SPIRITUALITÉ SUR RADIO-SILENCE.

5 avril 2012 - Méditation pour la Semaine Sainte par Paulette Leblanc.

   Semaine sainte 2012

 

Le secret du bonheur: connaître Dieu

 

 

Mardi et mercredi 3 et 4 avril 2012, mardi et mercredi saint.

 

Mon cœur pleure et pourtant je veux parler du bonheur. Je veux parler du bonheur d'être en conformité avec la Loi de Dieu. Alors, c'est la paix des consciences, la paix entre les hommes, le respect de la nature malgré ses soubresauts car la terre est vivante; c'est aussi le respect de l'autre, des parents, des supérieurs et c'est surtout l'amour. Car les deux premiers commandements de Dieu sont des commandements d'amour: Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

 

Comment l'amour se manifeste-t-il? L'amour nous nourrit, nous soigne, nous respecte, et surtout nous éduque. Là j'aborde un point fondamental, car pour aimer il faut connaître et pour connaître il faut apprendre donc avoir des éducateurs. Et dès qu'on connaît Dieu, on est heureux, heureux en Dieu notre Père et notre Tout. C'est difficile à expliquer, aussi vais-je parler un peu de ce que j'ai vécu personnellement et de ce que je vis encore, aujourd'hui.

 

Aujourd'hui, après bien des années de travail, des années très intéressantes professionnellement, quoique spirituellement très difficiles, enténébrées à cause de ce que j'appelle le faux concile, je dois reconnaître que je ne m'en suis sortie ayant encore la foi, que parce que l'Eucharistie fut toujours ma force quotidienne. Je n'ai jamais voulu me passer de l'Eucharistie, car c'est Jésus qui est ma vie. Et j'ai pu traverser ces ténèbres grâce à elle, l'Eucharistie. Connaissons-nous bien la valeur immense de l'Eucharistie, présence de Dieu et de son Amour vivant? C'est Dieu avec nous, pour nous, près de nous; c'est Dieu qui nous aime malgré nos misères, nos péchés; c'est Dieu-Miséricorde qui nous demande seulement de reconnaître nos fautes, de Lui demander pardon et de nous convertir, donc de changer de vie.

 

Et qu'est-ce que changer de vie? Changer de vie, c'est revenir à la prière, à la lumière, à la vérité, c'est quitter ses habitudes pécheresses, c'est accepter les sacrifices et les souffrances, et c'est surtout, accepter de revenir à la nécessité de l'éducation de tous, des jeunes et des moins jeunes. Pour moi, l'éducation c'est la première et la plus grande des charités, car elle prépare à la vie, elle permet à l'homme de se  redresser, elle redonne la dignité. L'éducation, c'est aussi l'ouverture sur la liberté. C'est seulement quand je connais que je peux choisir, sinon je me laisse manipuler par ceux qui me veulent du mal et aussi par ceux qui ne sont que des ignorants ou qui ont été eux-mêmes manipulés et qui croient bien faire... L'éducation, c'est la plus grande preuve d'amour que l'on puisse donner à ses enfants, à ses jeunes, à ses amis, à son prochain.

 

Mercredi saint! Je peux contempler Jésus. Il est à Jérusalem depuis le jour des Rameaux. La foule s'étonne: on le laisse parler librement? Personne ne l'arrête? Aurait-on reconnu qu'il est vraiment le Messie? Depuis la Résurrection de Lazare, tout le monde court à Lui. Les gens sont heureux. Ils écoutent ses enseignements, car les gens sont avides de connaître Dieu… mais cela gêne Satan. Et Satan agit, très discrètement, perfidement comme toujours, afin de détruire l'œuvre de Dieu. Et nous avons la preuve, aujourd'hui, de la perfidie de Satan, avec la perte de la culture chrétienne que l'on ne veut plus enseigner, et que l'on a même mise sous le boisseau.

 

Mais revenons à notre mercredi saint. Satan voit Jésus, et il a pris la décision de Le détruire, de Le faire crucifier. Il a instillé dans les cœurs des autorités religieuses le poison qui tue. Oui Jésus mourra, oui ses disciples L'abandonneront…  mais Il ressuscitera. Et après avoir reçu l'Esprit-Saint, le jour de la Pentecôte, les apôtres comprendront enfin tous les enseignements de Jésus, et ils auront le courage de les enseigner à leur tour; ils donneront même leur vie, et ils seront heureux d'être des martyrs.

 

Et nous, aujourd'hui? Via le faux concile, on a cherché à tuer la foi dans le cœur de nos contemporains, et on en a fait des ignorants. Et voilà que, contre toute attente, de plus en plus de gens, aujourd'hui, "rencontrent" Dieu. Et cela se fait par des appels véhéments: Dieu appelle ses enfants, et les hommes appellent confusément "quelqu'un", quelqu'un qui leur répondra. Et cela se fera souvent grâce à la science et aux progrès techniques. La science, aujourd'hui, aboutit presque toujours à une impasse. Tous les calculs sont bons, mais il y a quelque chose, au-delà, que nous ne pouvons pas saisir… Il y a une impasse, et derrière le mur, il y a Quelqu'un que l'on ne sait pas encore nommer. Il y a aussi peut-être Dieu dont nos vrais savants approchent de plus en plus mais qu'ils n'osent pas reconnaître... Pourquoi?

 

Pourquoi? Parce que, lorsque on a "rencontré" Dieu, il faut changer de vie avant de retrouver le bonheur; il faut obligatoirement faire des efforts pour répondre à Dieu qui seul rend heureux. Il faut faire des efforts pour écouter Dieu, Le comprendre, Lui répondre et changer de vie. Il faut aussi témoigner et aimer, car Dieu est Amour. Il faut prendre conscience de ses péchés, de sa misère, de ce que l'on est vraiment. Il faut découvrir son infinie petitesse et sa totale impuissance. Alors on pleure, et on comprend qu'il faut revenir à la découverte de Dieu, donc à ses enseignements et à ses commandements. Il faut revenir à la morale chrétienne. Étrange! Plus personne, même nos évêques, n'ose plus utiliser ce mot qu'ils ont transformé en "éthique", mot que peu de gens comprennent vraiment.

 

Mais comment faire? Comment revenir à la vérité que l'on a tellement niée, surtout depuis cinquante ans? Nous, pauvres chrétiens tellement moqués, nous ne pouvons agir que par la prière. Oui, nous devons prier beaucoup, car seul le Seigneur pourra réparer les dégâts commis. Et les dégâts sont tellement gigantesques que même les saints ne pourraient seuls les réparer. Il faut la main de Dieu.

 

Jeudi 5 avril 2012 – Jeudi-Saint

 

Quels sont donc les dégâts commis par notre civilisation moderne pour que seul Dieu puisse faire quelque chose? Ce sont les dégâts qui manifestent la perte de Dieu. On a chassé Dieu, il ne fallait plus Le "sentir" et les résultats sont dramatiques. De trop nombreuses personnes tombent malades: dépressions se manifestant par des paniques violentes, pouvant aller jusqu'à des crises voisines de la folie ou au suicide. Et quand des gens privés de Dieu ou ne L'ayant jamais connu, Le découvrent, ils  disent presque tout: "Dieu, je L'ai rencontré." Ils ont rencontré Dieu, mais comment faut-il faire ensuite pour vivre avec? Nous devons d'abord faire des efforts, car seul l'effort rend heureux et rapproche de Dieu. Mais quels efforts?

 

Quels efforts? C'est tout simple et ce n'est pas forcément douloureux, bien au contraire. Il faut faire des efforts pour écouter, pour comprendre, pour répondre. Écouter Dieu et Lui répondre, mais comment? En changeant de vie, en se convertissant, en priant, en aimant son prochain, en oubliant ses égoïsmes, et surtout en témoignant. Il nous faut faire des efforts pour bien prendre conscience de ses péchés, de sa misère, de ce que l'on est vraiment, de son extrême petitesse et de son impuissance totale. Alors, voyant sa propre vérité, on pleure et pourtant, commençant à découvrir Dieu que l'on a rencontré, on cherche à Le mieux connaître. On revient ainsi à la nécessité de l'enseignement.

 

Tous les hommes doivent apprendre pour connaître, car connaître est indispensable pour aimer Dieu, vivre dans la joie de ses commandements et de sa volonté si pleine de sa miséricorde; alors on découvre le bonheur de Dieu, bonheur qu'Il nous donne à flots, en même temps que sa vie. Certes, vivre avec Dieu ne supprime pas la souffrance, ni les incompréhensions, ni les épreuves; mais aucune douleur ne peut nous ôter la joie que Dieu nous donne, joie que tous les martyrs de tous les temps, ont tellement manifestée.

 

Aujourd'hui, un phénomène nouveau semble se manifester: l'apparition d'une nouvelle mystique. Autrefois, les saints venaient le plus souvent des familles chrétiennes: dès leur plus jeune âge, ils connaissaient Dieu. Aujourd'hui les familles sont athées ou indifférentes, l'enseignement est faussé, les sectes, œuvres de Satan, se multiplient, l'hédonisme, le pouvoir et l'argent règnent en maître. Et soudain, pour quelques personnes, c'est comme si le ciel s'ouvrait. Comment expliquer cela?

 

Imaginons que nous sommes emprisonnés dans une grande pièce toute noire. Nous ne voyons rien et nous sommes très tristes, déprimés… Et soudain les fenêtres s'ouvrent; la lumière pénètre à flots: elle n'aveugle pas car cette Lumière vient de Dieu. Nous sommes en Dieu, heureux et nous voudrions que tout le monde reçoive cette lumière: que faire? Tout simplement témoigner, témoigner, et encore témoigner, tout en fortifiant sa foi, donc en apprenant, c'est-à-dire en recevant des enseignements. Pour donner Dieu, il faut découvrir Dieu, mais quel Dieu?

 

Vendredi 6 avril 2012 – Vendredi-Saint

 

Il est un autre point de la nouvelle mystique que les "vieux" chrétiens ont du mal à comprendre. Les nouveaux convertis, utilisant leur langage courant, parlent généralement de "sensations", de ressenti". Ils ont un impérieux besoin de "sentir" Dieu, qu'ils aiment vraiment. Ils feraient, disent-ils, n'importe quoi pour continuer à "sentir" Dieu, mais bientôt surgissent des difficultés imprévues. Il faut obligatoirement sortir des plaisirs, de son confort, de ses péchés, mais aussi de son égoïsme, du sexe, de toutes ces choses mortelles que l'on enseigne dans nos écoles comme étant les nouvelles et vraies valeurs.

 

À partir d'ici, il est difficile de poursuivre cette réflexion sans juger ceux qui ont participé à la dégradation dramatique de notre civilisation. Nos contemporains "anciens", ou bien ont tout perdu de leur foi chrétienne[1], ou bien, ils ne comprennent plus rien à ce qui s'est passé et continue de se passer: alors, quelle souffrance! Pourtant il faut revenir à Dieu. Mais que donner à nos jeunes foyers qui reviennent un peu à l'Église avec leurs jeunes enfants? Comment donner Dieu aux hommes qui Le cherchent? À travers les moyens techniques modernes? Certainement, mais nous avons pris tellement de retard par rapport aux actions de Satan: la télé est infestée, la radio? Elle est peu écoutée, et son niveau n'est pas très élevé. Internet? Mais Internet est déjà terriblement infecté. D'où un sévère constat.

 

Revenons quarante ans en arrière. Que de responsables religieux disaient que les fidèles devaient, pour mieux évangéliser… suivre la mode, au moins un peu, pour être dans le monde, sans être du monde. En fait la mode s'arrêtait aux vêtements, au superficiel, et l'essentiel a été oublié: l'enseignement a été négligé; le concile a été tordu; les moyens techniques, méprisés. Ce fut partout une véritable invasion diabolique, "pour une durée de 1000 ans", conformément aux prédictions de l'Apocalypse (chapitre 20). Alors, aujourd'hui, comment l'Église peut-elle retrouver son unité, réinvestir les médias, rééduquer les peuples? La tâche est immense et Dieu seul peut la réaliser. Et nous, nous devons prier, espérer. Oui, espérer, mais pas en demeurant inerte; il faut espérer, mais en témoignant, en aimant, en servant, en priant. Que tous ceux qui le peuvent témoignent, se convertissent et fassent pénitence, selon les conseils de la Sainte Vierge Marie dans toutes ses nombreuses apparitions.

 

Et puis, il faut recommencer à enseigner, dans les familles, dans les écoles, et par l'intermédiaire des moyens modernes de communication: télé, radio, internet. Que de travail! Les chrétiens doivent aussi retrouver leur unité et soutenir les communautés nouvelles, les seules qui aient des vocations. Ils doivent aussi convertir les prêtres; non, je n'exagère pas. Presque tous nos prêtres sont âgés: plus de 70 ans, voire 75 dans de nombreux diocèses. Ces pauvres prêtres qui ont dû traverser tant d'épreuves, surtout depuis 1968. Oh! Ils ne sont pas méchants, nos prêtres de paroisses, mais ont-ils encore la foi? Quelques jeunes prêtres arrivent, pleins de joie et de foi. Nous les aimons beaucoup, mais souvent leur manque de formation nous étonne. Les quelques séminaires où ils ont été préparés, ont-ils été infestés, eux aussi? Comment faire retrouver Dieu et Le faire aimer? Satan a tellement tout envahi… et en plus, il y a maintenant l'islamisme… Et comme notre Église, en France, a oublié d'enseigner le catéchisme depuis plus de 50 ans, nos enfants et nos adolescents qui cherchent Dieu se convertissent à l'islam, même les filles, ce qui est tout de même surprenant! Mais quand on cherche Dieu, on va là où l'on peut Le trouver.

 

Seigneur, hâtez-vous de revenir! Apprenez-nous à enseigner la foi, Dieu et la morale, ce pauvre mot que l'on a banni et remplacé par l'éthique… Seigneur, redonnez la foi à tous nos contemporains. Faites qu'ils vous connaissent et qu'ils vous aiment! Faites que nous nous convertissions tous, et que nous vous aimions vraiment: alors seulement nous aimerons notre prochain. Car il faut d'abord aimer et servir Dieu avant d'aimer et de servir notre prochain. Et surtout, Seigneur, apprenez-nous à vous chercher, à vous rencontrer, à vivre avec vous, pour mieux vous connaître, mieux vivre vos commandements d'amour, et être vraiment heureux.

 



[1] À au moins 85% dans les maisons de retraite