temps et aux moments... vous savez très bien que le jour du Seigneur vient ainsi qu'un voleur pendant la nuit... Vous, frères, vous n'êtes pas dans les ténèbres, pour que ce jour vous surprenne comme un voleur. Oui, vous êtes tous enfants de lumière et enfants du jour; nous ne sommes pas de la nuit, ni des ténèbres..." (1 Thes. 5, 1, 4 et 5)

 

Suivent quelques précieux avis: "Ne dormons donc point comme le reste des hommes; mais veillons et soyons sobres. Car ceux qui dorment, dorment la nuit, et ceux qui s'enivrent, s'enivrent la nuit. Pour nous qui sommes du jour, soyons sobres, prenant pour cuirasse la foi et la charité, et pour casque l'espérance du salut. Dieu en effet ne nous a pas destinés à la colère, mais à l'acquisition du salut par notre Seigneur Jésus-Christ, qui est mort pour nous, afin que, soit que nous veillions, soit que nous dormions, nous vivions avec lui..." (1 Thes. 5, 6 à 10)

 

"Nous vous prions aussi, frères, d'avoir de la considération pour ceux qui travaillent parmi vous, qui vous gouvernent dans le Seigneur et qui vous donnent des avis. Ayez pour eux une charité plus abondante, à cause de leur œuvre. Vivez en paix entre vous. Nous vous en prions, frères, reprenez ceux qui troublent l'ordre, consolez les pusillanimes, soutenez les faibles, usez de patience envers tous. Prenez garde à ce que nul ne rende à un autre le mal pour le mal; mais toujours cherchez ce qui est bien, les uns pour les autres et pour tous. Soyez toujours joyeux. Priez sans cesse. En toutes choses rendez grâces, car c'est la volonté de Dieu dans le Christ Jésus à l'égard de vous tous. N'éteignez pas l'Esprit. Ne méprisez pas les prophéties; mais éprouvez tout, et retenez ce qui est bon; abstenez-vous de toute apparence de mal..." (1 Thes. 5, 12 à 22)

 

 

13-2ème Lettre de Saint Paul aux Thessaloniciens

 

De nouveau Paul rend grâce à Dieu parce que la foi des Thessaloniciens s'affermit et ils font de grands progrès dans la charité. Saint Paul écrit: "Aussi, nous-mêmes dans les Églises de Dieu, tirons-nous gloire de vous, à cause de votre constance et de votre fidélité au milieu de toutes les persécutions et de toutes les tribulations que vous avez à supporter. Elles sont une preuve du juste jugement de Dieu, que vous serez jugés dignes du royaume de Dieu, pour lequel vous souffrez... N'est-il pas juste en effet devant Dieu de rendre l'affliction à ceux qui vous affligent, et de vous donner, à vous qui êtes affligés, le repos avec nous, au jour où le Seigneur Jésus apparaîtra du ciel avec les messagers de sa puissance, au milieu d'une flamme de feu, pour faire justice de ceux qui ne connaissent pas Dieu et de ceux qui n'obéissent pas à l'Évangile de notre Seigneur Jésus. Ils subiront la peine d'une perdition éternelle, loin de la face du Seigneur et de l'éclat de sa puissance..."  (2 Thes. 1, 4 à 9)

 

Paul poursuit en insistant sur la nécessité de la prudence concernant le retour du Seigneur: "En ce qui concerne l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ et notre réunion avec lui, nous vous prions, frères, de ne pas vous laisser ébranler facilement dans vos sentiments, ni alarmer, soit par quelque esprit, soit par quelques paroles ou lettres supposées venir de nous, comme si le jour du Seigneur était imminent. Que personne ne vous égare d'aucune manière; car auparavant viendra l'apostasie, et se manifestera l'homme de péché, le fils de la perdition, l'adversaire qui s'élève contre tout ce qui est appelé Dieu ou honoré d'un culte, jusqu'à s'asseoir dans le sanctuaire de Dieu, et à se présenter comme s'il était Dieu...

 

Car le mystère d'iniquité s'opère déjà, mais seulement jusqu'à ce que celui qui le retient encore paraisse au grand jour. Et alors se découvrira l'impie, que le Seigneur Jésus exterminera par le souffle de sa bouche, et anéantira par l'éclat de son avènement. Dans son apparition cet impie sera, par la puissance de Satan, accompagné de toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, avec toutes les séductions de l'iniquité, pour ceux qui se perdent, parce qu'ils n'ont pas ouvert leur cœur à l'amour de la vérité qui les eût sauvés. C'est pourquoi Dieu leur envoie des illusions puissantes qui les feront croire au mensonge, en sorte qu'ils tombent sous son jugement tous ceux qui ont refusé leur foi à la vérité, et ont, au contraire, pris plaisir à l'injustice... Ainsi donc, frères, demeurez fermes et gardez les enseignements que vous avez reçus..."  (2 Thes. 2, 1 à 12 et 15) "Au reste, frères... le Seigneur est fidèle, il vous affermira et vous préservera du mal..."

 

De nouveau Paul donne quelques conseils, et en particulier, il insiste sur l'obligation de travailler: "Aussi bien, lorsque nous étions chez vous, nous vous déclarions que si quelqu'un ne veut pas travailler, il ne doit pas manger non plus. Cependant nous apprenons qu'il y a parmi vous des gens déréglés, qui ne travaillent pas, mais qui ne s'occupent que de choses vaines. Nous les invitons et nous les exhortons par le Seigneur Jésus-Christ, de travailler paisiblement pour manger un pain qui leur appartienne..." (2 Thes. 3, 10 à 12 )

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

14-1ère Lettre de Saint Paul à Timothée

 

Saint Paul, partant pour la Macédoine a demandé à Timothée, son enfant dans la foi, de rester à Ephèse. En effet, des déviations dans la doctrine de l'Évangile, "des fables et des généalogies sans fin qui favorisent des recherches extravagantes" se manifestent dangereusement. Paul donne comme règle à Timothée de veiller à ce que ne soient pas enseignées des doctrines étrangères, mais d'avoir "pour but une charité venant d'un cœur pur, d'une bonne conscience et d'une foi sincère, de quoi certains se sont écartés, et se sont tournés vers un vain bavardage, voulant faire les docteurs de la Loi, alors qu'ils ne comprennent ni ce qu'ils disent, ni ce dont ils se portent garants."

 

Paul précise: "Nous savons bien que la Loi est bonne... Cependant, elle n'est pas faite pour le juste, mais pour les gens sans loi et les rebelles, pour les impies et les pécheurs, pour les sacrilèges et les profanes, pour les parricides et les matricides, les homicides, les impudiques, les infâmes, les marchands d'hommes, les menteurs, les parjures, et pour quoi que ce soit encore qui va à l'encontre de la sainte doctrine selon l'évangile de la gloire du Dieu bienheureux, qui m'a été confié."   

(1 Tim. 1,  1 à 11)

 

Paul rappelle ensuite "que le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont il est le premier..." et il lui remet la règle "afin qu'il serve en bon soldat, avec foi et bonne conscience." Et Paul indique "qu'il a livré à Satan, certains qui avaient répudié la foi, dont Hyménée et Alexandre, pour qu'ils apprennent à ne point blasphémer."

 (1 Tim. 1,  15 à 20)

 

Paul supplie pour que les hommes mènent une vie pieuse et honnête, car   "cela est bon et agréable aux yeux de Dieu notre Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité." (1 Tim. 2,  1 à 4) Paul veut "que les hommes prient en tout lieu... pareillement les femmes, qui doivent être en tenue décente."

(1 Tim. 2, 8 et 9)

 

Et maintenant voici quelques règles concernant les évêques: "Il faut que l'évêque soit irréprochable, marié une seule fois[10], sobre, circonspect, honnête, hospitalier, apte à l'enseignement... désintéressé... point néophyte, de peur qu'enflé d'orgueil il ne tombe dans la même condamnation que le diable. Il faut encore qu'il ait bon témoignage des gens du dehors, de peur qu'il ne tombe dans l'opprobre et dans les pièges du diable." (1 Tim. 3,  1 à 7) Puis Paul donne des conseils concernant les diacres, et il ajoute: "Je t'écris ces choses... pour que tu saches comment il faut te comporter dans la maison de Dieu, qui est l'Église du Dieu vivant, colonne et base de la vérité..."

(1 Tim. 3,  14 et 15 )

 

Nous, aujourd'hui, nous sommes au 21ème siècle. Relisant dans son intégralité le Lettre à Timothée, nous sommes soudain très étonnés. En effet, saint Paul après avoir donné des conseils importants à son disciple, conseils adaptés aux mœurs d'Éphèse du 1er siècle, semble s'adresser à nous. Il écrit: "L'Esprit dit formellement que dans les derniers temps certains abandonneront la foi, s'attachant à des esprits séducteurs et à des doctrines inspirées par des démons, enseignées par des menteurs hypocrites marqués au fer rouge dans leur propre conscience, qui proscrivent le mariage... et prescrivent l'abstinence d'aliments[11] créés par Dieu... Tout ce que Dieu a créé, en effet, est bon, et il n'est rien qui soit à rejeter de ce qui se prend avec action de grâces, car c'est sanctifié par la parole de Dieu et la prière. Quant aux fables profanes, rejette-les. Mais entraîne-toi à la piété... profitable pour tout: elle a la promesse de la vie, présente et à venir... Voilà ce que tu dois prescrire et enseigner. Veille sur toi-même et sur ton enseignement; mets-y de la persévérance; car, ce faisant, tu te sauveras, toi et ceux qui t'écoutent."

(1 Tim. 4,  1 à 5, 7 et 8,  11 et 16 )

 

Paul donne aussi à Timothée quelques avis concernant les personnes âgées et les veuves. À propos des jeunes veuves, Paul, qui a peut-être eu à subir des provocations de la part de certaines jeunes femmes, met Timothée en garde: "Quant aux jeunes veuves, refuse-les, car, quand elles se sont détachées du Christ par désir sensuel, elles veulent se remarier... Au surplus, elles apprennent aussi à être oisives, en courant les maisons... bavardes et indiscrètes... Je veux donc que les jeunes veuves se remarient... qu'elles ne fournissent à l'adversaire aucun sujet de médisance; car déjà certaines ont dévié pour suivre Satan. Si quelque croyante a des veuves dans sa parenté, qu'elle les assiste..."

 (1 Tim. 5,  11 à 16)

 

Soudain Paul s'inquiète de la santé de Timothée: "Cesse de ne boire que de l'eau, mais prends un peu de vin à cause de ton estomac et de tes fréquentes indispositions." Puis il revient aux conseils précédents: "Il est des gens dont les fautes sont manifestes, antérieurement au jugement; mais pour d'autres, c'est à la suite. Pareillement, les bonnes œuvres aussi sont manifestes, et celles pour lesquelles il en est autrement ne peuvent demeurer cachées." (1 Tim. 5,  23 à 25,)

 

Après avoir traité des devoirs de tous les milieux sociaux, Paul met en garde contre l'argent: "C'est bien une grande affaire profitable que la piété unie au désintéressement, car nous n'avons rien apporté en ce monde, comme nous n'en pouvons rien emporter. Si nous avons nourriture et vêtement, nous nous en contenterons. Pour ceux qui veulent devenir riches, ils tombent dans la tentation, le piège et une foule de convoitises insensées et funestes, qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. Car la racine de tous les maux, c'est l'amour de l'argent, et certains, dans cette convoitise, se sont égarés loin de la foi et se sont transpercés eux-mêmes de beaucoup de tourments. Pour toi, homme de Dieu, fuis cela; recherche au contraire la justice, la piété, la foi, la charité, la patience, la douceur. Combats le bon combat de la foi, assure-toi la vie éternelle... " (1 Tim. 6, à 12)

 

Et voici le dernier conseil, probablement le plus important: "Ô Timothée, garde le dépôt, en évitant les vains discours profanes et les antithèses de la gnose au nom menteur. Certains qui la prêchent se sont écartés de la foi." (1 Tim. 6, 20 et 21)

 

 

15-2ème Lettre de Saint Paul à Timothée

 

Dans cette 2ème Lettre de saint Paul à Timothée, on découvre un Paul haletant, angoissé, douloureux. Il porte des chaînes[12] et il en souffre beaucoup. Aussi va-t-il délivrer à son disciple, comme son testament, ses derniers conseils. Paul ne fait pratiquement pas allusion au diable, ni aux enfers, ni au péché, mais on sent comment le mal qu'il veut combattre est présent partout. Ici encore, Paul semble s'adresser à nous, gens du 21ème siècle.

 

Après avoir béni Dieu pour la foi de Timothée, Paul demande à son disciple de raviver le don de Dieu qui est en lui, l'Esprit de force, d'amour et de maîtrise de soi. Puis Paul ajoute: "N'aie donc pas honte du témoignage à rendre à notre Seigneur, ni de moi, son prisonnier; mais prends ta part de souffrances pour l'Évangile, moyennant la force de Dieu, qui nous a sauvés et nous a appelés par une vocation sainte, laquelle nous a été donnée dans le Christ Jésus de toute éternité. Cette vocation sainte a été manifestée à présent par l'apparition de notre Sauveur le Christ Jésus, qui a détruit la mort et a fait briller la vie et l'immortalité par l'Évangile... Prends modèle sur les saines paroles que tu as entendues de moi, en la foi et la charité qui est dans le Christ Jésus. Garde le bon dépôt, par l'Esprit-Saint qui habite en nous..." (2 Tim. 1, 8 à 11 et 13 et 14 )

 

Paul poursuit son enseignement à Timothée et lui conseille, comme pour le fortifier: "Mets-toi dans l'esprit ce que je te dis: le Seigneur en effet te donnera l'intelligence en toutes choses".

 

Paul "souffre des chaînes comme un malfaiteur", pour Jésus-Christ, ressuscité d'entre les morts. "Mais, affirme-t-il, la parole de Dieu n'est point enchaînée. C'est pourquoi je supporte tout à cause des élus, afin qu'eux aussi obtiennent le salut qui est dans le Christ Jésus, avec la gloire éternelle... Si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui; si nous supportons les épreuves, nous régnerons avec lui; si nous le renions, lui aussi nous reniera; si nous ne sommes pas fidèles, lui reste fidèle, car il ne peut se renier lui-même."   (2 Tim. 2, 7 à 13)

 

Suit une série d'avertissements et un important conseil: "Évite les vains discours profanes; leurs auteurs en effet iront toujours plus avant dans l'impiété, et leur parole se propagera comme la gangrène... Le Seigneur connaît ceux qui sont à lui... Qu'il s'éloigne de l'iniquité, celui qui prononce le nom du Seigneur!..."  (2 Tim. 2, 16 à 20) Un serviteur du Seigneur ne doit pas être disputeur, mais affable pour tous, apte à l'enseignement, patient dans le support du mal, doux dans la réprimande des opposants, pour le cas où Dieu leur donnerait de se convertir à la connaissance de la vérité, et où ils recouvreraient le sens droit hors des pièges du diable, qui les a pris vivants pour les asservir à sa volonté."  (2 Tim. 2, 24 à 20)

 

Paul va indiquer, sous forme de prophétie, quels sont les pièges du diable. Il écrit à son Timothée: "Sache ceci: que dans les derniers jours surgiront de durs moments. Les hommes en effet seront égoïstes, cupides, fanfarons, orgueilleux, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, impies, sans cœur, sans loyauté, calomniateurs, sans frein, sauvages, ennemis du bien, traîtres, emportés, enflés d'orgueil, amis de la volupté plus qu'amis de Dieu, avec les dehors de la piété, tout en ayant rejeté son pouvoir: éloigne-toi de ces gens-là. Ils sont de ces gens-là ceux qui s'insinuent dans les maisons et captivent des femmelettes chargées de fautes, menées par toutes sortes de passions... ceux-là font opposition à la vérité, hommes pervertis d'esprit... "  (2 Tim. 3, 1 à  8)

 

Et maintenant, quelques conseils particuliers: "Toi, au contraire, tu m'as suivi dans l'enseignement, la conduite, les desseins, la foi, la longanimité, la charité, la constance, les persécutions, les souffrances, telles qu'il m'en est arrivé à Antioche, à Iconium, à Lystres... Aussi bien, tous ceux qui veulent vivre avec piété dans le Christ Jésus auront à souffrir persécution. Quant aux méchants et aux charlatans, ils iront toujours plus avant dans le mal, trompeurs et trompés. Pour toi, tiens-t'en à ce que tu as appris et dont tu as la certitude... Tu connais les Saintes Lettres qui peuvent te donner la sagesse pour le salut par la foi en le Christ Jésus. Toute l'Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour reprendre, pour redresser, pour éduquer en la justice, afin que l'homme de Dieu soit parfait, prêt pour toute œuvre bonne."  (2 Tim. 3, 10 à  17)

 

Paul devient presque suppliant: "Je t'adjure devant Dieu et le Christ Jésus... prêche la parole, insiste à temps et à contretemps, reprends, censure, exhorte, avec une entière patience. Car un temps viendra où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine, mais au gré de leurs désirs se donneront une foule de maîtres... et ils détourneront l'oreille de la vérité pour se tourner vers les fables. Pour toi, sois sobre en toutes choses, endure la souffrance, fais œuvre de prédicateur de l'Evangile, remplis pleinement ton ministère."  (2 Tim. 4, 1 à  5)

 

Paul poursuit sa lettre en rappelant quelques faits douloureux et l'abandon des siens. Mais, dit-il: "Dans ma première défense, personne ne m'a assisté; tous m'ont abandonné: qu'il ne leur en soit pas tenu compte! Le Seigneur, lui, m'a assisté et m'a fortifié afin que, par moi, la prédication fût pleinement donnée et que toutes les nations l'entendissent... Le Seigneur me sauvera de toute œuvre mauvaise, et il me conservera pour son royaume céleste..."  (2 Tim. 4, 16 à  5)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

16-Lettres de Saint Paul à Tite et à Philémon

 

Lettre de Saint Paul à Tite

 

Tite, que saint Paul considère comme son "véritable enfant" a dû rester en Crète afin d'achever, selon les instructions données par Paul, l'organisation destinée à établir des Anciens dans chaque ville. Paul énumère les qualités que doivent avoir ces Anciens, les évêques: "Que le sujet soit d'une réputation intacte, mari d'une seule femme[13], dont les enfants soient fidèles, et ne passent point pour être débauchés ou insoumis. Car il faut que l'évêque soit irréprochable, en qualité d'administrateur de la maison de Dieu... Qu'il soit hospitalier, zélé pour le bien, circonspect, juste, saint, maître de ses passions, fermement attaché à la doctrine qui lui a été enseignée, afin d'être en état d'exhorter selon la saine doctrine et de réfuter ceux qui la contredisent..." (Tite 1, 6 à 9)

 

Ensuite, Paul met Tite en garde contre certains circoncis, "vains discoureurs et séducteurs des âmes... Que les Crétois ne prêtent pas l'oreille à des fables judaïques et aux prescriptions de gens qui se détournent de la vérité. Tout est pur pour ceux qui sont purs; mais pour ceux qui sont souillés et incrédules rien n'est pur; au contraire, leur esprit est souillé, ainsi que leur conscience. Ils font  profession de connaître Dieu et ils le renient par leurs actes, abominables qu'ils sont, rebelles et incapables de toute bonne œuvre."  (Tite 1, 10 à 9)

 

D'où la nécessité pour Tite "de tenir un langage conforme à la saine doctrine..." (Tite 2, 1) "mettant dans son enseignement de la pureté, de la gravité, une parole saine et irréprochable, afin de confondre nos adversaires qui n'auront aucun mal à dire de nous... Car elle s'est manifestée la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes; elle nous enseigne à renoncer à l'impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent avec tempérance, justice et piété en attendant l'apparition glorieuse de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ, qui s'est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité... " (Tite 2, 7 et 8, 11 à 14)

 

Dans le chapitre 3, Paul énumère les devoirs que Tite doit rappeler aux fidèles, puis il indique que "Dieu notre Sauveur" nous a sauvés selon sa miséricorde "par le bain de la régénération et en nous renouvelant par le Saint-Esprit, qu'il a répandu sur nous largement par Jésus-Christ notre Sauveur, afin que, justifiés par sa grâce, nous devenions héritiers de la vie éternelle selon notre espérance..." (Tite 3, 5 à 7) "C'est ce qui est bon et utile aux hommes..." 

 

Et Paul devient soudain très sévère quand il parle de quelqu'un qui sème des divisions parmi les fidèles: "Pour celui qui fomente des divisions, après un premier et un second avertissement, éloigne-le de toi, sachant qu'un tel homme est entièrement perverti, et qu'il est un pécheur condamné de son propre jugement..." (Tite 3, 11)

 

La Lettre de Saint Paul à Philémon est bien connue de tous nos lecteurs. Il s'agit d'un esclave, Onésime, qui s'est enfui de chez son maître, Philémon, un chrétien et ami de Paul. Onésime a rendu des services à Paul et continuerait à lui en rendre, mais la loi d'alors condamnait à mort les esclaves en fuite. Paul garderait bien Onésime auprès de lui, mais il veut d'abord l'assentiment de Philémon dont la charité  comble Paul de joie et de consolation. Et au nom de cette charité de Philémon, Paul supplie: "Tel que je suis, moi, Paul, vieux, et de plus actuellement prisonnier pour Jésus-Christ, je te supplie donc pour mon fils, que j'ai engendré dans les fers, pour Onésime, qui autrefois ne t'a guère été utile, mais qui maintenant l'est vraiment, et à toi et à moi. Je te le renvoie, lui, mon propre cœur..."  (Philémon, 9 à 12)

 

Et Paul ajoute: "Peut-être aussi Onésime n'a-t-il été séparé de toi pour un temps, qu'afin que tu le recouvres à jamais, non plus comme un esclave, mais bien mieux qu'un esclave, comme un frère bien-aimé, tout particulièrement aimé de moi, et combien plus de toi... selon le Seigneur?

(Philémon, 15 et 16)

 

Cette Lettre à Philémon ne mentionne jamais ni le mal, ni le péché, ni l'enfer, ni le démon. Mais c'est un merveilleux conseil de charité et d'amour envers un esclave qui méritait la mort. Les hommes, avant d'avoir été sauvés par le sacrifice de Jésus étaient soumis à Satan et au péché. Maintenant, c'est la miséricorde de Dieu qui domine et qui s'exprime concrètement par la charité et l'Amour.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

17-Épître aux Hébreux

 

Avertissement

 

De nombreux exégètes estiment que la Lettre aux Hébreux n'a pas été écrite directement par Paul vivant, mais par quelques proches qui estimaient que Paul, martyr, avait encore des enseignements importants à transmettre. C'est pour cela que nous avons placé notre étude sur la Lettre aux Hébreux immédiatement après les épîtres de saint Paul, car c'est vraiment sa spiritualité qu'elle contient.

 

L'Épître aux Hébreux

 

C'est Jésus, le Fils de Dieu qui est assis à la droite du Père. Il nous a purifiés de tous nos péchés, et cela nous ne devons jamais l'oublier. "Il a brisé par sa mort la puissance de celui qui a l'empire de la mort, c'est-à-dire du diable, et délivré ceux que la crainte de la mort retenait toute leur vie assujettis à la servitude... Pour cela il (Jésus) a dû être fait semblable en tout à ses frères, afin d'être un Pontife miséricordieux et qui s'acquittât fidèlement de ce qu'il faut auprès de Dieu, pour expier les péchés du peuple; car, c'est parce qu'il a souffert, et a été lui-même éprouvé, qu'il peut secourir ceux qui sont éprouvés." (Hébreux 2, 14 à 18)

 

D'où l'avertissement: "Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs, comme il arriva au lieu nommé la Contradiction, au jour de la tentation au désert... Et contre qui Dieu fut-il irrité pendant quarante ans? N'est-ce pas contre ceux qui avaient péché, et dont les cadavres jonchèrent le désert? (Hébreux 3, 7,  8, et 17)

 

En conséquence, "puisque nous avons en Jésus, le Fils de Dieu, un grand prêtre excellent qui a pénétré les cieux, demeurons fermes dans la profession de notre foi. Car nous n'avons pas un grand prêtre impuissant à compatir à nos infirmités; pour nous ressembler, il les a toutes éprouvées hormis le péché..." (Hébreux 4, 14 à 16) "En effet, tout grand prêtre, pris d'entre les hommes, est établi pour les hommes en ce qui regarde le culte de Dieu, afin d'offrir des oblations et des sacrifices pour les péchés. Et c'est à cause de cette faiblesse qu'il doit offrir pour lui-même, comme pour le peuple, des sacrifices pour les péchés." (Hébreux 5, 1 à 3)

 

Le Christ est le grand-prêtre par excellence car "c'est en passant par un tabernacle plus excellent et plus parfait, qui n'est pas construit de main d'homme... et c'est avec... son propre sang, qu'il est entré une fois pour toutes dans le saint des Saints, après avoir acquis une rédemption éternelle... Par ailleurs, le Christ "s'est montré une seule fois, dans les derniers âges, pour abolir le péché par son sacrifice. Et comme il est arrêté que les hommes meurent une seule fois, après quoi vient  le jugement, ainsi le Christ, après s'être offert une seule fois pour ôter les péchés de la multitude, apparaîtra une seconde fois, sans péché, pour donner le salut à ceux qui l'attendent." (Hébreux 9, 11 et 12,  25 à 28)

 

Autrefois, il fallait constamment renouveler les sacrifices, sinon "ceux qui rendent ce culte, une foi purifiés, n'auraient plus eu  aucune conscience de leurs péchés. Par ces sacrifices, on rappelait chaque année le souvenir des péchés, parce qu'il est impossible que le sang des taureaux et des boucs enlève les péchés. C'est pourquoi le Christ dit, en entrant dans le monde: 'Vous n'avez voulu ni sacrifice, ni oblation, mais vous m'avez formé un corps; vous n'avez agréé ni holocaustes, ni sacrifices pour le péché, alors j'ai dit: Me voici (car il est question de moi dans le rouleau du livre), je viens ô Dieu, pour faire votre volonté.' Après avoir commencé par dire: Vous n'avez voulu et vous n'avez agréé ni oblations, ni holocaustes, ni sacrifices pour le péché, voici l'alliance que je ferai avec  eux après ces jours-là, le Seigneur ajoute: 'Je mettrai mes lois dans leurs coeurs, et je les écrirai dans leur esprit, et je ne me souviendrai plus de leurs péchés, ni de leurs iniquités.' Car là où les péchés sont remis, il n'est plus question d'oblation pour le péché... Si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés; il n'y a plus qu'à attendre un jugement terrible et le feu jaloux qui dévorera les rebelles."

(Hébreux 10, 2 à  8, 16 à 18, 26 et 27)

 

Après s'être longuement étendu, au chapitre 11, sur les bienfaits de la foi, l'auteur de la Lettre aux Hébreux, contemplant Jésus mort sur la croix, constate, au chapitre 12, verset 4: "Vous n'avez pas encore résisté jusqu'au sang dans votre lutte contre le péché." Et c'est pourquoi il insiste: "Dirigez vos pas dans la voie droite, afin que ce qui est boiteux ne dévie pas, mais plutôt se raffermisse. Recherchez la paix avec tous, et la sainteté, sans laquelle personne ne verra  le Seigneur... Veillez à ce que personne ne manque à la grâce de Dieu, à ce qu'aucune racine d'amertume, venant à pousser des rejetons, ne cause du trouble, et que la masse n'en soit infectée..." D'où le conseil: "Prenez garde de résister à celui qui parle... pour échapper au châtiment..."

(Hébreux 12, 13 à 15 et 25)

 

Le chapitre 13 de l'Épître aux Hébreux est comme un résumé des exigences auxquelles doivent se soumettre tous les fidèles: l'amour fraternel, le respect du mariage car "Dieu condamnera les impudiques et les adultères". Il faut aussi faire confiance en la Providence en évitant l'avarice et soutenir ceux qui annoncent Jésus-Christ. L'auteur de la Lettre aux Hébreux revient brièvement sur les problèmes qui ont bousculé l'Église naissante, et notamment les doctrines étrangères et hérétiques. Et pour conclure, il ajoute: "Obéissez à ceux qui vous conduisent, et ayez pour eux de la déférence, car ils veillent sur vos âmes comme devant en rendre compte..." Et surtout: "Priez pour nous; car nous sommes assurés d'avoir une bonne conscience, voulant en toutes choses nous bien conduire. C'est avec instance que je vous conjure de le faire, afin que je vous sois plus tôt rendu. Que le Dieu de la paix, le grand Pasteur des brebis, notre Seigneur Jésus, vous rende capables de toute bonne œuvre pour l'accomplissement de sa volonté..." (Héb. 13, 17 à  21)

 

 

18-Conclusion sur les Épîtres de Saint Paul 

 

Tout le monde a entendu parler de la conversion de saint Paul à Damas. Beaucoup de personnes ont lu ses épîtres, ou du moins des extraits, notamment lors des lectures de la liturgie du dimanche. On connaît aussi, mais plus vaguement l'histoire de saint Paul après sa conversion, son séjour au désert et les révélations qu'il y reçut de la part du Seigneur Lui-même[14]. Les voyages apostoliques de Paul, les difficultés qu'il rencontra, les persécutions qu'il subit et enfin sa mort, à Rome, après un long emprisonnement de deux ans, provoquent notre admiration. Oui, Paul est un grand homme, un maître dont tous ses contemporains ont admiré la science, l'humilité et le courage, et surtout sa foi et son dévouement à toute épreuve. Aujourd'hui encore, tous les chrétiens se réfèrent à saint Paul, à sa foi et à son courage qui lui permit d'enseigner sans jamais se lasser, jusqu'au bout, jusqu'au martyre.

 

Oui, nous admirons toujours saint Paul, sa foi et sa vie donnée à Dieu et à ses frères. Mais qui, aujourd'hui, connaît encore la teneur et l'intégralité de ses enseignements? Nous venons de découvrir comment, avec des expressions diverses, il ne cessait, dans toutes ses lettres, non seulement de prêcher la divinité de Jésus, sa mort et sa résurrection, mais aussi de rappeler les commandements de Dieu et la gravité du péché qui peut conduire à l'enfer; et par voie de conséquence, la nécessité de lutter contre toutes les tentations de Satan. Incontestablement, nous l'avons compris, Paul vivait ce qu'il enseignait et qui est toujours actuel.

 

Paul fut un grand pédagogue, un homme de grande foi et de convictions profondes qu'il devait, coûte que coûte, transmettre. Mais nous ne devons pas oublier les autres apôtres qui, eux aussi, quoique moins abondamment, ont su transmettre la Vérité de Jésus. Nous allons maintenant passer au crible ces documents qui achèvent le Nouveau Testament, et voir comment les apôtres dont quelques lettres ont été conservées, mettaient leurs fidèles en garde contre Satan, le péché et l'enfer. Et comment, pour éviter ces malheurs, ils devaient observer les commandements de Dieu, commandements qui loin d'imposer des contraintes insupportables, conduisent les hommes au vrai bonheur.

 

 

19-Lettres de saint Jean

 

Première lettre de saint Jean

 

L'apôtre Jean, celui "que Jésus aimait", est connu pour être l'apôtre de l'amour. C'est dans cette première lettre que l'apôtre Jean nous rappelle la vérité: "Celui qui dit aimer Dieu doit aussi aimer son frère." Et inversement, il affirme "qu'il ne sert à rien d'aimer son prochain si l'on n'aime pas Dieu, c'est à dire si on n'obéit pas à ses commandements." En effet, le constat de Jean est sans appel: l'homme, souvent tenté par le diable, est malheureusement trop souvent pécheur. Or le péché conduit à la mort. Oui, vraiment, le péché existe et il peut être très grave. Seul l'amour donné sans cesse à son prochain nous libère du péché et de la mort et nous conduit à la Lumière. Jean écrit:

 

"Le message que Dieu nous a fait entendre, et que nous vous annonçons à notre tour, c'est que Dieu est lumière, et qu'il n'y a point en lui de ténèbres. Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons, et nous ne pratiquons pas la vérité... Si nous confessons nos péchés, Dieu est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. Si nous disons que nous sommes sans péché, nous le faisons menteur, et sa parole n'est point en nous.  (1 Jean 1, 5 à 10)

 

Les choses sont claires: nous sommes tous pécheurs, mais Jésus nous sauve. Jean insiste. "Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ, le juste. Il est lui-même une victime de propitiation pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais pour ceux du monde entier. Et voici par quoi nous savons que nous le connaissons: si nous gardons ses commandements. Celui qui dit le connaître et ne garde pas ses commandements, est un menteur, et la vérité n'est point en lui... Qui est le menteur, sinon celui qui nie que Jésus est le Christ? Celui-là est l'antichrist, qui nie le Père et le Fils.

 

Je vous écris, petits enfants, parce que vos péchés vous sont remis à cause de son nom. Je vous écris, pères, parce que vous avez connu celui qui est dès le commencement. Je vous écris, jeunes gens, parce que vous avez vaincu le malin."  (1 Jean 2, 1 à 4 et 11 à 13 et 22)

 

Pourtant tant d'hommes continuent à pécher: "Quiconque commet le péché transgresse la loi, et le péché est la transgression de la loi. Or vous savez que Jésus est venu pour ôter les péchés, et que le péché n'est point en lui. Quiconque demeure en lui ne pèche point; quiconque pèche, ne l'a pas vu et ne l'a pas connu."  (1 Jean 3, 4 à 6) Celui qui commet le péché est du diable, car le diable pèche dès le commencement. C'est pour détruire les œuvres du diable que le Fils de Dieu a paru. Quiconque est né de Dieu ne commet point le péché, parce que la semence de Dieu demeure en lui; et il ne peut pécher, parce qu'il est né de Dieu. C'est à cela que l'on reconnaît les enfants de Dieu et les enfants du diable." (1 Jean 3, 8 à 10)

 

Tous les péchés ne conduisent pas à la mort, et "si quelqu'un voit son frère commettre un péché qui ne va pas à la mort, qu'il prie, et Dieu donnera la vie à ce frère, à tous ceux dont ce péché ne va pas à la mort. Il y a tel péché qui va à la mort; ce n'est point pour ce péché-là que je dis de prier. Toute iniquité est un péché, et il y a tel péché qui ne va pas à la mort. Nous savons que quiconque est né de Dieu ne pèche point; mais celui qui est né de Dieu se garde lui-même, et le malin ne le touche pas." (1 Jean 5, 16 à 18)

 

Deuxième et troisième Lettres de saint Jean

 

Cette deuxième lettre de saint Jean est très courte. Jean s'adresse personnellement à une amie, Kyria et la met en garde contre "plusieurs séducteurs qui ont paru dans le monde; ils ne confessent point Jésus comme Christ venu en chair: c'est lui le séducteur et l'antichrist."  (2 Jean, verset 7)

 

La Troisième Lettre de saint Jean est adressée à Gaïus, l'Ancien à qui Jean donne un bon conseil: "Bien-aimé, n'imite pas le mal, mais imite le bien. Celui qui fait le bien est de Dieu; celui qui fait le mal n'a pas vu Dieu." (3 Jean, verset 11)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

20-Première Lettre de Saint Pierre

 

Pierre parle longuement à ses lecteurs de la foi au Christ, ce Christ qu'ils aiment, bien qu'ils ne l'aient pas vu. Ils aiment le Christ qui les a sauvés et délivrés de leurs péchés, par son sang précieux. Maintenant qu'ils ont la foi, ils doivent changer de vie et s'aimer les uns les autres. Ayant dépouillé toute malice, et goûté combien le Seigneur est bon, ils doivent  apprendre à supporter les peines, même infligées injustement. En effet, écrit saint Pierre: "Le Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces: lui qui n'a point commis de péché, et dans la bouche duquel il ne s'est point trouvé de fausseté, lui qui, outragé, ne rendait point l'outrage; qui, maltraité, ne faisait point de menaces, mais s'en remettait à celui qui juge avec justice; qui a lui-même porté nos péchés en son corps sur le bois, afin que, morts au péché, nous vivions pour la justice; c'est par ses meurtrissures que vous avez été guéris." (1 Pierre, Chapitre 2, 21 à 24) En effet, "le Christ a souffert une fois la mort pour nos péchés, lui juste pour des injustes, afin de nous ramener à Dieu, ayant été mis à mort selon la chair, mais rendu à la vie selon l'esprit." (1 Pierre, Chapitre 3, 18)

 

D'où le conseil: "Comme le Christ a souffert pour nous en la chair, armez-vous, vous aussi, de la même pensée, savoir, que celui qui a souffert dans la chair a rompu avec le péché, pour vivre, pendant le temps qu'il lui reste à passer dans la chair, non plus selon les convoitises des hommes, mais selon la volonté de Dieu. Mais surtout ayez un ardent amour les uns pour les autres; car l'amour couvre une multitude de péchés. Car voici le temps où le jugement va commencer par la maison de Dieu. Et s'il commence par nous, quelle sera la fin de ceux qui n'obéissent pas à l'Évangile de Dieu? Et si le juste est sauvé avec peine, que deviendra l'impie et le pécheur? Que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu, lui confient leurs âmes comme au Créateur fidèle, en pratiquant le bien." (1 Pierre, Chapitre 4, 1,2, 8, 17 à 19)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

21-Deuxième Lettre de Saint Pierre

 

Pierre s'adresse à ceux qui ont reçu la foi et qui doivent s'appliquer aux bonnes œuvres. Il sait qu'il doit bientôt rejoindre son Seigneur, mais il veut tenir les chrétiens en éveil par ses avertissements et quelques rappels. Il écrit: "Si Dieu, en effet, n'a pas épargné les anges qui avaient péché, mais les a précipités dans l'enfer et les a livrés aux abîmes des ténèbres, où il les garde pour le jugement; s'il n'a pas épargné l'ancien monde, mais a préservé Noé comme prédicateur de la justice, lorsqu'il fit venir le déluge sur un monde d'impies; s'il a condamné à une totale destruction et réduit en cendres les villes de Sodome et de Gomorrhe, pour servir d'exemple aux impies à venir, et s'il a délivré le juste Lot, affligé en raison de la conduite de ces scélérats... c'est que le Seigneur sait délivrer de l'épreuve les hommes pieux, et réserver les méchants pour être punis au jour du jugement..." (2 Pierre, Chapitre 2, 4 à 9)

 

Pierre est scandalisé et il l'exprime violemment: "Mais eux, semblables à des animaux stupides, destinés par leur nature à être pris et à périr, ils se répandent en injures contre ce qu'ils ignorent, et ils périront aussi par leur propre corruption: ce sera le salaire de leur iniquité... Ils ont les yeux pleins d'adultère, insatiables de péché... ce sont des enfants de malédiction... la profondeur des ténèbres leur est réservée... "

(2 Pierre, Chapitre 2, 12, 14)

 

Et Pierre poursuit: "Il ne faut pas ignorer que, dès l'origine, des cieux existaient, ainsi qu'une terre que la parole de Dieu avait fait surgir du sein de l'eau, au moyen de l'eau, et que par là même le monde d'alors périt submergé... Quant aux cieux et la terre d'à présent, la même parole de Dieu les tient en réserve et les garde pour le feu, au jour du jugement et de la ruine des hommes impies. Mais il est une chose, bien-aimés, que vous ne devez pas ignorer, c'est que, pour le Seigneur, un jour est comme mille ans, 'et mille ans sont comme un jour'. Non, le Seigneur ne retarde pas l'accomplissement de sa promesse, comme quelques-uns se l'imaginent; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu'aucun périsse, mais que tous viennent à la pénitence." (2 Pierre, Chapitre 3, 5 à 9)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

22-Épître de Saint Jacques

 

Les hommes, affirme saint Jacques, seront parfois tentés et soumis à des convoitises. Mais ils doivent savoir rejeter toutes les souillures, sinon ils commettront un péché, et la loi elle-même les condamnera comme transgresseurs. D'où l'avertissement: "Parlez et agissez comme devant être jugés par la loi de liberté. Car le jugement sera sans miséricorde pour celui qui n'aura pas fait miséricorde; la miséricorde triomphe du jugement... Tu crois qu'Il y a un seul Dieu, tu fais bien; les démons le croient aussi... et ils tremblent!" (Jacques, Chapitre 2, 9 à 13 et 19)

 

L'apôtre Saint Jacques redoute surtout les méfaits de la langue, donc des paroles mauvaises contre lesquelles il met les chrétiens en garde: "Car nous péchons tous en beaucoup de choses. Si quelqu'un ne pèche pas en parole, c'est un homme parfait... La langue aussi est un feu, un monde d'iniquités. N'étant qu'un de nos membres, la langue est capable d'infecter tout le corps; elle enflamme le cours de notre vie, enflammée qu'elle est elle-même du feu de l'enfer. Mais si vous avez dans vos cœurs un zèle amer et un esprit de dispute... votre sagesse ne descend pas d'en haut; elle est terrestre, charnelle, diabolique." (Jacques, Ch. 3, 2, 6, 14 et 15)

 

"Soumettez-vous donc à Dieu; résistez au diable, et il s'enfuira de vous. Celui donc qui sait faire ce qui est bien et qui ne le fait pas, commet un péché." (Jacques, Chapitre 4, 7 et 17) "Sachez que celui qui ramène un pécheur de la voie où il s'égare, sauvera une âme de la mort et couvrira une multitude de péchés." (Jacques, Chapitre 5, 20)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

23-Lettre de saint Jude

 

L'apôtre Saint Jude se trouve devant "la nécessité d'adresser une lettre à ses bien-aimés, pour les exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes. Car, dit-il, il s'est glissé parmi vous certains hommes, dont il a été écrit depuis longtemps qu'ils encouraient cette condamnation, hommes impies, qui changent la grâce de notre Dieu en licence, et qui renient notre seul Maître et Seigneur Jésus-Christ."

 

Ces hommes injurient les anges "et l'archange Michel lui-même, lorsqu'il contestait avec le diable... Ils blasphèment à propos de tout ce qu'ils ignorent, et quant à ce qu'ils connaissent naturellement, comme les bêtes sans raison, ils s'y corrompent. Malheur à eux! car ils sont entrés dans la voie de Caïn, ils se sont jetés pour un salaire dans l'égarement de Balaam, ils se sont perdus par la révolte de Koré... arbres d'automne sans fruits, deux fois morts, déracinés, vagues furieuses de la mer, jetant l'écume de leurs hontes, astres errants auxquels d'épaisses ténèbres sont réservées pour l'éternité. Il en est qu'il faut confondre comme déjà séparés de vous. D'autres, sauvez-les en les arrachant au feu; pour les autres, ayez-en pitié, mais avec crainte, haïssant jusqu'à la tunique touchée par la chair.  (Jude, 3 et 4, 9 à 13, 22 et 23)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

24- Lucifer et ses démons, le péché et l'enfer

dans le catéchisme de l'Église Catholique

 

Présentation

 

Lorsqu'on vient d'achever la lecture intégrale du Nouveau Testament, on est comme guidé par la raison d'être de la Rédemption: Jésus est venu nous délivrer du péché dans lequel l'homme avait été entraîné dès l'origine par le Tentateur, Lucifer, qui, révolté contre Dieu, voulait détruire l'humanité naissante, et conduire tous les hommes en Enfer. Le salut de l'humanité est donc la cause, après l'Incarnation et la venue du Fils de Dieu chez nous, de sa Passion et de sa mort sur la Croix. Par ailleurs, le grand commandement de Dieu: "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu... et ton prochain comme Toi-même pour l'amour de Dieu" est le fondement, la base de l'enseignement de Jésus.

 

 

Dans les enseignements de Jésus, y a surtout le rappel du commandement de Dieu, commandement violé par l'homme tenté par Satan, et condamné à la "géhenne du feu." Mais Dieu veut sauver l'homme "fait à son image"; aussi envoie-t-Il son Verbe qui s'incarne dans un corps d'homme. Jésus prêche la miséricorde de Dieu qui nous délivre du péché et de la mort éternelle. Il nous incite à nous convertir et à observer le premier et le plus grand Commandement de Dieu: tu aimeras... Si nous faisons cela, si nous aimons, nous serons délivrés du péché et de l'enfer. C'est l'unique but de Jésus, Verbe incarné, Fils unique du Père, qui nous révèle l'immensité de son amour, lequel va jusqu'à sa mort sur la Croix, mort terrible mais suivie par sa résurrection, gage de notre vie éternelle. Et pour nous fortifier et nous aider durant notre passage terrestre, Il nous donne la force de résister aux tentations par sa Parole et par l'Eucharistie, le signe visible de sa présence invisible.

 

Le péché de Satan et de ses démons, l'enfer, le commandement d'amour, la conversion et le salut des hommes sont les piliers du Nouveau Testament. Comment tant de personnes n'ont-elles pas compris la réalité de ces vérités, pendant de nombreux siècles et surtout depuis quarante ans? Incontestablement ce constat nous étonne. Mais ce qui surprendra encore plus nos lecteurs, c'est la lecture du Catéchisme de l'Église Catholique. Aujourd'hui, contrairement à ce que le Concile Vatican 2 demandait, l'enseignement du catéchisme a été réduit à sa plus simple expression. Jésus est venu nous sauver, mais on ne sait pas très bien de quoi car le péché n'existe plus, ou si peu... On ne parle pas de Satan, car on ne sait même plus s'il existe, et s'il existe, il ne s'occupe pas de nous... Quelle erreur! Quant à l'enfer? Quelle idée! Dieu est Miséricorde, alors tous les hommes seront sauvés. Une personne honnête avec elle-même reste consternée; comment a-t-on pu dire et enseigner le contraire de ce que Catéchisme nous explique?

 

 

Afin de faciliter l'approche de notre sujet, nous ne citerons ci-dessous que les phrases parlant du démon, du péché, de l'enfer et des commandements de Dieu. Les numéros de référence des citations, écrites  en caractères italiques, se trouvent le plus souvent à la fin de chaque citation et entre parenthèses. Ainsi nos lecteurs pourront facilement consulter les textes complets du catéchisme, soit dans le livre, s'ils en possèdent un, soit sur notre site:

 

http://nouvl.evangelisation.free.fr/catechisme_eglise_index.htm

 

Dans cette étude consacrée à la présence de Satan dans notre monde, du péché et de l'enfer, nous examinerons successivement les points suivants:

 

-La création

-La chute et le péché originel

-La gravité du péché

-La Miséricorde de Dieu et la Loi

-La tentation

-La réalité de Satan et du mal

-La réalité de l'enfer

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

24-1-La création

 

Dès le numéro 1 de son prologue, le Catéchisme de l'Église Catholique résume tout ce qui est à la base de l'existence de l'homme: "Dieu, infiniment Parfait et Bienheureux en Lui-même, dans un dessein de pure bonté, a librement créé l’homme pour le faire participer à sa vie bienheureuse. C’est pourquoi, de tout temps et en tout lieu, Il se fait proche de l’homme. Il l’appelle, l’aide à Le chercher, à Le connaître et à L’aimer de toutes ses forces. Il convoque tous les hommes que le péché a dispersés dans l’unité de sa famille, l’Église. Pour ce faire, Il a envoyé son Fils comme Rédempteur et Sauveur lorsque les temps furent accomplis. En Lui et par Lui, Il appelle les hommes à devenir, dans l’Esprit Saint, ses enfants d’adoption, et donc les héritiers de sa vie bienheureuse." Au numéro 16 le catéchisme rappelle que l'homme a été créé à l'image de Dieu.

 

Le désir de Dieu est inscrit dans le cœur de l’homme, car l’homme est créé par Dieu et pour Dieu. Dieu a créé l'homme par amour et "le désir de Dieu est inscrit dans le cœur de l’homme, car l’homme est créé par Dieu et pour Dieu; Dieu ne cesse d’attirer l’homme vers Lui, et ce n’est qu’en Dieu que l’homme trouvera la vérité et le bonheur qu’il ne cesse de chercher" (27) Mais l'amour ne pouvant qu'être libre, Dieu donna un commandement à l'homme, celui de ne pas manger le fruit d'un arbre. C'était la première loi, et déjà une loi de charité, d'amour envers Dieu préféré à tout.

 

Mais l'homme ne sut pas aimer Dieu parfaitement; il se laissa tromper par le démon, et ce fut la chute. "Et c’est toute l'harmonie de la justice originelle, prévue pour l’homme par le dessein de Dieu, qui sera perdu par le péché de nos premiers parents." (379) Mais l'amour de Dieu pour les hommes subsiste toujours: "Cette Révélation n’a pas été interrompue par le péché de nos premiers parents. Dieu, en effet, après leur chute leur promit une rédemption, leur rendit courage en les faisant espérer le salut; sans arrêt, Il montra sa sollicitude pour le genre humain, afin de donner la vie éternelle à tous ceux qui par la constance dans le bien cherchent le salut." (55)

 

24-2-La chute et le péché originel

 

24-2-1-Le péché originel

 

Il convient tout d'abord de se souvenir du fait que "Dieu a créé l’homme à son image et l’a constitué dans son amitié. Créature spirituelle, l’homme ne peut vivre cette amitié que sur le mode de la libre soumission à Dieu. C’est ce qu’exprime la défense faite à l’homme de manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal... L’homme dépend du Créateur, il est soumis aux lois de la création et aux normes morales qui règlent l’usage de la liberté... (396) L’homme, tenté par le diable, a laissé mourir dans son cœur la confiance envers son créateur... et a désobéi au commandement de Dieu. C’est en cela qu’a consisté le premier péché de l’homme. Tout péché, par la suite, sera une désobéissance à Dieu et un manque de confiance en sa bonté.  (397)

 

Dans ce péché, l’homme s’est préféré lui-même à Dieu, et par là même, il a méprisé Dieu... Constitué dans un état de sainteté, l’homme était destiné à être pleinement divinisé par Dieu dans la gloire. Par la séduction du diable, il a voulu 'être comme Dieu', mais sans Dieu, et avant Dieu, et non pas selon Dieu." (398)

 

Le péché n'est pas une idée vague et abstraite: c'est au contraire une réalité dramatique, révélée dans la Bible, et longuement présentée dans le Catéchisme de l'Église Catholique. Ainsi, il est dit: "Le péché est présent dans l’histoire de l’homme: il serait vain de tenter de l’ignorer ou de donner à cette obscure réalité d’autres noms. Pour essayer de comprendre ce qu’est le péché, il faut d’abord reconnaître le lien profond de l’homme avec Dieu, car en dehors de ce rapport, le mal du péché n’est pas démasqué dans sa véritable identité de refus et d’opposition face à Dieu, tout en continuant à peser sur la vie de l’homme et sur l’histoire. (386)

 

La réalité du péché, et plus particulièrement du péché des origines, ne s’éclaire qu’à la lumière de la Révélation divine. Sans la connaissance qu’elle nous donne de Dieu on ne peut clairement reconnaître le péché, et on est tenté de l’expliquer uniquement comme un défaut de croissance, comme une faiblesse psychologique, une erreur, la conséquence nécessaire d’une structure sociale inadéquate, etc. C’est seulement dans la connaissance du dessein de Dieu sur l’homme que l’on comprend que le péché est un abus de la liberté que Dieu donne aux personnes créées pour qu’elles puissent l’aimer et s’aimer mutuellement." (387)

 

On ne peut pas être plus clair: oui, le péché originel est une vérité essentielle de la foi. Ainsi: "Avec la progression de la Révélation est éclairée aussi la réalité du péché. Bien que le Peuple de Dieu de l’Ancien Testament ait connu d’une certaine manière la condition humaine à la lumière de l’histoire de la chute narrée dans la Genèse, il ne pouvait pas atteindre la signification ultime de cette histoire, qui se manifeste seulement à la lumière de la Mort et de la Résurrection de Jésus-Christ. Il faut connaître le Christ comme source de la grâce pour connaître Adam comme source du péché. C’est l’Esprit-Paraclet, envoyé par le Christ ressuscité, qui est venu confondre le monde en matière de péché  en révélant Celui qui en est le Rédempteur."  (388)

 

"La doctrine du péché originel est pour ainsi dire le revers de la Bonne Nouvelle que Jésus est le Sauveur de tous les hommes, que tous ont besoin du salut et que le salut est offert à tous grâce au Christ. L’Église qui a le sens du Christ sait bien qu’on ne peut pas toucher à la révélation du péché originel sans porter atteinte au mystère du Christ." (389) Le paragraphe 390 indique nettement que la chute originelle a été librement commise par nos premiers parents.

 

24-2-2-La chute des anges

 

"Derrière le choix désobéissant de nos premiers parents il y a une voix séductrice, opposée à Dieu qui, par envie, les fait tomber dans la mort L’Écriture et la Tradition de l’Église voient en cet être un ange déchu, appelé Satan ou diable. L’Église enseigne qu’il a été d’abord un ange bon, fait par Dieu. 'Le diable et les autres démons ont certes été créés par Dieu naturellement bons, mais c’est eux qui se sont rendus mauvais." (391) "L’Écriture parle d’un péché de ces anges. Cette chute consiste dans le choix libre de ces esprits créés, qui ont radicalement et irrévocablement refusé Dieu et son Règne. Nous trouvons un reflet de cette rébellion dans les paroles du tentateur à nos premiers parents: 'Vous deviendrez comme Dieu'. (Gn 3, 5) Le diable est 'pécheur dès l’origine' et 'père du mensonge'."  (392)

 

"C’est le caractère irrévocable de leur choix, et non un défaut de l’infinie miséricorde divine, qui fait que le péché des anges ne peut être pardonné. Il n’y a pas de repentir pour eux après la chute, comme il n’y a pas de repentir pour les hommes après la mort." (393) L’Écriture atteste l’influence néfaste de celui que Jésus appelle 'l’homicide dès l’origine' et qui a même tenté de détourner Jésus de la mission reçue du Père. C’est pour détruire les œuvres du diable que le Fils de Dieu est apparu'. (394)

 

24-2-3-Le mystère de l'activité des démons

 

Les Évangiles parlent d’un temps de solitude de Jésus au désert immédiatement après son baptême par Jean... Jésus y demeure quarante jours sans manger... À la fin de ce temps, Satan le tente par trois fois cherchant à mettre en cause son attitude filiale envers Dieu. Jésus repousse ces attaques qui récapitulent les tentations d’Adam au Paradis et d’Israël au désert, et le diable s’éloigne de lui 'pour revenir au temps marqué'."  (538)

 

"La puissance de Satan n’est cependant pas infinie. Il n’est qu’une créature, puissante du fait qu’il est pur esprit, mais toujours une créature: il ne peut empêcher l’édification du Règne de Dieu. Quoique Satan agisse dans le monde par haine contre Dieu et son Royaume en Jésus-Christ, et quoique son action cause de graves dommages -de nature spirituelle et indirectement même de nature physique– pour chaque homme et pour la société, cette action est permise par la divine Providence qui avec force et douceur dirige l’histoire de l’homme et du monde. La permission divine de l’activité diabolique est un grand mystère, mais 'nous savons que Dieu fait tout concourir au bien de ceux qui l’aiment'." (395)

 

24-3-Les péchés des hommes

 

24-3-1-Retour sur le péché originel et ses conséquences

 

Le paragraphe 279, préparant l'explication du Credo, précise: "Nous parlerons d’abord du Créateur, ensuite de sa création, enfin de la chute du péché dont Jésus-Christ, le Fils de Dieu, est venu nous relever." Le paragraphe 37 indique que bien des obstacles empêchent notre raison d’user efficacement et avec fruit de son pouvoir naturel pour acquérir les vérités divines. Par contre l'esprit humain souffre "des mauvais désirs nés du péché originel. De là vient qu’en de telles matières les hommes se persuadent facilement de la fausseté ou du moins de l’incertitude des choses dont ils ne voudraient pas qu’elles soient vraies." Heureusement, "la doctrine sur le péché originel –liée à celle de la Rédemption par le Christ– donne un regard de discernement lucide sur la situation de l’homme et de son agir dans le monde. Par le péché des premiers parents, le diable a acquis une certaine domination sur l’homme, bien que ce dernier demeure libre. Le péché originel entraîne 'la servitude sous le pouvoir de celui qui possédait l’empire de la mort, c’est-à-dire du diable. Ignorer que l’homme a une nature blessée, inclinée au mal, donne lieu à de graves erreurs dans le domaine de l’éducation, de la politique, de l’action sociale et des mœurs."  (407)

 

Le paragraphe 408 insiste sur "les conséquences du péché originel et de tous les péchés personnels des hommes qui confèrent au monde dans son ensemble une condition pécheresse, laquelle peut être désignée par l’expression de Saint Jean: 'le péché du monde'. Par cette expression on signifie aussi l’influence négative qu’exercent sur les personnes les situations communautaires et les structures sociales qui sont le fruit des péchés des hommes."

 

"Le péché est un drame" (309), mais heureusement Dieu ne nous a pas abandonnés, et conformément à la promesse faite par Dieu, avant le Baptême de Jésus, Jean-Baptiste "proclamait un baptême de repentir pour la rémission des péchés. Une foule de pécheurs... venait se faire baptiser par lui. (535) Quant à Jésus, il se laissa compter parmi les pécheurs; il est déjà 'l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde'... Il vient déjà 'accomplir toute justice' c’est-à-dire qu’il se soumet tout entier à la volonté de son Père: il accepte par amour le baptême de mort pour la rémission de nos péchés..." (536)

 

Jésus est "vainqueur du diable," (539) mais à quel prix!

 

 

24-3-2-Le prix payé par Jésus

 

Dans son paragraphe 598, le catéchisme n'hésite pas à affirmer que ce sont "les pécheurs qui furent les auteurs et comme les instruments de toutes les peines qu’endura le divin Rédempteur. Tenant compte du fait que nos péchés atteignent le Christ Lui-même, l’Église n’hésite pas à imputer aux chrétiens la responsabilité la plus grave dans le supplice de Jésus... Nous devons regarder comme coupables de cette horrible faute, ceux qui continuent à retomber dans leurs péchés. Puisque ce sont nos crimes qui ont fait subir à Notre-Seigneur Jésus-Christ le supplice de la croix, à coup sûr ceux qui se plongent dans les désordres et dans le mal crucifient de nouveau dans leur cœur, autant qu’il est en eux, le Fils de Dieu par leurs péchés et le couvrent de confusion... Et les démons, ce ne sont pas eux qui L’ont crucifié; c’est toi qui avec eux l’as crucifié et le crucifies encore, en te délectant dans les vices et les péchés."

 

Le catéchisme se réfère aussi aux Écritures qui "avaient annoncé par avance un mystère de rédemption universelle, c’est-à-dire de rachat qui libère les hommes de l’esclavage du péché.  Saint Paul professe (1 Co 15, 3) que le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures..." (601)

 

24-3-3-La définition du péché

 

Mais au juste, qu'est-ce que le péché? Le catéchisme nous répond:

 

"Le péché est une faute contre la raison, la vérité, la conscience droite; il est un manquement à l’amour véritable, envers Dieu et envers le prochain, à cause d’un attachement pervers à certains biens. Il blesse la nature de l’homme et porte atteinte à la solidarité humaine. Il a été défini comme 'une parole, un acte ou un désir contraires à la loi éternelle'." (1849) Il y a plus: "Le péché est une offense de Dieu: 'Contre toi, toi seul, j’ai péché. Ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait'" dit le psaume 51, dans son paragraphe 6. "Le péché se dresse contre l’amour de Dieu pour nous et en détourne nos cœurs. Comme le péché premier, il est une désobéissance, une révolte contre Dieu, par la volonté de devenir 'comme des dieux', connaissant et déterminant le bien et le mal. Le péché est ainsi l'amour de soi jusqu’au mépris de Dieu. Par cette exaltation orgueilleuse de soi, le péché est diamétralement contraire à l’obéissance de Jésus qui accomplit le salut." (1850)

 

En effet le péché, meurtrier, sera vaincu par la Passion de Jésus: "C’est précisément dans la Passion où la miséricorde du Christ va le vaincre, que le péché manifeste le mieux sa violence et sa multiplicité: incrédulité, haine meurtrière, rejet et moqueries de la part des chefs et du peuple, lâcheté de Pilate et cruauté des soldats, trahison de Judas si dure à Jésus, reniement de Pierre et abandon des disciples. Cependant, à l’heure même des ténèbres et du Prince de ce monde, le sacrifice du Christ devient secrètement la source de laquelle jaillira intarissablement le pardon de nos péchés." (1851)

 

24-3-4-La diversité des péchés

 

Le catéchisme nous apprend que "la variété des péchés est grande. L’Écriture en fournit plusieurs listes. L’épître aux Galates oppose les œuvres de la chair au fruit de l’Esprit: 'On sait bien tout ce que produit la chair: fornication, impureté, débauche, idolâtrie, magie, haines, discorde, jalousie, emportements, disputes, dissensions, scissions, sentiments d’envie, orgies, ripailles et choses semblables; et je vous préviens, comme je l’ai déjà fait, que ceux qui commettent ces fautes-là n’hériteront pas du Royaume de Dieu'." (1852)

 

"On peut distinguer les péchés selon leur objet, comme pour tout acte humain, ou selon les vertus auxquelles ils s’opposent, par excès ou par défaut, ou selon les commandements qu’ils contrarient. On peut les ranger aussi selon qu’ils concernent Dieu, le prochain ou soi-même; on peut les diviser en péchés spirituels et charnels, ou encore en péchés en pensée, en parole, par action ou par omission. La racine du péché est dans le cœur de l’homme, dans sa libre volonté, selon l’enseignement du Seigneur: 'Du cœur en effet procèdent mauvais desseins, meurtres, adultères, débauches, vols, faux témoignages, diffamations. Voilà les choses qui rendent l’homme impur." (Mt 15, 19) Dans le cœur réside aussi la charité, principe des œuvres bonnes et pures, que blesse le péché."  (1853) La répétition des péchés, même véniels, engendre les vices parmi lesquels on distingue les péchés capitaux." (1876)

 

24-4-La gravité du péché: péché mortel et véniel

 

Le catéchisme de l'Église Catholique traite longuement de la gravité du péché. Il précise: "Il convient d’apprécier les péchés selon leur gravité. Déjà perceptible dans l’Écriture, la distinction entre péché mortel et péché véniel s’est imposée dans la tradition de l’Église. L’expérience des hommes la corrobore. (1854) Le péché mortel détruit la charité dans le cœur de l’homme par une infraction grave à la loi de Dieu; il détourne l’homme de Dieu, qui est sa fin ultime et sa béatitude, en Lui préférant un bien inférieur. Le péché véniel laisse subsister la charité, même s’il l’offense et la blesse."  (1855)

 

"Le péché mortel, attaquant en nous le principe vital qu’est la charité, nécessite une nouvelle initiative de la miséricorde de Dieu et une conversion du cœur qui s’accomplit normalement dans le cadre du sacrement de la Réconciliation. Lorsque la volonté se porte à une chose de soi contraire à la charité par laquelle on est ordonné à la fin ultime, le péché par son objet même a de quoi être mortel... qu’il soit contre l’amour de Dieu, comme le blasphème, le parjure, etc... ou contre l’amour du prochain, comme l’homicide, l’adultère, etc ... En revanche, lorsque la volonté du pécheur se porte quelquefois à une chose qui contient en soi un désordre mais n’est cependant pas contraire à l’amour de Dieu et du prochain, tel que parole oiseuse, rire superflu, etc., de tels péchés sont véniels." (1856)

 

24-4-1-Les péchés mortels

 

"Pour qu’un péché soit mortel trois conditions sont ensemble requises: Est péché mortel tout péché qui a pour objet une matière grave, et qui est commis en pleine conscience et de propos délibéré. (1857) La matière grave est précisée par les Dix commandements selon la réponse de Jésus au jeune homme riche: 'Ne tue pas, ne commets pas d’adultère, ne vole pas, ne porte pas de faux témoignage, ne fais pas de tort, honore ton père et ta mère.' La gravité des péchés est plus ou moins grande: un meurtre est plus grave qu’un vol. La qualité des personnes lésées entre aussi en ligne de compte: la violence exercée contre les parents est de soi plus grave qu’envers un étranger." (1858)

 

"Le péché mortel requiert pleine connaissance et entier consentement. Il présuppose la connaissance du caractère peccamineux de l’acte, de son opposition à la Loi de Dieu. Il implique aussi un consentement suffisamment délibéré pour être un choix personnel. L’ignorance affectée et l’endurcissement du cœur ne diminuent pas, mais augmentent le caractère volontaire du péché."  (1859)

 

"L’ignorance involontaire peut diminuer sinon excuser l’imputabilité d’une faute grave. Mais nul n’est censé ignorer les principes de la loi morale qui sont inscrits dans la conscience de tout homme. Les impulsions de la sensibilité, les passions peuvent également réduire le caractère volontaire et libre de la faute, de même que des pressions extérieures ou des troubles pathologiques. Le péché par malice, par choix délibéré du mal, est le plus grave." (1860)

 

Le catéchisme poursuit: "Le péché mortel est une possibilité radicale de la liberté humaine comme l’amour lui-même. Il entraîne la perte de la charité et la privation de la grâce sanctifiante, c’est-à-dire de l’état de grâce. S’il n’est pas racheté par le repentir et le pardon de Dieu, il cause l’exclusion du Royaume du Christ et la mort éternelle de l’enfer, notre liberté ayant le pouvoir de faire des choix pour toujours, sans retour. Cependant si nous pouvons juger qu’un acte est en soi une faute grave, nous devons confier le jugement sur les personnes à la justice et à la miséricorde de Dieu." (1861)

 

 

Deux exemples de péchés graves

 

Le mensonge

"Le mensonge consiste à dire le faux avec l’intention de tromper. Le Seigneur dénonce dans le mensonge une œuvre diabolique: 'Vous avez pour père le diable... il n’y a pas de vérité en lui: quand il dit ses mensonges, il les tire de son propre fonds, parce qu’il est menteur et père du mensonge'."  (2482)

 

L'envie

"Le dixième commandement exige de bannir l’envie du cœur humain. Lorsque le prophète Nathan voulut stimuler le repentir du roi David, il lui conta l’histoire du pauvre qui ne possédait qu’une brebis, traitée comme sa propre fille, et du riche qui, malgré la multitude de ses troupeaux, enviait le premier et finit par lui voler sa brebis. L’envie peut conduire aux pires méfaits. C’est par l’envie du diable que la mort est entrée dans le monde."  (2538)

 

24-4-2-Les péchés véniels

 

"On commet un péché véniel quand on n’observe pas dans une matière légère la mesure prescrite par la loi morale, ou bien quand on désobéit à la loi morale en matière grave, mais sans pleine connaissance ou sans entier consentement. (1862)

 

Le péché véniel affaiblit la charité; il traduit une affection désordonnée pour des biens créés; il empêche les progrès de l’âme dans l’exercice des vertus et la pratique du bien moral; il mérite des peines temporelles. Le péché véniel délibéré et resté sans repentance nous dispose peu à peu à commettre le péché mortel. Cependant le péché véniel ne rompt pas l’Alliance avec Dieu. Il est humainement réparable avec la grâce de Dieu. Il ne prive pas de la grâce sanctifiante ou déifiante et de la charité, ni par suite, de la béatitude éternelle. L’homme ne peut, tant qu’il est dans la chair, éviter tout péché, du moins les péchés légers."

 

Saint Augustin écrivait:

 

"Ces péchés que nous disons légers, ne les tiens pas pour anodins: si tu les tiens pour anodins quand tu les pèses, tremble quand tu les comptes. Nombre d’objets légers font une grande masse; nombre de gouttes emplissent un fleuve; nombre de grains font un monceau. Quelle est alors notre espérance? Avant tout, la confession ...'"  (1863)

 

Certes, le péché véniel n'est pas toujours grave, mais attention: "Tout péché et blasphème sera remis aux hommes, mais le blasphème contre l’Esprit ne sera pas remis. Il n’y a pas de limites à la miséricorde de Dieu, mais qui refuse délibérément d’accueillir la miséricorde de Dieu par le repentir rejette le pardon de ses péchés et le salut offert par l’Esprit Saint. Un tel endurcissement peut conduire à l’impénitence finale et à la perte éternelle." (1864)

 

24-4-3-La prolifération du péché. Les vices

 

Voici une mise en garde importante: "Le péché crée un entraînement au péché; il engendre le vice par la répétition des mêmes actes. Il en résulte des inclinations perverses qui obscurcissent la conscience et corrompent l’appréciation concrète du bien et du mal. Ainsi le péché tend-il à se reproduire et à se renforcer, mais il ne peut détruire le sens moral jusqu’en sa racine." (1865)

 

"Les vices peuvent être rangés d’après les vertus qu’ils contrarient, ou encore rattachés aux péchés capitaux que l’expérience chrétienne a distingués à la suite de Saint Jean Cassien et de Saint Grégoire le Grand. Ils sont appelés capitaux parce qu’ils sont générateurs d’autres péchés, d’autres vices. Ce sont l’orgueil, l’avarice, l’envie, la colère, l’impureté, la gourmandise, la paresse ou acédie." (1866)

 

"La tradition catéchétique rappelle aussi qu’il existe des 'péchés qui crient vers le ciel'. Crient vers le ciel: le sang d’Abel, le péché des Sodomites[15], la clameur du peuple opprimé en Égypte, la plainte de l’étranger, de la veuve et de l’orphelin, l’injustice envers le salarié." (1867)

 

Et voici quelques rappels:

 

 "Le péché est un acte personnel. De plus, nous avons une responsabilité dans les péchés commis par d’autres, quand nous y coopérons: en y participant directement et volontairement; en les commandant, les conseillant, les louant ou les approuvant; en ne les révélant pas ou en ne les empêchant pas, quand on y est tenu; en protégeant ceux qui font le mal. (1868) Ainsi le péché rend les hommes complices les uns des autres, fait régner entre eux la concupiscence, la violence et l’injustice. Les péchés provoquent des situations sociales et des institutions contraires à la Bonté divine. Les 'structures de péché' sont l’expression et l’effet des péchés personnels. Elles induisent leurs victimes à commettre le mal à leur tour. Dans un sens analogique elles constituent un 'péché social'."  (1869)

 

Ou encore: "Le péché est une parole, un acte ou un désir contraires à la loi éternelle. Il est une offense à Dieu. Il se dresse contre Dieu dans une désobéissance contraire à l’obéissance du Christ. (1871) Le péché est un acte contraire à la raison. Il blesse la nature de l’homme et porte atteinte à la solidarité humaine.(1872) La racine de tous les péchés est dans le cœur de l’homme. Leurs espèces et leur gravité se mesurent principalement selon leur objet. (1873) Choisir délibérément, c’est-à-dire en le sachant et en le voulant, une chose gravement contraire à la loi divine et à la fin dernière de l’homme, c’est commettre un péché mortel. Celui-ci détruit en nous la charité sans laquelle la béatitude éternelle est impossible. Sans repentir, il entraîne la mort éternelle. (1874) Par contre, le péché véniel constitue un désordre moral réparable par la charité qu’il laisse subsister en nous. (1875) La répétition des péchés, même véniels, engendre les vices parmi lesquels on distingue les péchés capitaux." (1876)

 

24-5-La miséricorde de Dieu

 

24-5-1-La Révélation

 

Au paragraphe 1870 le catéchisme reprend une phrase de saint Paul de l'Épître aux Romains: (Rm 11, 32) "Dieu a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire à tous miséricorde."

 

Cette phrase peut nous surprendre, mais nous savons que les gênes se transmettent de générations en générations. C'est une des lois de la nature qui permet à l'humanité de s'enrichir et de se développer. (Lois de Mendel) D'ailleurs, depuis toujours on sait que certaines "tares", se transmettent dans les familles. De par cette loi de la nature, la blessure du péché originel s'est transmise constamment au cours des âges, et tous les hommes ont été conduits, plus ou moins fortement, à désobéir à Dieu, à pécher, c'est-à-dire à se détourner de Dieu.Mais Dieu qui est toute miséricorde va leur envoyer un Sauveur. En effet, Dieu qui connaît les faiblesses des hommes ne l'a pas définitivement "enfermé" dans son malheur. Sa Miséricorde est venue, en la Personne de Jésus-Christ, pour sauver tous les hommes.

 

L'Écriture nous apprend qu'immédiatement après que Dieu eut parlé à Adam devenu pécheur, Il maudit le serpent et lui dit "que la femme lui écraserait la tête" Déjà la Miséricorde de Dieu était présente quoique cachée. En effet, même "défiguré par le péché et par la mort, l’homme demeure 'à l’image de Dieu'..."

 

Plus tard, conformément à la promesse faite à Abraham "le Fils de Dieu lui-même assumera 'l’image' et la restaurera dans 'la ressemblance' avec le Père en lui redonnant la Gloire, l’Esprit qui donne la Vie." (705)

 

"Le Christ, dans la révélation du mystère du Père et de son Amour, manifeste pleinement l’homme à lui-même et lui découvre la sublimité de sa vocation. C’est dans le Christ, 'image du Dieu invisible, que l’homme a été créé à 'l’image et à la ressemblance' du Créateur. C’est dans le Christ, rédempteur et sauveur, que l’image divine, altérée dans l’homme par le premier péché, a été restaurée dans sa beauté originelle et ennoblie de la grâce de Dieu."  (1701)

 

"L’Évangile est la révélation, en Jésus Christ, de la miséricorde de Dieu pour les pécheurs. L’ange l’annonce à Joseph: 'Tu lui donneras le nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés.' Il en va de même de l’Eucharistie, sacrement de la Rédemption: 'Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, qui va être répandu pour une multitude en rémission des péchés'." (1846)

 

24-5-2-Reconnaître son péché pour bénéficier de la Miséricorde

 

"Dieu nous a créés sans nous, il n’a pas voulu nous sauver sans nous. (Saint Augustin) L’accueil de sa miséricorde réclame de nous l’aveu de nos fautes. Si nous disons: ‘Nous n’avons pas de péché’, nous nous abusons, la vérité n’est pas en nous. Si nous confessons nos péchés, Il est assez fidèle et juste pour remettre nos péchés et nous purifier de toute injustice."  (1847) "Comme l’affirme saint Paul: 'Où le péché s’est multiplié, la grâce a surabondé.' Mais pour faire son œuvre, la grâce doit découvrir le péché pour convertir notre cœur et nous conférer 'la justice pour la vie éternelle par Jésus Christ Notre Seigneur.' Tel un médecin qui sonde la plaie avant de la panser, Dieu, par sa Parole et par son Esprit, projette une lumière vive sur le péché.

 

La conversion requiert la mise en lumière du péché, elle contient en elle-même le jugement intérieur de la conscience. On peut y voir la preuve de l’action de l’Esprit de vérité au plus profond de l’homme, et cela devient en même temps le commencement d’un nouveau don de la grâce et de l’amour: 'Recevez l’Esprit Saint.' Ainsi, dans cette mise en lumière du péché nous découvrons un double don: le don de la vérité de la conscience et le don de la certitude de la rédemption. L’Esprit de vérité est le Consolateur." (1848) Quelle pédagogie divine!

 

"Cette pédagogie de Dieu apparaît spécialement dans le don de la Loi. La Loi a été donnée comme un 'pédagogue' pour conduire le Peuple vers le Christ. Mais son impuissance (de la Loi) à sauver l’homme privé de la  'ressemblance' divine et la connaissance accrue qu’elle donne du péché suscitent le désir de l’Esprit Saint. Les gémissements des Psaumes en témoignent." (708)

 

Nous venons de voir que la Miséricorde de Dieu s'est manifestée d'abord par la promesse faite à Abraham puis par le don de la Loi. Mais comment la Loi peut-elle être un instrument de la Miséricorde de Dieu puisque c'est par la Loi que le péché a continué dans toute l'humanité?

 

 

24-5-3-La Loi

 

Le catéchisme nous dit: "Après les patriarches, Dieu forma Israël comme son peuple en le sauvant de l’esclavage de l’Égypte. Il conclut avec lui l’Alliance du Sinaï et lui donna, par Moïse, sa Loi, pour qu’il Le reconnaisse et Le serve comme le seul Dieu vivant et vrai, Père provident et juste juge, et qu’il attende le Sauveur promis." (62)

 

Et, à propos du Sabbat qui est au cœur de la Loi d'Israël, le catéchisme ajoute: "Garder les commandements, c’est correspondre à la sagesse et à la volonté de Dieu exprimées dans son œuvre de création."  (348)

 

Le catéchisme rappelle que "la loi morale est l’œuvre de la Sagesse divine. On peut la définir, au sens biblique, comme une instruction paternelle, une pédagogie de Dieu. Elle prescrit à l’homme les voies, les règles de conduite qui mènent vers la béatitude promise; elle proscrit les chemins du mal qui détournent de Dieu et de son amour. Elle est à la fois ferme dans ses préceptes et aimable dans ses promesses."  (1950)

 

"La loi est une règle de conduite édictée... par la puissance, la sagesse et la bonté du Créateur... Elle est participation à la providence du Dieu vivant Créateur et Rédempteur de tous..." (1951) "Les expressions de la loi morale sont diverses, et elles sont toutes coordonnées entre elles: la loi éternelle, source en Dieu de toutes les lois; la loi naturelle; la loi révélée comprenant la Loi ancienne et la Loi nouvelle ou évangélique; enfin les lois civiles et ecclésiastiques." (1952)

 

"La loi divine et naturelle montre à l’homme la voie à suivre pour pratiquer le bien et atteindre sa fin. La loi naturelle énonce les préceptes premiers et essentiels qui régissent la vie morale. Elle a pour pivot l’aspiration et la soumission à Dieu, source et juge de tout bien, ainsi que le sens d’autrui comme égal à soi-même. Elle est exposée en ses principaux préceptes dans le Décalogue... La loi naturelle n’est rien d’autre que la lumière de l’intelligence mise en nous par Dieu; par elle, nous connaissons ce qu’il faut faire et ce qu’il faut éviter. Cette lumière ou cette loi, Dieu l’a donnée à la création. (1955) La loi morale trouve dans le Christ sa plénitude et son unité. Jésus Christ est en personne le chemin de la perfection. Il est la fin de la Loi, car lui seul enseigne et donne la justice de Dieu: car la fin de la Loi, c’est le Christ pour la justification de tout croyant". (1953) "La loi naturelle exprime le sens moral originel qui permet à l’homme de discerner par la raison ce que sont le bien et le mal, la vérité et le mensonge." (1954)

 

"Présente dans le cœur de chaque homme et établie par la raison, la loi naturelle est universelle en ses préceptes et son autorité s’étend à tous les hommes. Elle exprime la dignité de la personne et détermine la base de ses droits et de ses devoirs fondamentaux... elle est immuable et éternelle; ses ordres appellent au devoir; ses interdictions détournent de la faute ..." (1956)

 

"La loi naturelle est immuable et permanente à travers les variations de l’histoire... Les règles qui l’expriment demeurent substantiellement valables. Même si on renie jusqu’à ses principes, on ne peut pas la détruire ni l’enlever du cœur de l’homme. Toujours elle ressurgit dans la vie des individus et des sociétés. (1958) L’application de la loi naturelle varie beaucoup... Elle peut être adaptée à la multiplicité des conditions de vie, et les circonstances. Néanmoins, dans la diversité des cultures, la loi naturelle demeure comme une règle reliant entre eux les hommes et leur imposant... des principes communs."   (1957)

 

"Œuvre très bonne du Créateur, la loi naturelle fournit les fondements solides sur lesquels l’homme peut construire l’édifice des règles morales qui guideront ses choix... Elle procure enfin la base nécessaire à la loi civile qui se rattache à elle, soit par une réflexion qui tire les conclusions de ses principes, soit par des additions de nature positive et juridique. (1959) Dans la situation actuelle, la grâce et la révélation sont nécessaires à l’homme pécheur, pour que les vérités religieuses et morales puissent être connues de tous et sans difficulté..."  (1960)

 

Après avoir traité de la Loi naturelle, le Catéchisme de l'Église Catholique aborde la Loi de Moïse, "premier état de la Loi révélée, qui prépare la venue du Christ..." (1961) Les prescriptions morales de cette Loi ancienne sont résumées dans les Dix commandements... Elles posent les fondements de la vocation de l’homme, façonné à l’image de Dieu et interdisent ce qui est contraire à l’amour de Dieu et du prochain... Le Décalogue est une lumière offerte à la conscience de tout homme pour lui manifester l’appel et les voies de Dieu, et le protéger contre le mal..."

 (1962)

 

Cependant, selon la tradition chrétienne, cette Loi ancienne est encore imparfaite. "Comme un pédagogue, elle montre ce qu’il faut faire, mais ne donne pas la force, la grâce de l’Esprit pour l’accomplir. À cause du péché qu’elle ne peut enlever, elle reste une loi de servitude..." Elle a pour fonction de manifester le péché qui forme une loi de concupiscence dans le cœur de l’homme. "Cependant la Loi demeure la première étape sur le chemin du Royaume. Elle prépare et dispose le peuple élu et chaque chrétien à la conversion et à la foi dans le Dieu Sauveur. Elle procure un enseignement qui subsiste pour toujours, comme la Parole de Dieu."  (1963) Elle est une préparation à l’Évangile. La loi prophétise l’œuvre de la libération du péché qui s’accomplira avec le Christ..."  (1964)

 

Le catéchisme peut aborder la Loi nouvelle ou "Loi évangélique qui est la perfection ici-bas de la loi divine, naturelle et révélée. Elle est l’œuvre du Christ et s’exprime particulièrement dans le Sermon sur la montagne[16]. Elle est aussi l’œuvre de l’Esprit Saint et, par lui, elle devient la loi intérieure de la charité."  (1965) Cette Loi nouvelle "est la grâce du Saint-Esprit donnée aux fidèles par la foi au Christ. Elle opère par la charité, elle use du Sermon du Seigneur pour nous enseigner ce qu’il faut faire, et des sacrements pour nous communiquer la grâce de le faire..." (1966)

 

"La Loi évangélique accomplit, affine, dépasse et mène à sa perfection la Loi ancienne... Elle accomplit les promesses divines en les élevant et les ordonnant au Royaume des cieux..." (1967) "Elle accomplit les commandements de la Loi. Le Sermon du Seigneur, loin d’abolir ou de dévaluer les prescriptions morales de la Loi ancienne, en dégage les virtualités cachées et en fait surgir de nouvelles exigences... il en révèle toute la vérité divine et humaine..." (1968) "Toute la Loi évangélique tient dans le commandement nouveau de Jésus de nous aimer les uns les autres comme Il nous a aimés."  (1970)

 

Remarque:

 

Nous sommes en 2011 et nous sommes obligés de constater que de nombreux pays n'ont pas encore été évangélisés. Beaucoup de pays se sont également, au cours des siècles, convertis à l'islam. Par ailleurs, et ceci est très grave, l'Église n'a pas su, au cours des siècles, respecter son unité tant demandée par le Seigneur. Aujourd'hui les statistiques nous disent que, dans le monde, seule une personne sur sept connaît le Christ. Aurions-nous oublié les dernières paroles de Jésus à ses apôtres: "Allez, enseignez toutes les nations, baptisez-les au Nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit." Comment relancer les missions qui, durant des siècles ont évangélisé de nombreux pays? Comment évangéliser des régions trop méfiantes ou bloquées dans leurs fausses croyances, sans les heurter, ce qui ne mènerait à rien. Comment doivent agir ceux qui sont engagés dans l'oecuménisme?

 

Le Catéchisme nous dit: "La tâche missionnaire implique un dialogue respectueux avec ceux qui n’acceptent pas encore l’Évangile. Les croyants peuvent tirer profit pour eux-mêmes de ce dialogue en apprenant à mieux connaître 'tout ce qui se trouvait déjà de vérité et de grâce chez les nations comme par une secrète présence de Dieu'. S’ils annoncent la Bonne Nouvelle à ceux qui l’ignorent, c’est pour consolider, compléter et élever la vérité et le bien que Dieu a répandus parmi les hommes et les peuples, et pour les purifier de l’erreur et du mal pour la gloire de Dieu, la confusion du démon et le bonheur de l’homme." (856)

 

 

24-6-La tentation

 

Nous avons vu comment l'homme créé par Dieu a été trompé par le Malin et chassé du Paradis. Blessée à vie par le péché, l'humanité a continué à refuser la Loi que Dieu lui avait donnée dans sa Miséricorde. Mais l'homme est toujours tenté par le démon, et tout au long des siècles, il continue à pécher. Cette histoire de l'humanité est résumée dans le catéchisme qui rappelle: "Séduit par le Malin, dès le début de l’histoire, l’homme a abusé de sa liberté. Il a succombé à la tentation et commis le mal. Il conserve le désir du bien, mais sa nature porte la blessure du péché originel. Il est devenu enclin au mal et sujet à l’erreur...

 

La vie des hommes, individuelle et collective, se manifeste comme une lutte, combien dramatique, entre le bien et le mal, entre la lumière et les ténèbres." (1707)

 

Mais grâce à la vertu de force, les hommes peuvent résister aux tentations: "La force est la vertu morale qui assure dans les difficultés la fermeté et la constance dans la poursuite du bien. Elle affermit la résolution de résister aux tentations et de surmonter les obstacles dans la vie morale..." (1808)

 

24-6-1-Qui nous soumet aux tentations?

 

La prière que Jésus donna à ses apôtres se termine par une demande insistante: "Ne nous laisse pas succomber à la tentation, mais délivre-nous du mal." Car c'est le Mal qui fait miroiter les tentations auxquelles nous sommes soumis et que Dieu permet afin de nous faire grandir dans son Amour. Car "le Mal n’est pas une abstraction, mais il désigne une personne, Satan, le Mauvais, l’ange qui s’oppose à Dieu. Le 'diable' (dia-bolos) est celui qui se jette en travers du dessein de Dieu et de son œuvre de salut accomplie dans le Christ." (2851) "Homicide dès l’origine, menteur et père du mensonge, le Satan, le séducteur du monde entier, c’est par lui que le péché et la mort sont entrés dans le monde et c’est par sa défaite définitive que la création toute entière sera 'libérée du péché et de la mort'. Nous savons que quiconque est né de Dieu ne pèche pas, mais l’Engendré de Dieu le garde et le Mauvais n’a pas prise sur lui. Nous savons que nous sommes de Dieu et que le monde entier gît au pouvoir du Mauvais."

Mais, heureusement, le Seigneur qui a enlevé notre péché et pardonné nos fautes est à même de nous protéger et de nous garder contre les ruses du Diable qui nous combat, afin que l’ennemi, qui a l’habitude d’engendrer la faute, ne nous surprenne pas. Qui se confie en Dieu ne redoute pas le Démon..." (2852)

24-6-2-Nous prions le Père pour qu'Il nous aide à ne pas succomber à la tentation.

 

Traduire des langues anciennes est souvent très délicat. La dernière traduction du Notre Père en français peut porter à confusion: aussi le catéchisme prend-il la peine d'expliquer la version retenue et de donner la véritable signification du mot grec. Nous "demandons à notre Père de ne pas nous soumettre à la tentation." Le catéchisme dit: "Traduire en un seul mot le terme grec est difficile. Il signifie: 'ne nous permets pas d’entrer dans... ne nous laisse pas succomber à la tentation'. Or Dieu n’éprouve pas le mal, Il n'éprouve non plus personne, il veut au contraire nous en libérer. Nous lui demandons de ne pas nous laisser prendre le chemin qui conduit au péché. Nous sommes engagés dans le combat entre la chair et l’Esprit. Cette demande implore l’Esprit de discernement et de force."  (2846) L’Esprit-Saint nous fait discerner entre l’épreuve, nécessaire à la croissance de l’homme intérieur en vue d’une vertu éprouvée et la tentation, qui conduit au péché et à la mort. Nous devons aussi discerner entre être tenté et consentir à la tentation. Enfin, le discernement démasque le mensonge de la tentation: apparemment, son objet est bon, séduisant à voir, désirable, alors qu'en réalité, son fruit est la mort."  (2847) La tentation nous apprend à nous connaître et à découvrir notre misère... "Dieu est fidèle et il ne permet pas que nous soyons tentés au-delà de nos forces." (2848)

 

24-6-3-Le combat contre les tentations

 

"Or un tel combat et une telle victoire ne sont possibles que dans la prière. C’est par sa prière que Jésus est vainqueur du Tentateur, dès le début et dans l’ultime combat de son agonie. C’est à son combat et à son agonie que le Christ nous unit dans cette demande à notre Père. La vigilance du cœur est rappelée avec insistance en communion à la sienne. De plus, Jésus demande au Père de nous garder en son Nom. Cette demande prend tout son sens dramatique par rapport à la tentation finale de notre combat sur terre; elle demande la persévérance finale: 'Je viens comme un voleur: heureux celui qui veille'!" (2849)

 

Parlant du sacrement des malades, le catéchisme affirme: "La grâce première de ce sacrement est une grâce de réconfort, de paix et de courage pour vaincre les difficultés propres à l’état de maladie grave ou à la fragilité de la vieillesse. Cette grâce est un don du Saint-Esprit qui renouvelle la confiance et la foi en Dieu et fortifie contre les tentations du malin, tentation de découragement et d’angoisse de la mort Cette assistance du Seigneur par la force de son Esprit veut conduire le malade à la guérison de l’âme, mais aussi à celle du corps, si telle est la volonté de Dieu. En outre, s’il a commis des péchés, ils lui seront remis." (1520)

 

 

24-6-4-Tenter Dieu

 

Dieu, plein de miséricorde, a eu pitié de l'homme englué dans ses péchés, donc dans son malheur. Aussi, après avoir donné sa Loi, a-t-Il envoyé son Fils, Jésus-Christ, pour, entre autres choses, nous servir de modèle. Ne connaissant pas la vraie nature de Jésus, le Tentateur s'approcha de Jésus: ce faisant, il tentait Dieu. Nous savons comment Jésus réagit vis à vis de ce tentateur.

 

Le catéchisme nous dit: "L’action de tenter Dieu consiste en une mise à l’épreuve, en parole ou en acte, de sa bonté et de sa toute-puissance. C’est ainsi que Satan voulait obtenir de Jésus qu’il se jette du Temple et force Dieu, par ce geste, à agir. Jésus lui oppose la parole de Dieu: 'Tu ne tenteras pas le Seigneur, ton Dieu'. Le défi que contient pareille tentation de Dieu blesse le respect et la confiance que nous devons à notre Créateur et Seigneur. Il inclut toujours un doute concernant son amour, sa providence et sa puissance." (2119)

 

24-6-5-Quelques explications concernant la Tentation de Jésus dans le désert

 

"Les Évangiles parlent d’un temps de solitude de Jésus au désert immédiatement après son baptême par Jean: 'Poussé par l’Esprit' au désert, Jésus y demeure quarante jours sans manger; il vit avec les bêtes sauvages et les anges le servent. À la fin de ce temps, Satan le tente par trois fois cherchant à mettre en cause son attitude filiale envers Dieu. Jésus repousse ces attaques qui récapitulent les tentations d’Adam au Paradis et d’Israël au désert, et le diable s’éloigne de lui 'pour revenir au temps marqué'."  (538)

 

"Les Évangélistes indiquent le sens salvifique de cet événement mystérieux. Jésus est le nouvel Adam, resté fidèle là où le premier a succombé à la tentation. Jésus accomplit parfaitement la vocation d’Israël: contrairement à ceux qui provoquèrent jadis Dieu pendant quarante ans au désert, le Christ se révèle comme le Serviteur de Dieu totalement obéissant à la volonté divine. En cela, Jésus est vainqueur du diable...

 

La victoire de Jésus sur le tentateur au désert anticipe la victoire de la passion, obéissance suprême de son amour filial du Père."  (539) "La tentation de Jésus manifeste la manière qu’a le Fils de Dieu d’être Messie, à l’opposé de celle que lui propose Satan et que les hommes désirent lui attribuer. C’est pourquoi le Christ a vaincu le Tentateur pour nous: 'car nous n’avons pas un grand prêtre impuissant à compatir à nos faiblesses, lui qui a été éprouvé en tout, d’une manière semblable, à l’exception du péché'..." (540)

 

24-7-L'existence des démons. Leur réalité

 

Le Catéchisme de l'Église Catholique ne craint pas de nous parler du péché, des tentations, et des commandements (ou lois) que Dieu nous a donnés, dans sa miséricorde, pour mieux résister au Mauvais. Mais Satan, le diable, existe-t-il vraiment? Le Catéchisme nous répond.

 

24-7-1-Le combat contre les puissances du mal

 

Le catéchisme ne craint pas de nous parler de "la situation dramatique du monde qui 'tout entier gît au pouvoir du mauvais, et fait de la vie de l’homme un combat: un dur combat contre les puissances des ténèbres passe à travers toute l’histoire des hommes; commencé dès les origines, il durera, le Seigneur nous l’a dit, jusqu’au dernier jour. Engagé dans cette bataille, l’homme doit sans cesse combattre pour s’attacher au bien; et non sans grands efforts, avec la grâce de Dieu, il parvient à réaliser son unité intérieure." (409) En effet, "dans leur comportement religieux, les hommes montrent aussi des limites et des erreurs qui défigurent en eux l’image de Dieu. Bien souvent, trompés par le malin, ils se sont égarés dans leurs raisonnements, ils ont échangé la vérité de Dieu contre le mensonge, en servant la créature de préférence au Créateur; ou bien vivant et mourant sans Dieu en ce monde, ils sont exposés à l’extrême désespoir."  (844)

 

"Séduit par le Malin, dès le début de l’histoire, l’homme a abusé de sa liberté. Il a succombé à la tentation et commis le mal. Il conserve le désir du bien, mais sa nature porte la blessure du péché originel. Il est devenu enclin au mal et sujet à l’erreur. C’est en lui-même que l’homme est divisé. Voici que toute la vie des hommes, individuelle et collective, se manifeste comme une lutte, combien dramatique, entre le bien et le mal, entre la lumière et les ténèbres." (707)

 

Jésus nous aide beaucoup dans ce combat, et comme Il le fit lorsqu'Il était sur la terre, Il continue à chasser les démons. En effet: "La venue du Royaume de Dieu est la défaite du royaume de Satan: 'Si c’est par l’Esprit de Dieu que j’expulse les démons, c’est qu’alors le Royaume de Dieu est arrivé pour vous.' Les exorcismes de Jésus libèrent des hommes de l’emprise des démons. Ils anticipent la grande victoire de Jésus sur 'le prince de ce monde'. C’est par la Croix du Christ que le Royaume de Dieu sera définitivement établi..." (550) "Par sa passion, le Christ nous a délivrés de Satan et du péché. Il nous a mérité la vie nouvelle dans l’Esprit Saint. Sa grâce restaure ce que le péché avait détérioré en nous." (1708)

 

En effet, après sa mort, "le Christ descendit dans la profondeur de la mort afin que les morts entendent la voix du Fils de Dieu et que ceux qui l’auront entendue vivent. Jésus, 'le Prince de la vie' a réduit à l’impuissance, par sa mort, celui qui a la puissance de la mort, c’est-à-dire le diable, et a affranchi tous ceux qui, leur vie entière, étaient tenus en esclavage par la crainte de la mort...." (635)

 

Puis "de même qu'Il avait été envoyé par le Père, le Christ envoya ses apôtres, remplis de l’Esprit Saint, pour que, prêchant l’Évangile à toute créature, ils annoncent que le Fils de Dieu, par sa mort et par sa résurrection, nous a délivrés du pouvoir de Satan ainsi que de la mort, et nous a transférés dans le Royaume de son Père, mais aussi afin qu’ils exercent cette œuvre de salut qu’ils annonçaient, par le Sacrifice et les sacrements..." (1086)

 

24-7-2-Les démons existent

 

Nous avons vu plus haut combien Jésus fut affronté au Tentateur. Non seulement Jésus ne nie pas l'existence de Satan, mais Il fut souvent amené à le chasser. L'humanité est également constamment affrontée aux puissances du mal, et nous venons de voir quels durs combats les hommes devaient mener pour lutter contre les tentations et les actions démoniaques. Car Lucifer, ou Satan et ses démons, ou diables, existent vraiment. Et le catéchisme de l'Église Catholique ne le nie pas, bien au contraire.

 

Nous avons vu aussi que chaque jour, quand nous disons la prière de Jésus, le Notre Père, nous demandons à être délivrés du mal qui est "Satan, le Mauvais, l’ange qui s’oppose à Dieu... Mais la victoire sur le prince de ce monde est acquise, une fois pour toutes, à l’Heure où Jésus se livre librement à la mort pour nous donner sa Vie.

 

C’est le jugement de ce monde; et le prince de ce monde, jeté bas, se lance à la poursuite de la Femme. Mais il n’a pas de prise sur elle, la nouvelle Ève, pleine de grâce et préservée du péché et de la corruption de la mort (Conception immaculée et Assomption de la très sainte Mère de Dieu, Marie, toujours vierge).

 

Alors, furieux de dépit contre la Femme, le diable s’en va guerroyer contre le reste de ses enfants. C’est pourquoi l’Esprit et l’Église prient: 'Viens, Seigneur Jésus!' puisque sa Venue nous délivrera du Mauvais." (2853) "En demandant d’être délivrés du Mauvais, nous prions également pour être libérés de tous les maux, présents, passés et futurs, dont il est l’auteur ou l’instigateur..." (2854)

 

Le Catéchisme donne quelques exemples: ainsi, "le mensonge consiste à dire le faux avec l’intention de tromper... Le Seigneur dénonce dans le mensonge une œuvre diabolique: 'Vous avez pour père le diable'... il n’y a pas de vérité en lui: quand il dit ses mensonges, il les tire de son propre fonds, parce qu’il est menteur et père du mensonge." (2482)

De même, "le dixième commandement exige de bannir l’envie du cœur humain... Car l’envie peut conduire aux pires méfaits. C’est par l’envie du diable que la mort est entrée dans le monde... C’est l’envie qui nous arme les uns contre les autres ... Si tous s’acharnent ainsi à ébranler le corps du Christ, où en arriverons-nous ? Nous sommes en train d’énerver le corps du Christ... Nous nous déclarons les membres d’un même organisme et nous nous dévorons comme le feraient des fauves."  (2538)

 

24-8-Comment le démon agit-il envers les hommes?

 

24-8-1-L'idolâtrie et le satanisme

 

"L’idolâtrie ne concerne pas seulement les faux cultes du paganisme. Elle reste une tentation constante de la foi. Elle consiste à diviniser ce qui n’est pas Dieu. Il y a idolâtrie dès lors que l’homme honore et révère une créature à la place de Dieu, qu’il s’agisse des dieux ou des démons (par exemple le satanisme), de pouvoir, de plaisir, de la race, des ancêtres, de l’État, de l’argent, etc. 'Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon', dit Jésus. De nombreux martyrs sont morts pour ne pas adorer 'la Bête' en refusant même d’en simuler le culte. L’idolâtrie récuse l’unique Seigneurie de Dieu; elle est donc incompatible avec la communion divine." (2113)

 

24-8-2-Divinations, magie et sorcelleries

 

"Toutes les formes de divination sont à rejeter: recours à Satan ou aux démons, évocation des morts ou autres pratiques supposées, à tort, dévoiler l’avenir. La consultation des horoscopes, l’astrologie, la chiromancie, l’interprétation des présages et des sorts, les phénomènes de voyance, le recours aux médiums recèlent une volonté de puissance sur le temps, sur l’histoire et finalement sur les hommes en même temps qu’un désir de se concilier les puissances cachées. Elles sont en contradiction avec l’honneur et le respect, mêlé de crainte aimante, que nous devons à Dieu seul."   (2116)

 

"Toutes les pratiques de magie ou de sorcellerie par lesquelles on prétend domestiquer les puissances occultes pour les mettre à son service et obtenir un pouvoir surnaturel sur le prochain, –fût-ce pour lui procurer la santé-, sont gravement contraires à la vertu de religion. Ces pratiques sont plus condamnables encore quant elles s’accompagnent d’une intention de nuire à autrui ou qu’elles recourent ou non à l’intervention des démons. Le port des amulettes est lui aussi répréhensible. Le spiritisme implique souvent des pratiques divinatoires ou magiques. Aussi l’Église avertit-elle les fidèles de s’en garder. Le recours aux médecines dites traditionnelles ne légitime ni l’invocation des puissances mauvaises, ni l’exploitation de la crédulité d’autrui." (2117)

 

 

24-8-3-Les exorcismes

 

"Quand l’Église demande publiquement et avec autorité, au nom de Jésus-Christ, qu’une personne, (ou un objet), soit protégée contre l’emprise du Malin et soustrait à son empire, on parle d’exorcisme. Jésus l’a pratiqué; c’est de lui que l’Église tient le pouvoir et la charge d’exorciser  Sous une forme simple, l’exorcisme est pratiqué lors de la célébration du Baptême. L’exorcisme solennel, appelé 'grand exorcisme', ne peut être pratiqué que par un prêtre et avec la permission de l’évêque. Il faut y procéder avec prudence, en observant strictement les règles établies par l’Église. L’exorcisme vise à expulser les démons ou à libérer de l’emprise démoniaque et cela par l’autorité spirituelle que Jésus a confiée à son Église. Très différent est le cas des maladies, surtout psychiques, dont le soin relève de la science médicale. Il est important, donc, de s’assurer, avant de célébrer l’exorcisme, qu’il s’agit d’une présence du Malin, et non pas d’une maladie."  (1673)

 

"Puisque le Baptême signifie la libération du péché et de son instigateur, le diable, on prononce un (ou plusieurs) exorcisme(s) sur le candidat. Il est oint de l’huile des catéchumènes ou bien le célébrant lui impose la main, et il renonce explicitement à Satan. Ainsi préparé, il peut confesser la foi de l’Église à laquelle il sera 'confié' par le Baptême."  (1237)

 

Plus loin, le catéchisme précisera l'action du Baptême: "En demandant d’être délivrés du Mauvais, nous prions également pour être libérés de tous les maux, présents, passés et futurs, dont il est l’auteur ou l’instigateur. Dans cette ultime demande, l’Église porte toute la détresse du monde devant le Père. Avec la délivrance des maux qui accablent l’humanité elle implore le don précieux de la paix et la grâce de l’attente persévérante du retour du Christ. En priant ainsi, elle anticipe dans l’humilité de la foi la récapitulation de tous et de tout en Celui qui 'détient la clef de la mort et de l'Hadès'."  (2854)

24-9-L'enfer aussi existe

 

24-9-1-Les "enfers", le Shéol

Notre Credo nous enseigne que Jésus, après sa mort, "est descendu aux enfers". Ici, il s'agit du lieu où séjournaient les âmes des morts avant d'être délivrées par le Christ. Elles étaient privées de la jouissance de Dieu, mais n'étaient pas damnées. Le catéchisme dit, en effet: "Le séjour des morts où le Christ mort est descendu, l’Écriture l’appelle les enfers, le Shéol ou l’Hadès parce que ceux qui s’y trouvent sont privés de la vision de Dieu. Tel est en effet, en attendant le Rédempteur, le cas de tous les morts, méchants ou justes, ce qui ne veut pas dire que leur sort soit identique, comme le montre Jésus dans la parabole du pauvre Lazare reçu dans 'le sein d’Abraham'. Ce sont précisément ces âmes saintes, qui attendaient leur Libérateur dans le sein d’Abraham, que Jésus-Christ délivra lorsqu’il descendit aux enfers. Jésus n’est pas descendu aux enfers pour y délivrer les damnés ni pour détruire l’enfer de la damnation, mais pour libérer les justes qui l’avaient précédé." (633)

24-9-2-L'Enfer

Il existe en effet, un lieu redoutable où s'en iront les âmes en état de péché mortel, c'est-à-dire les âmes qui auront librement et définitivement rejeté Dieu. Le catéchisme de l'Église Catholique est très clair sur ce sujet et sur la réalité de l'enfer. Ainsi, il n'hésite pas à affirmer: "Nous ne pouvons pas être unis à Dieu à moins de choisir librement de l’aimer. Mais nous ne pouvons pas aimer Dieu si nous péchons gravement contre Lui, contre notre prochain ou contre nous-mêmes... Quiconque hait son frère est un homicide; or vous savez qu’aucun homicide n’a la vie éternelle demeurant en lui. Notre Seigneur nous avertit que nous serons séparés de Lui si nous omettons de rencontrer les besoins graves des pauvres et des petits qui sont ses frères. Mourir en péché mortel sans s’en être repenti et sans accueillir l’amour miséricordieux de Dieu, signifie demeurer séparé de Lui pour toujours par notre propre choix libre. Et c’est cet état d’auto-exclusion définitive de la communion avec Dieu et avec les bienheureux qu’on désigne par le mot " enfer ". (1033)

Plus loin, le catéchisme précisera la raison de l'existence de l'enfer: "Le péché mortel est une possibilité radicale de la liberté humaine comme l’amour lui-même. Il entraîne la perte de la charité et la privation de la grâce sanctifiante, c’est-à-dire de l’état de grâce. S’il n’est pas racheté par le repentir et le pardon de Dieu, il cause l’exclusion du Royaume du Christ et la mort éternelle de l’enfer, notre liberté ayant le pouvoir de faire des choix pour toujours, sans retour. Cependant si nous pouvons juger qu’un acte est en soi une faute grave, nous devons confier le jugement sur les personnes à la justice et à la miséricorde de Dieu." (1861) Et rappelant l'existence d'églises particulières, le Catéchisme déclare, à propos de l'Église de Rome, que "...selon les promesses mêmes du Sauveur, les portes de l’enfer n’ont jamais prévalu sur elle." (834)

 

24-10-Conclusion

 

Le Catéchisme de l'Église Catholique est une mine inépuisable d'enseignements  pour tous ceux qui veulent aimer Dieu, faire sa volonté et, grâce à l'incarnation du Verbe de Dieu et à la mort de Jésus sur la Croix, se sauver et aller au Ciel, après s'être repentis de leurs péchés. Pour nous aider à marcher dans la voie droite qu'Il nous a montrée, Jésus nous a donné sa mère, la Très Sainte Vierge Marie, Femme conçue Immaculée, celle qui doit écraser la tête du serpent, et nous guider sur le chemin de la vie. Jésus, qui est "le chemin, la vérité et la vie" après nous avoir donné son Eucharistie, mémorial de son sacrifice, a fondé son Église sur Pierre et ses apôtres. Dès lors, c'est l'Église qui nous conduit vers Dieu et nous enseigne ses vérités. Afin de nous fortifier, de nous permettre d'éviter le péché et de nous peocurer les forces indispensables pour marcher sur le chemin de la sainteté, l'Église nous a également donné les Sacrements.

 

Notre but, en décidant la mise en route de ce travail sur la chute des anges, le péché des hommes, la loi, le jugement et la miséricorde de Dieu, mais aussi l'enfer, notre but était de montrer combien ces notions étaient présentes dans le Nouveau Testament et dans le Catéchisme de l'Église Catholique. Nous voulions aussi les mettre en évidence et les redonner à nos contemporains qui semblent les avoir oubliées. Nous les invitons maintenant, s'ils veulent poursuivre leur recherche de Dieu, à se replonger dans la lecture de ces documents irremplaçables, et obligatoires pour ceux qui veulent se sauver. Ils découvriront des choses étonnantes.

 

Depuis la fin du Concile Vatican 2, nous avons souvent eu l'impression que les responsables de notre Église, ainsi que nos prêtres, n'osaient plus parler de Satan: oui, disaient-ils, Satan existe peut-être, mais on le voit peu. Nous avons tous entendu sur ce thème des choses ahurissantes, mais il semble que peu à peu l'on revienne à la vérité. Il faut dire que le Nouveau Testament est très clair sur ce sujet. Mais qui lit l'Évangile aujourd'hui?

 

On prétend que l'on voit peu Satan; pourtant, si maintenant nous considérons les résultats de quarante cinq ans d'enseignements faux, nous sommes bien obligés de constater que Satan s'est infiltré partout: dans les écoles, dans les médias (radios, télévision, internet, livres etc), dans les gouvernements, dans l'Église et même, ce qui brise les cœurs vraiment chrétiens, même dans le clergé ou chez les religieux. Satan n'avait d'ailleurs pas de mal à s'infiltrer partout puisque l'on ne cessait de répéter qu'il avait bien d'autres choses à faire que de s'occuper de nous!!!!!  Nous étions si petits... Hélas! c'était oublier que les démons, n'étant eux aussi que de simples créatures, ne sont, aux yeux de Dieu, pas plus grands que nous ou les anges... Les résultats de notre aveuglement, eux, sont visibles: dégradation des mœurs, plus de moralité, plus de respect les uns pour les autres, mise en valeur de ce l'on doit pourtant appeler les vices ou le péché... Parfois les hommes d'aujourd'hui ne savent plus où est la vérité. Une seule réponse à cette question: dans le Nouveau Testament et spécialement dans les Évangiles, et aussi, dans  le Catéchisme de l'Église Catholique.

 

Dans les Évangiles et dans l'Apocalypse, Satan est partout... Dans les Actes des apôtres, Satan est moins souvent nommé, mais nous voyons toujours les apôtres en train de chasser les démons. Les épîtres sont plus discrètes sur ce sujet, peut-être pour ne pas trop bousculer les païens. Mais quoique non nommés, les démons sont là et les apôtres se consacrent surtout à enseigner la doctrine de Jésus, et la loi, ou morale de Dieu, qui peut sembler déconcertante parfois. Saint Paul, dans ses lettres nomme rarement Satan, mais redresse constamment et fortement les nombreuses déviations qui se manifestent chez les fidèles.

 

Abordons maintenant le Catéchisme de l'Église Catholique. Stupeur!!!!! Les commandements de Dieu, le péché, le démon, sont partout. Alors pourquoi ce silence coupable qui a envahi notre monde?

 

Satan existe, nous venons de le voir. Mais Dieu existe aussi, quoi qu'on en dise. On croit plus ou moins aux miracles, et parfois certains événements nous laissent émerveillés. Voici un exemple, entendu récemment sur KTO. Il s'agissait d'un documentaire sur le Père Nicolas Buttet, fondateur de Eucharisten. Homme très engagé, avocat, député à vingt trois ans, il entend l'appel du Seigneur. Il quitte tout et devient ermite: sa réputation est immense et beaucoup de gens viennent lui demander des conseils: malades mentaux, drogués, pauvres types, pécheurs, hommes d'affaires et même des hommes d'état. Il n'a pas d'argent, et il vit de rien; il a souvent faim. Et voici ce qu'il raconte: "Un jour je dis au Seigneur: 'Ah! si Tu pouvais me donner un peu de pain, juste un petit peu. Cela fait plusieurs semaines que je n'en ai pas mangé'."

 

Deux heures plus tard une dame arrive et lui donne du pain: elle s'excuse de n'apporter que du pain et rien d'autre, mais tout était fermé aujourd'hui; seul le boulanger était ouvert. Et elle ajoute: 'C'est étrange, il y a eu comme une voix qui m'a demandé de vous porter du pain'..." Et le Père Buttet d'ajouter: "C'était juste à l'heure où je faisais ma prière au Seigneur pour Lui demander du pain."

 

Je voudrais ajouter un mot pour clore cette conclusion. Satan existe et il est toujours près de nous, prêt à nous sauter dessus à la moindre défaillance. D'où la nécessité, l'obligation de nous convertir, de consolider notre conversion par de véritables efforts, les efforts difficiles de notre volonté affaiblie par Satan, puis d'aller jusque vers la sainteté. Il n'est jamais trop tard pour commencer, mais nous n'y arriverons, à la sainteté, que si nous prions beaucoup, si nous unissons notre volonté à celle de Dieu, et si nous nous efforçons, quand nous le pouvons, de lire l'Évangile, de participer à la messe, même en semaine, de nous confesser régulièrement: au moins une fois tous les deux mois, et de prendre du temps pour adorer le Seigneur dans son Eucharistie.

 

 

 

 

Table des Matières

 

Lucifer et ses démons, le péché et l'enfer

dans le Nouveau Testament et le catéchisme de l'Église Catholique

 

01-Introduction                                                 1

 

Préambule                                                                                    7

 

02-Le démon dans les Évangiles                        9

 

1-Le démon                                                        9

 

1-1-La tentation                                                                          9

1-1-1-Les tentations de Jésus                                       9

1-1-2-Comment les disciples de Jésus doivent-ils

résister aux tentations?                                       11

1-1-3-Comment les docteurs de la Loi, du temps de Jésus,

ont-ils cherché à Le tenter?                                 11

 

1-2-Jésus et les démons                                                           11

1-2-1-Jésus chasse les démons                                    11

1-2-2-Jésus est critiqué après avoir chassé des démons   15

1-2-3-Jésus donne à ses disciples le pouvoir

de chasser les démons                                        17

1-2-4-Les démons redoutent Jésus                                       18

1-2-5-Jésus prie                                                         18

 

2-Le péché et la présence de Satan                          19

 

3-L'enfer                                                            20

 

3-1-Le jugement dernier                                                           21

 

3-2-Le péché et l'enfer sont liés                                             22

3-2-1-Le riche et le pauvre Lazare                                       22

3-2-2-L'enseignement de Jésus                                    23

 

3-3-Les ténèbres                                                                        24

3-3-1-Jésus est la lumière                                           24

3-3-2-Les ténèbres extérieures                                    24

 

 

 

3-4-Ceux que le Seigneur maudit                                           25

 

Conclusion sur les évangiles                                                    25

 

03-L'Apocalypse de Saint Jean                                 26

 

04-Les Actes des Apôtres                                   32

 

Les Épîtres de saint Paul                             35

 

05-Lettre de Saint Paul aux Romains                 35  

 

06-1ère Lettre de saint Paul aux Corinthiens             39

 

07-2ème Lettre de saint Paul aux Corinthiens            41

 

08-Lettre de saint Paul aux Galates                         43

 

09-Lettre de saint Paul aux Éphésiens               45

 

10-Lettre de saint Paul aux Philippiens                    47

 

11- Lettre de saint Paul aux Colossiens                    48

 

12-1ère Lettre de saint Paul aux Thessaloniciens      50

 

13-2ème Lettre de saint Paul aux Thessaloniciens     52

 

14-1ère Lettre à Timothée                                   54

 

15-2ème Lettre à Timothée                                        56

 

16-Lettres de Saint Paul à Tite et à Philémon          59

 

17-Lettre aux Hébreux                                       61

 

18-Conclusion sur les Épîtres de Saint Paul       63  

 

19-Lettres de Saint Jean                                    64

 

20-Première Lettre de Saint Pierre                           66

 

21-Deuxième Lettre de Saint Pierre                         67

 

22-Épître de Saint Jacques                                       68

 

23-Lettre de Saint Jude                                     69

 

24- Lucifer et ses démons, le péché et l'enfer

dans le catéchisme de l'Église Catholique

 

Présentation                                                      70

 

24-1-La création                                                                         72

 

24-2-La chute et le péché originel                                          72

24-2-1-Le péché originel                                             72

24-2-2-La chute des anges                                          74

24-2-3-Le mystère de l'activité des démons                   74

 

24-3-Les péchés des hommes                                                 75

24-3-1-Retour sur le péché originel et ses conséquences  75

24-3-2-Le prix payé par Jésus                                      76

24-3-3-La définition du péché                                      76

24-3-4-La diversité des péchés                                    77

 

24-4- La gravité du péché: péché mortel et véniel              77

24-4-1-Les péchés mortels                                          78

        24-4-2-Les péchés véniels                                           79

24-4-3-La prolifération du péché. Les vices                    80

 

24-5-La miséricorde de Dieu                                                    81

24-5-1-La Révélation                                                  81

24-5-2-Reconnaître son péché pour bénéficier

de la Miséricorde                                               82

24-5-3-La Loi                                                            83

 

24-6-La tentation                                                                        86

        24-6-1-Qui nous soumet aux tentations?                               86

        24-6-2-Nous prions le Père pour qu'Il nous aide à

ne pas succomber à la tentation                           87

        24-6-3-Le combat contre les tentations                         87

        24-6-4-Tenter Dieu                                                    88 

        24-6-5-Quelques explications concernant la Tentation

de Jésus dans le désert                                               88

 

 

24-7-L'existence des démons. Leur réalité                           89

24-7-1-Le combat contre les puissances du mal              89

24-7-2-Les démons existent                                        90

 

24-8-Comment le démon agit-il envers les hommes?                 91

        24-8-1-L'idolâtrie et le satanisme                                  91

        24-8-2-Divinations, magie et sorcelleries                               91

        24-8-3-Les exorcismes                                               92

 

24-9-L'enfer aussi existe                                                          92

        24-9-1-Les "enfers", le Shéol                                               92    

24-9-2-L'Enfer                                                           93

 

24-10-Conclusion                                                                        93

 

 

 

 

 



[1] Ou encore union hypostatique

[2] Afin de mieux montrer combien Jésus ne cesse de lutter contre Satan et ses suppôts, nous avons mis en gras les expressions se rapportant à Satan, au péché et à l'enfer.

[3] ou Géraséniens

[4] ou encore Géraséniens

[5] un huitièmre roi...

[6] les auditeurs de Pierre

[7] les Corinthiens

[8] en fait tous les péchés

[9] à cause de la circoncision

[10] Le célibat sacerdotal n'était pas encore imposé dans l'Église

[11] notamment de porc chez les musulmans.

[12] Paul est toujours prisonnier, et il sent que sa fin est proche

[13] s'ils sont veufs, qu'ils ne se remarient pas

[14] 2 Cor. (12, 1 à 4)

[15] ou homosexualité

[16] ici, il s'agit des Béatitudes