16 août 2012 - Méditation pour le temps présent par Paulette Leblanc

 

De la foi naît la raison

 

Dieu et ses saints

 

Parfois, nous avons l'impression de ne plus rien comprendre, ni à notre vie, ni à ce qui se passe dans le monde, ni à l'action de Dieu en nous et en nos frères. C'est que Jésus veut alors nous faire comprendre quelque chose, mais quoi? Et si nous commencions à penser à ce que nous devrions faire pour mieux aimer le Seigneur et mieux le faire connaître. Soudain l'amour du Seigneur se fait comme plus proche de nous… Mais comment parler de l'amour du Seigneur? Les saints peuvent nous apporter beaucoup si nous étudions un peu leur vie. Nous découvrons alors en eux beaucoup de points communs. Mais ce qui nous surprendra davantage, c'est que beaucoup de ceux (ou celles) à qui le Seigneur voulut confier une œuvre importante, ont rencontré de nombreux obstacles et contradictions venant de la part de ceux qui auraient dû les soutenir. Mais pourquoi?

 

Le Seigneur choisit des jeunes filles; il veut en faire des saintes. Curieusement la vie de ces femmes, sera courte. À peine auront-elles le temps de laisser quelques écrits: Thérèse de Lisieux, Élisabeth de la Trinité, Dina Bélanger par exemple, et le Seigneur les rappellera à Lui. Leur mission ne commencera qu'après leur mort. Ou bien, la vie des choisis de Dieu sera plus longue: ils créeront des écoles, des hôpitaux, toutes sortes d'œuvres indispensables; parfois, ce seront des confesseurs remarquables, comme le saint Curé d'Ars, ou Don Bosco. Mais voici des rivalités, des oppositions inattendues. Certains évêques sont même allés jusqu'à détruire ces œuvres, à empêcher les confesseurs de confesser, ou pire, à excommunier les fondateurs, comme cela est arrivé plusieurs fois. Mais curieusement, ceux qui sont morts jeunes sont chargés aujourd'hui de missions incroyables: ainsi la petite Thérèse qui fut une carmélite est devenue la patronne des missions… Et les œuvres de ceux qui ont été contrariés sont maintenant particulièrement appréciées.

 

Le Seigneur veut nous faire réfléchir. Tout d'abord, il veut nous montrer que lui seul est capable de réaliser quelque chose. Il veut utiliser quelques humains pour les sanctifier et pour qu'ils deviennent capables de sanctifier ceux que le Seigneur leur enverra. Dieu nous montre aussi que, s'Il veut se servir des hommes, ces derniers ne doivent pas s'enorgueillir, mais comprendre que le véritable artisan, c'est Dieu et Dieu seul. Dieu ne veut pas nous sauver sans nous, sans notre oui, mais ensuite, c'est Lui qui agit. Et cela quelle que soit la situation dans laquelle les hommes ont été placés par Dieu dans le monde; ses saints sont dans le monde, mais ils ne sont pas du monde. Cela est sûr, mais pourquoi? Et surtout pourquoi les persécutions insensées?

 

Quand le Seigneur veut faire un saint, Il l'inspire intérieurement et lui faire découvrir plusieurs choses: la détresse des pauvres et des malades, son amour à Lui, Dieu, pour tous les hommes, ses enfants, la grande nécessité de former les jeunes, mais surtout Dieu veut former Lui-même ses futurs saints à l'obéissance et à l'humilité. C'est seulement lorsqu'ils ont compris la valeur de l'obéissance et ont devenus vraiment humbles, que les hommes découvrent l'amour de Dieu.

 

Pour résumer: Dieu crée l'homme et le place dans la nature terrestre, mais cette nature qui obéit à ses lois propres doit être protégée par l'homme. Aussi Dieu donne-t-Il à l'Homme un Commandement qui, obligatoirement se transformera, pour son application, en un certain nombre de lois. La foi conduit ainsi à la raison: Dieu crée la nature qui obéit aveuglement à des lois spécifiques, les lois de la nature. L'Homme intelligent, raisonnable, doit obéir à Dieu, dans la foi, pour protéger la nature. Ainsi, l'intelligence de l'Homme le conduit à la foi qui le dirige vers la raison. De la foi naît la raison.

 

 

 

De la foi naît la raison

 

Incroyable! C'est de la foi que naît la raison, et non l'inverse. Je n'avais jamais encore pensé à cela. Voici qu'il me faut encore remonter à l'origine de l'Homme. Certes, la création de l'Homme racontée dans la Bible n'est qu'une parabole. Mais Dieu se sert constamment de paraboles, d'exemples concrets et à notre portée, pour nous faire comprendre les choses que nous serions incapables de comprendre s'Il nous parlait directement son langage. D'ailleurs, la meilleure preuve c'est que les scientifiques ou les techniciens spécialistes, doivent aussi utiliser des comparaisons pour expliquer aux profanes, les découvertes qu'ils font, en physique notamment.

 

Donc Dieu crée. D'abord l'univers, puis la terre et la nature vivante, et enfin l'Homme. Cet Homme, que Dieu fit homme et femme, fut placé par ses soins dans le jardin d'Éden pour y faire son apprentissage d'homme, car il avait alors tout à apprendre. En conséquence Dieu lui parla: comment? Cela nous l'ignorons, m     ais ce qui est sûr, c'est que, pas plus que nous, Adam et Êve ne pouvaient voir Dieu qu'on ne peut pas voir sans mourir. Et Dieu ne s'était pas encore incarné… Dieu parla au cœur d'Adam et Êve, et leur apprit ce qu'ils devaient impérativement savoir pour vivre, apprendre et évoluer. Mais cette présence de Dieu, certainement sensible et évidente puisqu'ils étaient sans péché, était déjà une sorte de réalité-foi. En effet, Dieu était là, dans son essence divine, non sensible extérieurement et pourtant détectable et captable. Adam et Êve comprirent vite qu'ils devaient respecter le jardin dans lequel Dieu les avait mis, c'est à dire la nature, donc suivre les conseils de Dieu, conseils résumés dans la Bible par l'expression: "Tu ne mangeras pas du fruit de cet arbre."

 

Quel arbre? Quel fruit? Peu importe, ce n'est qu'une image, une parabole pour faire comprendre aux hommes qui viendraient après le péché du premier couple, donc qui ne pourraient plus "sentir" la présence de Dieu ni L'entendre, une comparaison expliquant la cause de la séparation de l'homme d'avec Dieu. Adam et Êve vivaient heureux dans le jardin d'Éden, avec Dieu qui venait les "voir" et leur "parler" tous les soirs. Ils respectaient les règles de vie que Dieu leur indiquait, et cela ne leur coûtait aucun effort: c'était "tout naturel". Dieu contemplait son œuvre, l'Homme, et vraiment, c'était très bon. C'était même tellement bon que Dieu décida d'utiliser l'Homme pour achever sa création, en s'y intégrant Lui-même afin de réaliser ce qui serait son Corps à Lui Dieu, dans une unité parfaite entre le Créateur et la créature. Déjà le Père pensait au Corps mystique de son Fils qui s'incarnerait dans une humanité complète: corps et âme.

 

Dieu contemplait l'Homme et lui parlait, Cœur à cœur. Et l'Homme était tellement heureux. Suivant les conseils que Dieu lui donnait, il cultivait la terre, récoltait des fruits et les mangeait. Ils étaient si bons ces fruits merveilleux! Et le travail, quelle joie pour l'Homme! Quel bonheur! L'Homme était heureux, et Dieu contemplait son propre bonheur à travers le bonheur de l'Homme… Dieu pensait: "oui, mon Verbe, ma Parole, je veux qu'elle s'incarne dans l'Homme. Et l'unité sera parfaite dans toute ma création…  Et mes anges jubileront en M'adorant dans mon Fils."

 

Tout cela était si bon pour Dieu qu'Il voulut partager sa joie à tous les anges qu'Il avait créés, il y avait déjà "longtemps". Ah! Non! pensa Dieu, cela ne fait pas longtemps, car mes anges ne sont pas dans le temps, ni dans les temps, puisque la création matérielle n'existait pas quand j'ai fait tous ces esprits si parfaits; les esprits sont dans l'éternité, avec Moi. Quelle surprise pour eux quand Je leur ordonnerai de M'adorer dans mon Fils! Et Dieu UN, éternel, Esprit pur et Intelligence pure elle aussi, Dieu voulut partager cette joie avec le plus grand de ses anges: Lucifer.

 

Ici, je dois m'arrêter. Dieu est. Donc tout ce je peux dire avec mes mots humains n'a aucun sens pour tout ce qui concerne Dieu. Ce ne sont que des images, car je n'ai à ma disposition que mon langage d'homme, et ce que j'essaie de faire, c'est de montrer, avec mes pauvres mots d'homme, mots pauvres et insuffisants, que Dieu, Intelligence pure, est aussi Raison pure. Car, qui pourrait empêcher Dieu de penser en Lui-même, donc de raisonner. Et cette raison, manifestation de l'intelligence, Dieu la donna à l'homme, afin qu'il pût utiliser son intelligence limitée et obligée d'apprendre et de raisonner.

 

Dieu appela Lucifer et lui "raconta" tout ce qu'Il avait l'intention de faire avec l'Homme. Mais quand il apprit que Dieu incarnerait sa Parole dans un corps d'homme, cette pauvre créature qu'il méprisait, tant il la trouvait inférieure à lui et à tous les anges, Lucifer se révolta. Jamais il ne s'abaisserait devant "çà", jamais il n'adorerait Dieu à travers un corps d'homme, ce corps fut-il le corps mystique du Fils de Dieu, sa Parole. Dieu fut attristé par la réaction de Lucifer, mais ce qu'Il décidait, Lui Dieu, Il le faisait toujours. Dieu vit aussi, mais Il le savait déjà, Dieu vit ce que Lucifer allait faire, et déjà, Il commença à mettre en place des "refuges" pour l'Homme qui allait pécher, et quitter le merveilleux jardin du Paradis.

 

Naissance de la foi

 

Lucifer, en effet, voulait détruire l'Homme, ce qui n'était pas possible: on ne détruit pas l'Œuvre de Dieu, mais on peut l'abîmer, et, en ce qui concerne l'Homme, le rendre très malheureux. Aussi Dieu fortifia-t-Il l'homme afin qu'il pût résister aux attaques de Satan. Nous connaissons tous la suite, nous ne nous y attarderons pas…

 

Mais dès qu'il fut chassé du Paradis, l'Homme ne pouvait plus voir Dieu, ni Le sentir, ni L'entendre. Il savait seulement que Dieu existait, car il avait dans son intelligence et sa mémoire, ainsi que dans son cœur, le souvenir de son bonheur passé. L'Homme avait ce que nous appelons la foi, cette foi qu'il s'efforcerait de transmettre à tous ses descendants. Adam et Êve qui ne pouvaient plus "bavarder" avec Dieu, Le rencontraient cependant dans la foi, une foi très forte, évidemment, car pour eux, rencontrer Dieu et Le prier, ce n'était pas la foi mais une certitude car ils avaient vécu avec Dieu. Mais leur certitude, devenue en quelque sorte leur foi, ils devaient la transmettre à leurs descendants. Déjà ils raisonnaient en eux-mêmes pour savoir comment ils réaliseraient cette transmission de la foi.

 

Nous pouvons imaginer Adam et Êve parlant de Dieu à leurs enfants et leur racontant tout ce qu'ils avaient vécu avec Dieu. Ils leur parlaient aussi de leur faute, des mensonges terribles de Lucifer, et surtout, de la nécessité absolue de ne jamais écouter le tentateur ni de se séparer de Dieu. On voit très bien ici, comment Adam et Êve raisonnaient pour trouver les expressions les meilleures qui exprimeraient leurs souvenirs, une sorte de foi qui n'était pas la foi que nous connaissons; ils devaient en effet, donner aux enfants qu'ils éduquaient, ce qui était pour eux, la réalité de ce qu'ils avaient vraiment vécu avant la faute. Mais ce que Adam et Êve transmettaient à leurs enfants, leurs souvenirs à eux, devenait la foi pour leurs descendants et pour nous. On comprend bien comment la raison et la foi sont étroitement mêlées.

 

Foi et raison

 

Foi et raison sont tellement mêlées que l'une ne va pas sans l'autre, et chaque fois que je raisonne sur la foi, c'est en fait la foi que je veux exprimer. À cet instant précis où j'exprime ma foi, je dois raisonner pour l'exprimer, l'expliquer, en un mot, pour la dire. J'irai même plus loin: chaque fois que je veux parler de ma foi et de tout ce qui la concerne, je dois en même temps, penser, réfléchir, donc raisonner, afin de trouver les termes les mieux adaptés.

 

Chaque fois que je veux réfléchir, donner des idées, des arguments, me justifier ou encore regretter quelque chose, je raisonne. L'homme normal raisonne beaucoup tout au long d'une journée, car penser, réfléchir, juger, choisir en pleine connaissance, tout cela qui représente les éléments essentiels du raisonnement, tout cela constitue aussi les éléments structurants de sa vie d'homme. Si je veux exprimer ma foi, je ne peux le faire qu'avec les arguments que ma raison me propose, donc avec les éléments vitaux de mon intelligence. Transmettre la foi c'est toujours raisonner.

 

Je me demande de plus en plus et de plus en plus souvent, comment nos contemporains peuvent prétendre séparer la foi de la raison. Si ma raison est honnête, si elle est intelligente et pleinement consciente de la réalité de la nature qui la porte, si elle a bien compris que, si elle existe, elle ne s'est pas faite toute seule, alors elle ne peut que s'épanouir dans la foi, la foi en un Dieu Créateur. Sinon ma raison disparaît, car elle n'existe pas. On voit bien que c'est uniquement de la foi que naît la raison. Ensuite, bien sûr, mon intelligence raisonnera sur de multiples sujets que l'intelligence humaine découvrira et voudra expliquer. C'est ainsi que la science, la philosophie, le développement des moyens de mieux vivre et de communiquer se développeront. Mais, et cela me paraît fondamental: en tout premier lieu, ma raison et mes raisonnements ne m'ont été donnés par Dieu que pour étayer puis transmettre ma foi, ma foi en Lui.

 

Je m'arrête un peu de raisonner. Je contemple les merveilles de Dieu et de sa création. J'ai bien conscience que je m'exprime mal. Mais comment exprimer l'inexprimable avec des mots humains inadaptés, parce que les mots qui pourraient "dire" Dieu correctement, n'existent pas? Peut-être même n'existeront-ils jamais pour les vivants sur la terre  qui doivent vivre dans la foi.

 

Ma raison étaye la foi que je reçois mais dont ma nature humaine doit prendre conscience et exprimer. Ma foi a besoin de ma raison pour se transmettre. Aujourd'hui, il m'est impossible de séparer ma foi de ma raison.

 

La Transfiguration de Jésus nous a aussi montré Moïse, l'Homme à qui Dieu donna sa Loi, ainsi qu'Élie  le grand prophète. Moïse et Élie représentent l'Ancien Testament, celui dont les trois apôtres, Pierre, Jacques et Jean notamment, avaient vécu jusque là. Mais Jésus, juif aussi, se transfigure et parle avec Moïse et Élie de sa Passion prochaine. Jésus ouvre le Nouveau Testament, mais Il ne renie pas l'Ancien. Et cela est très important car, même s'Il veut transformer la Loi de Moïse, devenue tyrannique à cause des hommes, en Loi d'amour, Jésus ne supprime pas la Loi. Car Dieu ne veut pas supprimer sa Loi, sa Loi qui est sa Loi universelle. Expliquons-nous.

 

La venue de la Loi

 

Nous venons de voir comment la foi et la raison sont étroitement liées. Alors, que vient faire la Loi? Contemplons l'univers matériel. Il est constitué d'une matière inerte, sans esprit, donc sans intelligence. Mais pour se "développer", pour fonctionner, la matière est soumise à des lois, dites naturelles. Depuis ce que nous appelons aujourd'hui le bigbang, l'univers s'étend… À un certain moment, Dieu "fit" la terre et y "plaça" la vie. La vie est d'abord soumise aux lois de l'univers, mais en plus, elle doit se soumettre à des lois spécifiques, les lois de la nature vivante. Ainsi la végétation est totalement soumise, du moins apparemment, aux conditions naturelles, ou climatiques, dans laquelle elle est placée. Si le sol ne correspond pas très bien à ses besoins, la végétation s'adapte. Nous remarquons que c'est la vie qui s'adapte à la nature, et pas l'inverse. 

 

La végétation s'étendit pas toute la terre, et bientôt, tout en respectant les lois qu'Il avait mises en place, notamment les lois de l'évolution, Dieu créa les animaux, chacun selon son espèce, et à ces animaux Il accorda une certaine liberté: ainsi les animaux peuvent se déplacer, combattre certains obstacles qui se présentent. Chaque animal a ses qualités et ses réflexes propres, des plus petits insectes aux plus gros mammifères. Les animaux sont tous soumis aux lois de la nature, tout en bénéficiant de quelques libertés. Puis Dieu créa l'Homme, la créature qu'Il aima particulièrement car tout dans l'Homme était très bon. Dieu l'avait voulu ainsi car dans sa pensée éternelle, Il "voyait" déjà l'Incarnation de son Verbe.

 

Contemplons l'Homme que Dieu fit "très bon". De part sa matérialité, l'Homme est soumis aux lois naturelles tout en ayant la possibilité de réagir librement. Car l'Homme est matière, et esprit, esprit fait à l'image de Dieu. Donc l'Homme est aimé de Dieu et pour que l'Homme puisse répondre à l'Amour, Dieu lui donna la liberté. L'homme est soumis aux lois de la matière, et cela il ne peut l'éviter, sinon, il engendre de graves dommages. Mais l'Homme est libre vis à vis de Dieu car l'amour ne peut exister que dans la liberté. Pour prouver son amour, l'Homme doit librement se soumettre à la Loi de Dieu, Loi d'amour donc Loi de bonheur. Malheureusement, la faute originelle née du mensonge de Satan, faussa tout. L'Homme qui s'était séparé de Dieu fut chassé du Paradis; livré à lui-même, l'Homme, nous l'avons vu ci-dessus, ne pouvait retrouver Dieu que par la foi.

 

Adam et Êve éduquèrent leurs descendants et leur firent connaître Dieu par la foi. Puis vint la raison manifestée par les raisonnements nécessaires pour démontrer la nécessité d'obéir à la Loi d'amour qui vient de Dieu et fait partie de notre nature humaine. D'où l'équation que les descendants d'Adam peuvent écrire:

 

Foi + loi + raison = amour + bonheur

 

Je m'explique: Dieu donna aux hommes la liberté pour qu'ils puissent répondre à sa Loi d'amour. On obtient ainsi: la foi, puis la liberté et le choix libre dû à la raison; ceci conduit à l'obéissance à la loi d'amour.

 

Ensuite, on comprend vite que la foi génère la raison qui synthétise la Loi et conduit à l'amour effectif et vivant. Dès lors, l'homme peut retourner à Dieu grâce à la foi et à sa raison. On voit que la Loi est indispensable à l'Homme pour qu'il puisse vivre, car la loi fait partie de la nature où il est, et dont il est. L'homme n'est pas Dieu car il a été créé, justement par Dieu. Cela est incontestable et même "visible" et manifeste; on comprend mal l'absurdité de notre monde qui refuse la foi et la loi, donc la raison et l'amour et le bonheur. L'immoralité est le malheur suprême de notre monde car elle conduit aux difformités spirituelles, aux handicaps et à la mort.

 

Je n'ai pas parlé de Satan, car notre malheur, c'est son œuvre. Satan hait l'homme, il le trompe et cherche à le détruire. Et pour des raisons que nous ignorons, peut-être pour nous prouver la vérité de la haine du démon, Dieu continue à le laisser agir. De cette action hyper-nocive de Satan qui continue à tromper les hommes, il résulte les conséquences suivantes: plus d'amour, plus de bonheur sauf quelques plaisirs grossiers qui ne durent pas, plus de morale, plus de foi, plus de loi, plus de raison raisonnable, mais l'erreur et la mort. Pourtant Dieu continue à nous instruire.

 

Dieu continue à nous instruire, et Il le fait de nos jours, surtout grâce aux découvertes de la science moderne. Depuis Einstein, nous savons bien que ce que nous appelons le temps est très relatif, et toujours lié à un repère. Ainsi, les temps sont en nombre infini dans l'univers, et aucun ne peut être pris dans l'absolu. Les très récentes découvertes concernant la constitution de la matière qui ne serait que des ondes, nous font comprendre que l'avenir des êtres terrestres est peut être du passé déjà lointain pour d'autres… Et aujourd'hui une nouvelle question se pose à propos des trous noirs qui conserveraient indéfiniment toutes les informations… Si cette hypothèse était prouvée, on arriverait à comprendre facilement que le jugement de Dieu sur notre vie sera aussi notre propre jugement, car notre esprit pourra lire avec Lui la vérité de chacune de nos vies. Et, avec Dieu, nous nous jugerons nous-mêmes.

 

Notre science continuera à tâtonner pendant longtemps, mais chaque découverte devrait, grâce à notre raison, nous rapprocher de Dieu. Étonnant! Tout se tient en Dieu, dans l'univers qu'Il a créé. Oui, de la foi naît la raison.

 

Une équation étonnante

 

D'une manière générale, tout ce que j'écris, je peux l'écrire parce que j'ai la foi. Tous ceux qui ont la foi en Dieu et qui réfléchissent un peu, pourraient écrire des choses comparables, si le Seigneur le leur demandait. En effet, l'équation que j'ai écrite plus haut:

Foi + loi + raison = amour + bonheur

ne peut être mise en œuvre totalement que si la foi est véritable, que si la Loi est mise en pratique dans toute sa totalité, ce qui est facile puisque la loi est amour, que si notre intelligence est capable de nous faire comprendre pourquoi Dieu ne peut pas ne pas exister. Alors, on peut vivre, certains diraient "sentir", la réalité et la grandeur de l'Amour de Dieu, et connaître le vrai bonheur en Dieu, bonheur qui sait se communiquer à tous les frères.

 

Certains, lisant ce paragraphe peuvent se dire que cela impose des exigences, que ce n'est pas facile, que tout le monde ne peut pas car cela impose trop d'efforts… Bien sûr, et ceci est le langage courant du tentateur; en fait, Dieu, qui respecte la liberté qu'Il nous a donnée, ne nous demande rien d'impossible, mais seulement l'amour qui rend tout aisé. On pourrait aussi dire que c'est de la théorie, mais que la vie est bien plus complexe. D'accord, mais là encore, on se place dans l'ombre du tentateur. Et voici que je me demande si ceux, de plus en plus nombreux aujourd'hui, qui écoutent les dires du tentateur, ne sont pas les victimes de ceux qui devaient leur délivrer la vérité de Dieu et qui ne l'ont pas fait.

 

Je m'exprime mal, car, dans le cas présent, il est très facile de manquer à la charité que Dieu veut de nous, en accusant ceux, que peut-être à tort, nous estimons être les responsables de ce que nous vivons parfois si douloureusement. Aussi, pour éviter de nommer personne et de porter des jugements probablement faux, préféré-je réfléchir sur plusieurs sortes de consécrations.

 

Tout d'abord, la consécration baptismale. Je suis de plus en plus certaine qu'elle ne peut se vivre vraiment que si les baptisés sont éduqués et informés de leurs responsabilités. Aujourd'hui les gens ne savent plus rien de ce qui touche à Dieu que les médias despotiques nient et bafouent de plus en plus. Cela fait 40 ans que cette situation dure, dans un silence des responsables chrétiens de plus en plus insupportable. Aujourd'hui quelques évêques, encore peu nombreux, osent dire "que l'enfouissement de notre foi chrétienne, c'est fini", mais pourquoi cet enfouissement nous a-t-il été presque imposé? Bien sûr, le mot n'était pas prononcé, mais la réalité était là. Il fallait respecter les autres, respecter leurs convictions, voire leurs erreurs. Il ne fallait pas faire de prosélytisme. Résultat: même les missionnaires n'évangélisaient plus. Pourtant Jésus a bien dit, avant son Ascension: "Allez, enseignez toutes les nations; baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit." Il y a tout dans ces paroles de Jésus: Allez… Enseignez… Toutes les nations… Baptisez…"

 

Je regarde, je revis intérieurement ces années si douloureuses. Il ne fallait plus enseigner, plus rien dire, plus rien apprendre. Et ceux qui étaient encore baptisés, par habitude, n'étaient plus enseignés, ou si peu... Nos contemporains de moins de 60 ans ne savent plus rien de Dieu, de Jésus, de sa vie et de son amour pour tous les hommes. Comment, dans ces conditions les baptisés pourraient-ils vivre leur consécration baptismale? La consécration baptismale des chrétiens n'a-t-elle pas, en vérité, été enfouie, cachée, reniée? Quelques personnes sentaient que quelque chose n'allait pas, que l'on mettait en place des systèmes très dangereux: je pense en particulier aux écoles mixtes, mais systématiquement, elles avaient tort, elles ne comprenaient rien et elles devaient se taire.

J'ai vécu personnellement cette époque incroyable. J'en ai beaucoup souffert, mais, comme tous ceux qui se posaient des questions, qui émettaient des remarques, des objections, j'ai dû me taire, me faire toute petite, inexistante. Je ne savais pas quoi penser: étais-je dans la vérité ou dans l'erreur? C'est très difficile de se juger soi-même, surtout lorsque ce sont des autorités de l'Église qui imposent le silence. Alors, comme les autres, je me suis tu. Je me suis jetée à corps perdu dans le travail, pour ne pas penser car je voyais bien que de nombreuses personnes quittaient discrètement l'Église, ne sachant plus où était la vérité. Aujourd'hui mon cœur est plein d'amertume et je ne cesse de me demander: qu'aurais-je dû faire? Je n'ai toujours pas de réponse, du moins pour moi-même.

 

Je ne sais pas pourquoi j'écris ces choses: peut-être parce que le Seigneur permet que maintenant beaucoup de chrétiens soient persécutés. Mais curieusement ces chrétiens persécutés ne sont pas ceux qui ont marché dans l'erreur. Je reviens à mon équation:

 

Foi + loi + raison = amour + bonheur

 

Coûte que coûte, il faut revenir à des raisonnements justes et non pas falsifiés. Il faut prendre la peine de réfléchir sur le développement de la science moderne et avoir le courage de la regarder en face en acceptant la foi qu'elle nous délivre. Car la science moderne nous place très souvent face à la foi: oui, Dieu est là, il existe, il ne peut en être autrement. Quel que soit mon raisonnement, je ne peux plus nier la présence de Dieu. Le hasard ne conduit qu'au désespoir, au non sens, à l'inexistence, à l'absurdité. Ma raison m'oblige à reconnaître la foi qui est déjà née en moi. Je dois constater que les lois de la nature sont partout, dans tout. Je suis obligé de reconnaître que ces lois ont un équilibre étonnant, qu'elles sont menées très intelligemment… Je ne peux plus nier Dieu.

 

Je ne peux plus nier Dieu, mais j'ai du mal à écrire la deuxième partie de l'équation. En effet, il me manque le courage d'affirmer qu'un amour étonnant gère toute la création, que tout semble orienté vers l'équilibre de l'univers. Je tremble devant les résultats de certaines équations mathématiques, ou face à la possibilité incroyable qu'un cerveau humain, qui n'est qu'un peu de chair sans consistance, réussisse à découvrir la constitution de la matière, à utiliser cette matière allant jusqu'à envoyer des sondes très loin dans le cosmos. J'ai du mal à prononcer le mot: je crois, je crois à l'amour qui gère l'univers. Je n'ai pas encore le courage de renoncer à mes erreurs passées, à reconnaître  les lois de la nature, manifestation de la Loi de Dieu, et à accepter le bonheur qui m'est proposé. Je n'ose pas dire que je ne suis plus athée.

 

Le "je" que j'ai employé dans les deux paragraphes ci-dessus ne me concerne pas directement. En fait, il signifie "nous", nous les scientifiques, nous qui croyons raisonner juste mais qui ne réussissons pas à résoudre l'équation fondamentale de vie; nous, les athées ébranlés dans nos convictions mais qui n'avons pas le courage de nous remettre en question. Car, du courage, il en faut pour accepter la foi. Et soudain, voici que moi, je me dis: "Mon équation n'est peut-être pas complète. Je dois probablement ajouter quelque chose. Mais, quoi?"

 

Je reprends mon équation: Foi + loi + raison = amour + bonheur

Je comprends que je dois ajouter le" courage". Mais si j'ajoute le courage d'un côté, que dois ajouter de l'autre? Mais la force, bien sûr!! D'où:

 

Foi + loi + raison + courage = force + amour + bonheur

 

Je ne sais plus quoi dire tant je suis étonnée.

 

Paulette L

                                                        Août 2012